Au moment où le siècle tire à sa fin, de nombreux indices permettent de penser que le bénévolat gagne du terrain à travers le monde. Chaque année, l'Association for Volunteer Administration et la Points of Light Foundation voient croître le nombre de participants à leur conférences. Récemment, à sa conférence mondiale biennale, l'Association internationale pour le volontariat a attiré à Edmonton (Canada) deux mille sept cents responsables d'organisations bénévoles venus de quatre-vingt-douze pays.
Le bénévolat n'est pas un phénomène exclusivement américain. Certes, les États-Unis ont un secteur bénévole plus structuré et plus influent que les autres pays. Mais tous les pays ont mis au point des moyens d'entraide sociale. En nous renseignant sur ce qu'on fait à l'étranger dans ce domaine, nous pouvons faire le point de nos propres idées sur la question et en acquérir de nouvelles. Il est certain que les États-Unis ont fait d'énormes progrès dans la professionnalisation de l'encadrement des bénévoles, notamment dans le domaine des activités visant la formation, celui des publications spécialisées, ou celui des associations professionnelles, et nous devons partager ces informations. De plus, il est intéressant de voir ce que nous pouvons apprendre les uns des autres.
J'ai eu l'occasion, au cours des années, de constater certains exemples surprenants de l'action bénévole dans d'autres pays. Ainsi :
Au Japon, les agents de probation
consacrent du temps à l'organisation de réseaux de
bénévoles qui seront chargés du suivi des
délinquants.
En Equateur, des
bénévoles assurent l'entretien des principaux
cimetières.
En Israël, des
bénévoles apportent leur concours aux militaires
pour soutenir moralement les familles qui ont perdu un être
cher dans un conflit armé.
En Espagne, des
bénévoles assurent des services médicaux
dans les prisons.
À travers le monde, les dirigeants d'associations bénévoles s'efforcent d'établir des contacts les uns avec les autres. Le nombre croissant de conférences et de publications consacrées au bénévolat reflète cette évolution et contribue au développement de tels contacts. Les Nations unies ont décidé que 200l serait «&nbps;l'Année internationale des volontaires ».
Internet a mis le monde entier à notre portée sur un clavier et son influence sur le bénévolat est remarquable. Nous ne faisons que commencer à explorer les possibilités de communication qu'il offre. Un exemple : les participants grecs à la récente conférence d'Edmonton avaient pris connaissance de cette réunion en consultant le site de ma société sur le web, sur lequel ils étaient tombés par hasard alors qu'ils naviguaient sur Internet. Le pouvoir d'Internet est tel que, sans aucun frais, moyennant simplement un peu de temps et d'attention, des notices « passives » telles que l'annonce de cette conférence sur mon site, font boule de neige. Pourquoi un Suédois ne viendrait-il pas en Angleterre pour assister à un atelier ? Pourquoi un habitant de Boston ne prendrait-il pas l'avion pour Chicago pour participer à une conférence intéressante ? Même des événements locaux ou régionaux peuvent susciter une attention imprévue.
Le potentiel est illimité. En fait, un grand nombre des causes auxquelles se consacrent les bénévoles de notre pays n'ont pas de frontières géographiques. C'est notamment le cas de la lutte contre le sida. Il en est de même des problèmes écologiques, qui affectent la planète tout entière. La faim et la famine exigent des solutions internationales. Dans toutes les campagnes menées pour s'attaquer à ces problèmes, les bénévoles sont toujours des particuliers, des gens qui ne sont entravés ni par les lois, ni par les traités, la diplomatie ou les tracasseries administratives. Il suffit à un particulier intéressé par une cause de se munir d'un passeport pour franchir toutes sortes de frontières géographiques et psychologiques. Et grâce à Internet, ces échanges directs d'homme à homme devraient s'accroître.
La Société
américaine
Revue électronique de l'USIA, volume 3, numéro
2, septembre 1998