Comment r・ssir l'・argissement de l'OTAN
Joseph Ralston
Commandant supr・e des forces alli・s de l'OTAN en Europe |
« Le processus r・ulier d'int・ration de la Pologne, de la Hongrie et de la R・ublique tch・ue indique que l'・argissement peut se poursuivre et ・re g・?avec succ・. Sans perdre de vue les frais qu'engendre l'・argissement, nous devons ・alement songer aux co・s potentiels d'un report de l'・argissement. L'OTAN reste pertinente et viable dans le monde de l'apr・-11 septembre, et les nations candidates offrent ?l'Alliance des capacit・ et une infrastructure militaires certes limit・s, mais en cours d'am・ioration », affirme le g・・al Joseph Ralston, commandant en chef des forces des ・ats-Unis en Europe et commandant supr・e des forces alli・s de l'OTAN en Europe. Le pr・ent article est une adaptation de la d・osition qu'a faite le g・・al Ralston, le 28 f・rier dernier, devant la commission s・atoriale des services arm・. |
Le Trait?de l'Atlantique Nord a ・abli une alliance qui dure depuis plus d'un demi-si・le. Durant ses quatre premi・es d・ennies d'existence, l'OTAN a manifest?la volont?politique et la capacit?militaire requises pour endiguer l'expansionnisme sovi・ique, dissuasion qui s'est av・・ efficace. Elle a assur?le r・rmement de l'Allemagne dans un cadre acceptable pour ses anciens ennemis. Elle a fermement associ?les ・ats-Unis, par une pr・ence avanc・ et une dissuasion nucl・ire, ?la s・urit?de l'Europe de l'Ouest. La stabilit?et la s・urit? alli・s au plan Marshall, ont facilit?le rel・ement rapide puis la croissance ・onomique de l'Europe de l'Ouest qui est devenue notre plus grand partenaire commercial. Par ailleurs, l'Union sovi・ique, son ・onomie planifi・ ayant ・?d・ass・ par les ・onomies de march?dynamiques de l'Alliance, s'est effondr・.
Sans ennemi commun, ont not?certains commentateurs, l'OTAN n'avait plus de raison d'・re. Mais les ・ats membres ont choisi de maintenir leur alliance, de la transformer et de l'adapter ?la nouvelle donne. Les dispositifs classiques de d・ense, massifs et statiques, ont ・?r・uits et rendus plus mobiles. De nombreux pays nouvellement ind・endants se sont tourn・ vers l'OTAN en laquelle ils voient une source de stabilit?dans un contexte mondial nouveau et incertain, et un bastion de l'exp・ience d・ocratique. Ces pays ont ・?reli・ ?l'OTAN par l'entremise du Conseil de coop・ation nord-atlantique, dont l'・ablissement a ・?suivi par celui du Programme du partenariat pour la paix (PPP) et par celui du Conseil du partenariat euro-atlantique.
La fin de l'ordre bipolaire de la guerre froide a donn?libre cours aux tensions nationalistes, ethniques et religieuses qui se sont traduites par des flamb・s de violence g・・alis・s. La pertinence de l'OTAN face ?ces nouvelles menaces a ・?r・ffirm・ par la stabilisation r・ultant de son intervention dans les Balkans. L'emploi des forces de l'OTAN pour r・oudre un probl・e majeur de s・urit?europ・nne dans cette r・ion, pourtant situ・ hors du p・im・re de l'OTAN, a confirm?la valeur de l'Organisation. La participation de pays partenaires aux op・ations dans les Balkans souligne les avantages du PPP, tant au niveau de la r・orme des forces arm・s de l'ancien bloc communiste qu'?celui de l'all・ement de la demande d'effectifs pesant sur l'OTAN.
Une dimension inattendue de la garantie de s・urit?qu'offre l'OTAN et de sa pertinence du point de vue de la s・urit?des ・ats-Unis s'est r・・・ au monde au lendemain du 11 septembre. En effet, les alli・ de l'Am・ique au sein de l'OTAN ont convenu d'invoquer l'article 5 du Trait?de l'Atlantique Nord et de consid・er l'attaque contre New York et Washington comme une attaque contre eux tous. Leur appui s'est manifest?de mani・e spectaculaire par le d・loiement d'appareils de d・ection lointaine et de contr・e (AWACS) de l'OTAN pour surveiller l'espace a・ien des ・ats-Unis. En outre, les forces navales permanentes de l'OTAN patrouillent la M・iterran・ pour emp・her les d・lacements des terroristes et r・uire ainsi leur aptitude ?organiser et orchestrer des attentats contre les ・ats-Unis ou leurs alli・ europ・ns.
Des milliers d'hommes des forces alli・s appuient l'op・ation Libert?immuable men・ par le CENTCOM (Commandement central des ・ats-Unis). Des Alli・ ainsi que des Partenaires ont autoris?le survol de leur espace a・ien et l'acc・ ?leurs installations. Preuve moins visible, mais d'・ale importance, de l'appui de l'OTAN, l'・hange accru d'informations r・ultant de l'invocation de l'article 5 a fourni de nombreuses pistes dans la guerre mondiale contre le terrorisme. En r・um? l'Alliance continue de jouer un r・e d'une valeur inestimable pour les ・ats-Unis.
L'OTAN comptait 12 membres ?sa fondation, auxquels sont venues s'ajouter la Gr・e et la Turquie en 1952, l'Allemagne en 1955, l'Espagne en 1982 et la Pologne, la Hongrie et la R・ublique tch・ue en 1999. L'article 10 du Trait?de l'Atlantique Nord pr・oit l'adh・ion d'autres ・ats europ・ns. Pour qu'un candidat soit invit??se joindre ?l'Alliance, les pays membres doivent convenir ?l'unanimit?que le futur ・at membre adh・erait aux principes du Trait?et contribuerait ?la s・urit?dans la r・ion de l'Atlantique Nord. Les prestations des trois derniers membres admis t・oignent de l'int・・ que pr・ente la poursuite de l'・argissement de l'Organisation.
?l'・oque de l'accession des trois derniers membres, un examen interagences avait estim?qu'il faudrait 10 ans pour assurer leur int・ration compl・e. Les m・anismes d'int・ration que nous attendions au cours des trois premi・es ann・s se sont largement r・lis・ ; les nouveaux membres sont pleinement associ・ aux proc・ures de planification de la d・ense de l'OTAN, ont pourvu la majorit?de leurs postes d'・at-major et sont d・ermin・ ?fournir les forces et les ressources que l'Organisation leur demande. Malgr?ces progr・, nous nous rendons compte que certains efforts de longue haleine, tels que le d・eloppement d'un corps de sous-officiers ou l'acquisition de vastes syst・es d'armement, exigeront plus de temps, peut-・re m・e une g・・ation.
Malgr?des difficult・ ・onomiques internes, le budget de la d・ense de chacun des trois nouveaux membres est rest?solide depuis leur adh・ion. C'est ainsi, par exemple, que le minist・e tch・ue de la d・ense a ・?le seul ?・re ・argn?par les restrictions engendr・s par la r・ente r・ession de deux ans qu'a connue le pays ; la Pologne pr・oit le maintien des d・enses de d・ense ?1,95 % de son PIB pendant six ans. Selon le rapport 2001 du ministre am・icain de la d・ense, compar・s aux autres membres de l'OTAN, la R・ublique tch・ue, la Pologne et la Hongrie se classent respectivement aux 6e, 8e et 11e rangs pour leurs frais de d・ense exprim・ en pourcentage de leur PIB. Les budgets de la d・ense continueront, certes, ?subir les pressions des minist・es concurrents, mais les trois nouveaux membres ont donn?la preuve de leur volont?de soutenir leur d・ense nationale.
Gr・e aux similitudes de leur situation, la R・ublique tch・ue, la Pologne et la Hongrie constituent d'excellents mentors pour les candidats du cycle actuel d'・argissement de l'OTAN. Ces pays s'attachent ?・endre la paix et la s・urit?vers l'est. Les Polonais sont particuli・ement actifs dans leurs contacts militaires avec la Lituanie. Les Tch・ues coop・ent avec les Slovaques et les Lituaniens, et pr・oient de d・loyer un bataillon d'artillerie au sein de la brigade de maintien de la paix slovaque, polonaise et tch・ue, forte de 2.500 hommes, qui doit ・re op・ationnelle d'ici ?2005.
Ces trois nations ont toutes contribu?de fa・n substantielle aux op・ations en cours, notamment dans les Balkans. Elles ont appuy?l'op・ation Forces alli・s en mettant ?disposition des bases et des a・odromes, et en accordant droit de passage aux troupes et aux appareils de l'OTAN. Elles ont fourni pr・ de 2.000 hommes ?la Force de stabilisation (SFOR)/Force de paix au Kosovo (KFOR). En r・onse ?l'appel d'avril 2000 demandant des forces de r・erve suppl・entaires, les Polonais ont promptement envoy??l'OTAN 700 hommes de plus. L'actuel roulement de la KFOR, pr・u pour 60 jours, a dur?plus de cinq mois. De plus, les Tch・ues ont r・emment envoy?un contingent de 120 hommes pour appuyer l'op・ation Moisson essentielle en Mac・oine.
Les trois nouveaux membres de l'Alliance font des choix difficiles en ce qui concerne l'utilisation de leur budget limit?de d・ense, tout en poursuivant sur leur lanc・. Nous suivons leurs progr・ attentivement et nous constatons que des difficult・ significatives surgissent dans des domaines tels que la constitution d'un corps viable de sous-officiers, la mise en ・uvre d'un processus int・r?de planification, de budg・isation et d'achat, et la modernisation de leur mat・iel datant de l'・e sovi・ique. Il faudra des apports substantiels de fonds pour r・oudre ces difficult・. Il est ・alement important, mais pas aussi co・eux, de continuer d'exposer les nouveaux partenaires ?la formation et ?l'entra・ement occidentaux, ce qui les aidera ?s'adapter ?la pens・, ?la fa・n de diriger et surtout aux m・anismes d・isionnels de type occidental.
Les ・us des trois pays doivent allouer leurs ressources en conciliant une s・ie de priorit・ divergentes alors que leurs syst・es sociaux et ・onomiques sont encore en transition. Ils doivent s・ier soigneusement leurs priorit・, se concentrer sur les objectifs ?long terme et ・iter les exp・ients. La cl?du succ・ r・ide dans une ferme volont?nationale, seule condition susceptible d'assurer la poursuite du processus d'int・ration des nouveaux ・ats membres au sein de l'Alliance.
?chaque cycle d'・argissement, les questions de co・s, de mesure dans laquelle un pays est d・endable et de capacit・ militaires font l'objet de d・ats justifi・. Comme il a ・?not?dans le rapport du Bureau du budget du Congr・, l'admission ?l'OTAN de la Pologne, de la Hongrie et de la R・ublique tch・ue a r・uit la part am・icaine du budget civil de 23,3 % ?22,5 % et celle du budget militaire de 28,0 % ?26,2 %. La quote-part am・icaine du budget du Programme OTAN d'investissement au service de la s・urit?(NSIP) a ・alement baiss? passant de 28,3 % ?25,2 %. Les Alli・ se partagent les co・s de l'・argissement de 1999, que l'OTAN a estim・ ?1,5 milliard de dollars sur 10 ans, par le truchement du budget militaire et du NSIP. Sur cette somme, 1,3 milliard de dollars sont des am・iorations infrastructurelles qui doivent ・re pay・s par le NSIP. La part des ・ats-Unis s'・・era ?environ un quart de cette somme, soit quelque 400 millions de dollars sur 10 ans. Le gain r・ide en partie en la disponibilit?de terrains d'aviation et d'installations logistiques capables de fournir un appui aux op・ations et exercices de l'OTAN et des ・ats-Unis. L'・at de pr・aration est ・alement am・ior?・ant donn?la libert?de man・uvre accrue de nos forces dans ces pays.
Un co・ suppl・entaire et discr・ionnaire que doivent assumer les ・ats-Unis est celui du financement d'achats de mat・iel am・icain et de formation par l'interm・iaire de l'Assistance ?la s・urit? La somme r・lam・ par le pr・ident pour l'ann・ budg・aire 2003 au titre du programme de financement des forces militaires ・rang・es (FMF) et du programme international d'instruction et de formation militaires (IMET) pour les nouveaux membres est d'un peu moins de 41 millions de dollars. Ces programmes du d・artement d'・at appuient des initiatives importantes du minist・e de la d・ense visant ?am・iorer les capacit・ de d・ense des nouveaux membres et ?accro・re leur interop・abilit?avec les forces am・icaines, tout en donnant acc・ aux ・ats-Unis aux forces arm・s, aux autorit・ et aux bases de ces pays. Cette somme peut donc ・re consid・・ comme un investissement, en particulier puisque les fonds du FMF reviennent ?l'industrie de la d・ense des ・ats-Unis sous forme de commandes de mat・iel. (Les fonds consacr・ ?l'IMET reviennent eux aussi aux ・ats-Unis par le biais du financement de programmes de formation et d'・ucation.) Je viens de vous donner ici des indications pr・iminaires ; les autres services du minist・e de la d・ense vous fourniront des projections officielles au sujet des frais li・ au prochain cycle d'・argissement.
Nous devons ・alement tenir compte du co・ potentiel d'un non ・argissement. Les pays candidats ont, de bonne foi, consenti des efforts pour devenir membres de l'Alliance et pris des positions politiques pour appuyer celle-ci lors des r・ents conflits. Leurs ・us ont fait de l'adh・ion ?l'OTAN un ・・ent important de leur ordre du jour et se sont attach・ ?renforcer l'appui du public ?l'Organisation. Sur le plan militaire, la coop・ation et le soutien exceptionnels dont nous avons b・・ici?en termes de contributions de troupes, d'utilisation de l'infrastructure et de droits de passage risqueraient d'・re remis en cause.
Le pr・ident Bush a donn?son accord de principe ?l'・argissement, comme l'ont fait les chefs d'・at des autres pays alli・ lors du sommet informel tenu en juin dernier. L'・argissement de l'OTAN est, au fond, une d・ision politique et non pas militaire. Un pays dont les capacit・ militaires sont relativement faibles peut n・nmoins constituer un apport valable pour l'Alliance lorsqu'il existe des motifs politiques imp・ieux de l'inclure. On peut ・alement envisager le cas d'un pays qui, bien que dot?de solides forces militaires, ne constituerait pas un apport b・・ique ?l'Alliance pour des raisons politiques. Lorsqu'il s'agit de d・erminer le bien-fond?de l'admission d'un candidat, il existe cependant des consid・ations militaires pertinentes qui entrent en ligne de compte.
Les neuf pays candidats ont r・lis?des progr・ consid・ables dans le cadre du Plan d'action pour l'adh・ion (MAP) ・abli par l'OTAN en 1999. Ils ont convenu de s'efforcer de r・liser les objectifs de partenariat ayant trait au MAP par le processus de planification et d'examen du PPP. Les objectifs du partenariat int・rent les enseignements tir・ du cycle d'・argissement pr・・ent et les principes de l'Initiative sur les capacit・ de d・ense (DCI) de l'OTAN, constituant ainsi un guide de r・orme. L'OTAN a ・alu?les progr・ des candidats ?l'aune de leur r・lisation des objectifs du partenariat et de leurs programmes nationaux annuels de pr・aration dans le cadre du MAP. Sur ordre du minist・e de la d・ense, le Commandement europ・n des ・ats-Unis (USEUCOM) a effectu?des ・aluations des candidats sur le terrain.
Les pays candidats sont tous h・itiers du syst・e communiste autoritaire de planification de la d・ense, qui ne comportait pas d'obligation de rendre des comptes au public. Ils ont fait des efforts consid・ables pour produire des documents strat・iques nationaux de mani・e transparente afin de s'attirer l'appui du public et des instances parlementaires. Les candidats ont des forces arm・s qui appartiennent ?deux grandes cat・ories : celles qui sont l'h・itage du pacte de Varsovie avec un mat・iel obsol・e et des structures de personnel d・・uilibr・s, et celles qui ont ・?constitu・s ?partir de z・o. La Roumanie, la Bulgarie et l'Albanie se classent sans ・uivoque dans la premi・e cat・orie. La Slovaquie ・alement, mais ?un degr?moindre, parce qu'elle est devenue ind・endante en 1993 et s'est vu attribuer un tiers disparate des forces arm・s tch・oslovaques.
Les ・ats baltes appartiennent sans conteste ?la deuxi・e cat・orie, ・ant donn?qu'ils ont ・?d・ouill・ de leur mat・iel et de leur infrastructure lors du d・art des forces sovi・iques. De m・e, la Slov・ie et la Mac・oine n'ont rien h・it?des forces arm・s yougoslaves lorsqu'elles sont devenues ind・endantes. Les pays candidats ayant h・it?de forces arm・s se sont efforc・ de r・uire leur mat・iel et leur personnel tout en restructurant leurs arm・s en fonction de leur nouvelle situation strat・ique. Les pays candidats n'ayant pas h・it?de forces arm・s se sont employ・ ?recruter du personnel qualifi?en nombre suffisant et ?se doter d'un mat・iel coh・ent.
Les pays des deux cat・ories ont cependant des difficult・ communes, notamment : la connaissance de la langue anglaise, les arrangements juridiques relatifs ?l'appui des op・ations, la capacit?d'assurer la s・urit?des renseignements classifi・, la cr・tion de l'infrastructure n・essaire ?l'appui des d・loiements de l'OTAN, la cr・tion d'un corps de sous-officiers, et la qualit?de vie des troupes. Tous se heurtent dans leurs efforts de r・orme ?des difficult・ financi・es provenant de la faiblesse de leur budget de d・ense, lequel se trouve en concurrence avec les autres priorit・ nationales.
Capacit・ militaires des pays candidats
?titre de contribution militaire de l'EUCOM au processus de d・ermination des pays dont les ・ats-Unis appuieront la candidature, nous avons ・?charg・ de fournir au ministre de la d・ense et au pr・ident un bilan de la situation militaire de chaque candidat. Se fondant sur les enseignements tir・ lors du pr・・ent cycle d'・argissement de l'OTAN (R・ublique tch・ue, Pologne et Hongrie) et sur leur participation ?l'op・ation Libert?immuable, ?la SFOR, ?la KFOR, au PPP et au MAP, les pays candidats se sont attach・ ?d・elopper leurs capacit・ militaires. Dans son ・aluation de leurs progr・ et de leur situation actuelle, l'EUCOM a examin?les quatre grands domaines suivants : strat・ie et structure des forces, capacit・ d・ensives, questions juridiques et l・islatives, et proc・ures relatives ?la s・urit? On trouvera ci-apr・ la description g・・ale des crit・es appliqu・ par l'EUCOM dans chacun de ces quatre domaines.
Strat・ie et structure des forces - Les principaux indicateurs du potentiel militaire sont les documents strat・iques nationaux relatifs ?la s・urit?et aux forces arm・s, une structure militaire rationnelle, une bonne gestion du personnel et la ma・rise de la langue anglaise. Les documents strat・iques nationaux essentiels recueillant l'appui du public et des l・islateurs en sont ?divers stades d'・aboration et d'approbation, aucun candidat n'ayant pris de retard ・ident par rapport aux autres. Le processus syst・atique de planification, de programmation et de budg・isation des ressources est mis en ・uvre lentement.
La structure des forces arm・s fait actuellement l'objet de r・isions pour combiner les forces de r・ction imm・iate et rapide, et les forces classiques de d・ense du territoire, les ressources nationales, notamment financi・es, ・ant concentr・s sur les deux premi・es. Dans tous les cas, la transition exige une restructuration douloureuse du personnel, et son succ・ sera le signe d'une strat・ie de d・ense nationale saine. La gestion du personnel concerne l'accroissement des effectifs, le recensement des sp・ialistes dont on dispose et dont on a besoin, l'adoption d'une structure hi・archique ・uilibr・, la cr・tion d'un corps efficace de sous-officiers, la qualit?de la vie et la formation professionnelle. Ce sont l?les composantes de forces de qualit? De m・e, la langue anglaise est la base de l'interop・abiit? Tous les candidats ont accompli ces derni・es ann・s de grands progr・ en mati・e de formation des individus responsables.
Capacit・ d・ensives - Les capacit・ d・ensives, align・s sur les capacit・ de la DCI de l'OTAN, sont au c・ur m・e de la pr・aration et constituent la preuve d'une planification et d'une budg・isation judicieuses. La question fondamentale est de savoir si le pays est en mesure de d・loyer une force de taille raisonnable, de la soutenir, de communiquer avec elle, de la prot・er, et de l'employer de mani・e efficace au combat. La capacit?de d・loiement et la mobilit? notamment par voies a・ienne et maritime, sont g・・alement faibles chez tous les candidats. On rel・e entre eux des variations en mati・e de capacit・ d'appui ?long terme et de logistique. Il s'agit de l'aptitude de la nation en question ?soutenir ses forces d・loy・s et ?appuyer les op・ations de l'OTAN sur le territoire national (appui du pays h・e, gestion des transports a・iens, terrains d'aviation, r・eaux routier et ferroviaire, et infrastructure portuaire).
Afin de pouvoir s'engager efficacement, les troupes doivent avoir de bonnes techniques de combat, sur l'offensive comme sur la d・ensive, ?toute heure du jour et de la nuit, et quelles que soient les conditions m・・rologiques, topographiques, etc. Les candidats ont, dans l'imm・iat, concentr?leurs efforts sur l'・uipement et l'entra・ement d'unit・ d'・ite et ont pr・u de former l'ensemble de leurs forces ?long terme. En ・aluant la pr・aration des candidats, nous examinons en d・ail les capacit・ de leurs forces terrestres, a・iennes et maritimes. Le maintien d'une force a・ienne co・e cher. Le manque de fonds a parfois r・uit les heures de vol, ce qui s'est traduit par une formation inf・ieure. Tous les pays candidats disposent de forces a・iennes marginalement efficaces. La surviabilit?des forces et des infrastructures est le garant de la capacit?des forces de continuer ?combattre une fois attaqu・s. La surviabilit?et les capacit・ d'engagement des forces varient selon les pays candidats.
La consultation, le commandement et le contr・e (terme de l'OTAN synonyme du C4 am・icain) par des syst・es de communication et d'information fiables et s・s renforcent l'efficacit?et l'interop・abilit?des forces. Les pays candidats ont effectu?des investissements dans ce domaine et ont b・・ici?des ・udes d・aill・s de C4 r・lis・s par l'USEUCOM et par le Centre de syst・es ・ectroniques de l'Arm・ de l'air des ・ats-Unis. La plupart ont r・lis?des progr・ dans l'・ablissement d'une planification C4 centralis・. La plupart d'entre eux sont capables de surveiller leur espace a・ien, mais ne disposent que de capacit・ limit・s pour le d・endre. Gr・e ?l'Initiative de l'espace a・ien r・ional financ・ par les ・ats-Unis, tous les pays, ?l'exception de la Mac・oine et de l'Albanie, ont pu acqu・ir des centres modernes d'op・ations de protection de la souverainet?a・ienne.
Enfin, l'EUCOM a ・alu?la capacit?des candidats ?d・loyer une petite unit?(de la taille d'une compagnie) d'infanterie l・・e pour appuyer l'OTAN et leur aptitude ?soutenir et ?prot・er cette force et ?communiquer et ?combattre avec elle. L'OTAN consid・e un effort de ce niveau comme le plus petit d・ominateur commun de capacit?qu'elle en droit d'attendre de tout candidat ?l'adh・ion.
Questions juridiques et l・islatives - Les candidats savent que les obstacles juridiques qui s'opposent au renforcement des forces de l'OTAN ou ?l'octroi du droit de passage ?ces forces, ainsi qu'au d・loiement des forces nationales ?l'appui de l'OTAN peuvent nuire ?leur candidature. Ceux qui n'ont pas encore ・imin?de tels obstacles sont actuellement en train de le faire.
Proc・ures de s・urit?- Un autre domaine auquel nous nous int・essons est l'aptitude ?prot・er les renseignements secrets. Les pays candidats poss・ent des traditions relativement strictes en mati・e de traitement de ces renseignements et sont en train de se doter d'autorit・ et de politiques nationales, ainsi que de services d'enqu・e, de s・urit?et d'enregistrement des documents. La s・urit?des syst・es de communication et d'information est g・・alement inf・ieure ?celle des installations et du personnel. Les programmes de protection des informations en sont ?diff・ents stades d'・aboration et de progr・.
Les ・aluations des capacit・ militaires des pays candidats, sur la base de ces crit・es, font l'objet de mises ?jour continues. Il serait pr・atur?de publier ici des comparaisons ou des classements de ces pays.
Conclusion
Il est important de r・ffirmer qu'en ouvrant l'Alliance ?de nouveaux membres, l'objectif de l'OTAN est avant tout de renforcer la stabilit?globale en Europe, et non pas d'・endre son influence ou d'accro・re ses capacit・ militaires. Il ne s'agit pas non plus de modifier sa nature fondamentalement d・ensive. Il appara・ clairement que les pays candidats ont fait porter leurs efforts sur les domaines cruciaux du pr・・ent cycle d'・argissement de l'OTAN, tels qu'ils ont ・?identifi・ par le processus du MAP.
Le processus r・ulier d'int・ration de la Pologne, de la Hongrie et de la R・ublique tch・ue indique que l'・argissement peut se poursuivre et ・re g・?avec succ・. Sans perdre de vue les frais qu'engendre l'・argissement, nous devons ・alement songer aux co・s potentiels d'un report de l'・argissement. L'OTAN reste pertinente et viable dans le monde de l'apr・-11 septembre, et les nations candidates offrent ?l'Alliance des capacit・ et une infrastructure militaires certes limit・s, mais en cours d'am・ioration.