Une vue d'ensemble sur l'・id・ie de sida


ligne rouge

On trouvera ci-apr・ le r・um?du rapport annuel publi?le 28 novembre 2001 par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l'Organisation mondiale de la Sant?(OMS). Rendu public en pr・ision de la Journ・ mondiale de lutte contre le sida, marqu・ chaque ann・ le 1er d・embre, le rapport pr・ise que le sida est d・ormais la maladie la plus d・astatrice ?laquelle l'humanit?a d?faire face jusqu'ici. Avec 250.000 nouveaux cas en 2001, c'est en Europe orientale que l'・id・ie conna・ la croissance la plus rapide ; en Afrique subsaharienne, elle touche ?l'heure actuelle 28 millions de personnes. Le texte complet du rapport se trouve sur le site internet : http://www.unaids.org/epidemic_update/report_dec01/index.html


Le point sur l'・id・ie de sida

D・embre 2001

Vue d'ensemble

Vingt ans apr・ la notification de la premi・e manifestation clinique du syndrome d'immunod・icience acquise (VIH), le sida est devenu la maladie la plus d・astatrice que l'humanit?ait jamais connue. Depuis le d・ut de l'・id・ie, plus de 60 millions de personnes ont ・?infect・s par le virus. Le VIH/sida est maintenant la premi・e cause de d・・ en Afrique subsaharienne. Dans l'ensemble du monde, il figure au quatri・e rang des maladies les plus meurtri・es.

?la fin de 2001, on estime que 40 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Dans de nombreuses r・ions du monde en d・eloppement, la majorit?des nouvelles infections se produisent chez les jeunes adultes, et les jeunes femmes sont particuli・ement vuln・ables. Un tiers environ des personnes vivant aujourd'hui avec le VIH/sida ont entre 15 et 24 ans. La plupart d'entre elles ne se savent pas porteuses du virus. Des millions d'autres ne savent rien du VIH ou trop peu pour ・re en mesure de s'en prot・er.

Europe orientale et Asie centrale : la croissance de l'・id・ie y reste la plus rapide

L'Europe orientale - et en particulier la F・・ation de Russie - continue ?subir l'・id・ie dont la croissance est la plus rapide dans le monde et le nombre des nouvelles infections ?VIH monte en fl・he. En 2001, on estime que 250.000 nouvelles infections se sont produites dans cette r・ion, portant ?1 million le nombre des personnes vivant avec le VIH. ・ant donn?le niveau ・ev?des autres infections sexuellement transmissibles et les forts taux de consommation de drogues injectables parmi les jeunes, l'・id・ie semble pr・e ?s'accro・re de mani・e consid・able.

Asie et Pacifique : la marge de man・uvre s'amenuise

En Asie et dans le Pacifique, on estime que 7,1 millions de personnes vivent actuellement avec le VIH/sida. L'・id・ie a co・?la vie ?435.000 personnes dans la r・ion en 2001. Les taux de pr・alence nationaux apparemment bas dans de nombreux pays de cette r・ion sont dangereusement trompeurs. Ils cachent des ・id・ies localis・s dans diverses r・ions, y compris dans certains des pays les plus peupl・ de la plan・e. Il existe une grave menace d'・id・ies majeures et g・・alis・s. Mais, comme l'ont montr? le Cambodge et la Tha・ande, des programmes de pr・ention ?grande ・helle, mis en place rapidement, peuvent tenir l'・id・ie en ・hec. Au Cambodge, des efforts concert・, pilot・ par un leadership politique et un engagement public d・ermin・, ont permis d'abaisser la pr・alence du VIH parmi les femmes enceintes ?2,3 % ?la fin de 2000, soit une baisse de pr・ d'un tiers depuis 1997.

Afrique subsaharienne : la crise s'amplifie

Le sida a tu?2,3 millions d'Africains en 2001. Au cours de l'ann・ ・oul・, on estime que 3,4 millions de nouvelles infections se sont produites en Afrique subsaharienne, ce qui signifie que 28,1 millions d'Africains vivent aujourd'hui avec le virus. S'ils ne disposent pas d'un traitement et d'une prise en charge appropri・, la plupart d'entre eux ne survivront pas ?la d・ennie. Des donn・s r・entes recueillies dans des dispensaires pr・atals montrent que plusieurs r・ions de l'Afrique australe ont maintenant rejoint le Botswana, avec des taux de pr・alence chez les femmes enceintes d・assant 30 %. En Afrique de l'Ouest, cinq pays au moins connaissent des ・id・ies graves, avec des taux de pr・alence chez l'adulte sup・ieurs ?5 %. Cependant la pr・alence du VIH chez les adultes en Ouganda continue de baisser, et il y a lieu de penser que la pr・alence chez les jeunes (en particulier les femmes) est en baisse dans certaines parties du continent.

Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord : progression lente mais marqu・

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le nombre total des personnes vivant avec le VIH est de 440.000. La progression de l'・id・ie est la plus marqu・ dans des pays (tels que Djibouti, la Somalie et le Soudan) qui connaissent d・?des urgences complexes. Si la pr・alence du VIH reste faible dans la plupart des pays de la r・ion, un nombre croissant d'infections ?VIH est relev?dans plusieurs pays, notamment la R・ublique islamique d'Iran, la Jamahiriya arabe libyenne et le Pakistan.

Pays nantis : menace d'une r・pparition de l'・id・ie

Une ・id・ie de plus grande ampleur menace aussi de se produire dans les pays riches o?plus de 75 000 personnes ont ・?infect・s par le VIH en 2001, ce qui porte ? 1,5 million le nombre total des personnes vivant avec le VIH/sida. Les r・entes am・iorations r・lis・s dans le traitement et la prise en charge dans ces pays ne sont pas syst・atiquement accompagn・s de progr・ ・uivalents dans le domaine de la pr・ention. En Am・ique du Nord, dans certaines parties d'Europe et d'Australie, de nouvelles donn・s font ・at d'une augmentation des taux d'infection ?VIH. Les rapports sexuels non prot・・, qui se traduisent par des flamb・s d'infections sexuellement transmissibles, ainsi que la consommation de drogues injectables qui est tr・ r・andue, sont le moteur de ces ・id・ies qui, parall・ement, se d・lacent toujours davantage vers les communaut・ d・avoris・s.

Am・ique latine et Cara・es : diversit?des ・id・ies

On estime ?1,8 million le nombre d'adultes et d'enfants vivant avec le VIH en Am・ique latine et aux Cara・es - r・ion qui conna・ des ・id・ies tr・ diverses. Les Cara・es, o?la pr・alence moyenne du VIH chez l'adulte est d'environ 2 %, sont la deuxi・e r・ion du monde la plus touch・. Mais des taux de pr・alence du VIH relativement faibles au niveau national dans la plupart des pays d'Am・ique du Sud et d'Am・ique centrale masquent le fait que l'・id・ie est d・?solidement implant・ dans des groupes particuliers de la population. Ces pays pourraient ・iter des ・id・ies plus importantes en intensifiant d・ maintenant leur riposte.

Engagement intensifi?/B>

Des efforts plus importants et plus efficaces en mati・e de pr・ention, de traitement et de prise en charge doivent ・re d・loy・. L'ann・ 2001 a connu une intensification sans pr・・ent de cette d・ermination ?l'action.

La Session extraordinaire de l'Assembl・ g・・ale des Nations Unies sur le VIH/sida en juin 2001 a ・?un moment historique, avec la mise en place d'un cadre de responsabilit?nationale et internationale dans la lutte contre l'・id・ie. Chaque gouvernement s'est engag??r・liser une s・ie d'objectifs de base concernant la pr・ention, la prise en charge, le soutien et le traitement, l'att・uation de l'impact et les enfants rendus orphelins et vuln・ables ?cause du VIH/sida, dans le cadre d'une riposte globale au sida. Parmi ces objectifs, on peut noter :

  • R・uire l'infection ?VIH parmi les jeunes de 15 ?24 ans, de 25 % d'ici ?2005 dans les pays les plus touch・ et de 25 % ?l'・helle mondiale d'ici ?2010 ;

  • D'ici ?2005, r・uire de 20 %, et d'ici ?2010, de 50 %, la proportion de nourrissons infect・ par le VIH ;

  • D'ici ?2003, mettre au point des strat・ies nationales, afin de renforcer les syst・es de soins de sant?et de s'attaquer aux facteurs affectant la fourniture de m・icamentsv contre le VIH, notamment leur accessibilit?et leur prix. S'efforcer ・alement, ?titre prioritaire, d'assurer le niveau de traitement du VIH/sida le plus ・ev? possible, y compris les th・apies antir・rovirales, de mani・e judicieuse et sous supervision, afin de r・uire le risque de r・istance ;

  • Elaborer, d'ici ?2003, et mettre en ・uvre, d'ici ?2005, des strat・ies nationales visant ?assurer un environnement favorable aux orphelins et aux enfants infect・ et affect・ par le VIH/sida ;

  • D'ici ?2003, ・ablir des strat・ies visant ?commencer ?examiner les facteurs qui rendent les individus particuli・ement vuln・ables ?l'infection ?VIH, notamment le sous-d・eloppement, l'ins・urit?・onomique, la pauvret? la marginalisation des femmes, l'absence d'・ucation, l'exclusion sociale, l'analphab・isme, la discrimination, le manque d'information et/ou d'articles permettant de se prot・er, et tous les types d'exploitation sexuelle des femmes, des filles et des gar・ns ;

  • D'ici ?2003, ・ablir des strat・ies multisectorielles pour lutter contre les effets de l'・id・ie de VIH/sida aux niveaux individuel, familial, communautaire et national.

De plus en plus, d'autres parties prenantes, y compris des organisations non gouvernementales et des entreprises priv・s partout dans le monde, affirment leur d・ermination ?accro・re ces efforts.

De nouvelles ressources sont r・nies pour amener les fonds aux niveaux n・essaires, estim・ par l'ONUSIDA ?7-10 milliards de dollars par ann・ dans les pays ? faible et moyen revenus. Le fonds mondial, dont la cr・tion a ・?demand・ par le Secr・aire g・・al des Nations Unies, Kofi Annan, a r・ni des promesses de contributions pour un montant de 1,5 milliard. En outre, la Banque mondiale pr・oit de nouveaux pr・s importants en 2002 et 2003 dans le domaine du VIH/sida, ・uivalant ?plus de 400 millions de dollars par ann・. Parall・ement, un nombre accru de pays augmentent leurs allocations budg・aires nationales en faveur de la lutte contre le sida. Plusieurs des 'pays les moins avanc・' ont b・・ici? ou b・・icieront sous peu, d'un all・ement de la dette susceptible de les aider ?accro・re leurs d・enses dans le domaine du VIH/sida.

Un nombre croissant d'entreprises priv・s intensifient ・alement leurs efforts. Pour guider certaines de leurs interventions, un nouveau code international de conduite sur le sida et le lieu de travail a ・?・abor?et ratifi?dans le courant de l'ann・ par les membres de l'Organisation internationale du Travail (nouveau et huiti・e Coparrainant de l'ONUSIDA).

Il s'agira maintenant de s'appuyer sur cet engagement renouvel?et de le traduire en actions durables, tant dans les pays et r・ions d・?fortement touch・ que dans ceux o? l'・id・ie a commenc?plus tard mais prend aujourd'hui de l'ampleur.

Au-del?de l'autosatisfaction

La diversit?de la progression du VIH dans le monde est saisissante. Mais dans de nombreuses r・ions, l'・id・ie de VIH/sida n'en est encore qu'?ses d・uts. Si 16 pays d'Afrique subsaharienne ont annonc?une pr・alence globale du VIH chez l'adulte sup・ieure ?10 % ?la fin de 1999, il restait dans le monde 119 pays dans lesquels la pr・alence du VIH chez l'adulte ・ait inf・ieure ?1 %.

N・nmoins, des taux nationaux de pr・alence peu ・ev・ peuvent ・re trompeurs. Il arrive souvent qu'ils cachent des ・id・ies graves, qui sont, dans un premier temps, limit・s ?certaines localit・ ou groupes particuliers de la population, mais qui menacent de se r・andre dans la population g・・ale.

La pr・alence pour l'ensemble du pays au Myanmar, par exemple, a ・?notifi・ ?2 %. Pourtant, des taux nationaux de VIH atteignant 60 % ont ・?observ・ parmi les consommateurs de drogues injectables et pr・ de 40 % parmi les professionnel(le)s du sexe. De plus, dans les grands pays tr・ peupl・ comme la Chine, l'Inde et l'Indon・ie (o? des provinces ou des ・ats comptent souvent davantage d'habitants que la plupart des pays), la notion de pr・alence nationale n'a plus gu・e de sens. Les ・ats indiens du Maharashtra, de l'Andhra Pradesh et du Tamil Nadu (qui comptent chacun au moins 55 millions d'habitants) ont enregistr?des taux de pr・alence du VIH sup・ieurs ?2 % parmi les femmes enceintes dans un ou deux sites sentinelles et sup・ieurs ?10 % parmi les patients atteints d'infections sexuellement transmissibles - taux nettement sup・ieurs ?la moyenne nationale, qui est inf・ieure ?1 %. En l'absence d'actions ・ergiques de pr・ention, le risque d'une propagation accrue du VIH est consid・able. M・e des taux de pr・alence du VIH aussi faibles que 1 % ou 2 % en Asie et dans le Pacifique (qui abritent environ 60 % de la population mondiale) entra・eraient une mont・ en fl・he du nombre des personnes vivant avec le VIH/sida.

Tous les pays, ?un moment ou un autre de l'・olution de leur ・id・ie, ont ・? des pays ?faible pr・alence. En 1990, la pr・alence du VIH parmi les femmes enceintes en consultations pr・atales en Afrique du Sud ・ait inf・ieure ?1 % (pr・ d'une d・ennie apr・ le premier diagnostic de VIH dans ce pays en 1982). Pourtant, dix ans plus tard, le pays connaissait une ・id・ie dont la croissance ・ait la plus rapide du monde, avec une pr・alence parmi les femmes enceintes de 24,5 % ?la fin de 2000.

Les situations de faible pr・alence pr・entent des difficult・ particuli・es. Mais elles sont aussi l'occasion d'・iter de nombreuses infections dans l'avenir. Aujourd'hui, nous pouvons observer l'・ergence rapide d'・id・ies dans plusieurs pays qui jusqu'ici avaient enregistr?de faibles taux d'infection ?VIH - preuve qu'une ・id・ie peut surgir rapidement et de mani・e impr・ue et qu'aucune soci・?n'est ?l'abri. En Indon・ie, o? les taux notifi・ d'infection ・aient, r・emment encore, n・ligeables (m・e dans certains groupes ?haut risque), des donn・s r・entes indiquent une augmentation saisissante des taux d'infection ?VIH. La pr・alence s'est consid・ablement accrue parmi les professionnelles du sexe dans trois villes situ・s ?des extr・it・ oppos・s de l'archipel indon・ien, des augmentations analogues se produisant ・alement dans d'autres sites. Parmi les femmes travaillant dans les salons de massage de la capitale, Djakarta, la pr・alence du VIH atteignait 18 % en 2000. Les donn・s concernant les donneurs de sang montrent aujourd'hui une pr・alence du VIH d・upl・ depuis 1998. Ailleurs, des ・id・ies implant・s depuis plus longtemps pourraient ・re sur le point de s'・argir tr・ rapidement. Le N・al et le Viet Nam, par exemple, ont enregistr?des augmentations marqu・s de l'infection ?VIH au cours des derni・es ann・s, alors qu'en Chine - qui abrite un cinqui・e de la population mondiale - le virus semble s'introduire dans de nouveaux groupes de la population.

Dans d'autres r・ions du monde aussi, il ne reste gu・e de temps pour ・iter des ・id・ies de sida beaucoup plus importantes. En F・・ation de Russie par exemple, 523 infections ?VIH seulement avaient ・?diagnostiqu・s en 1991. Dix ans plus tard, ce chiffre avait grimp??plus de 129 000. Dans un pays o?la consommation de drogues injectables parmi les jeunes est tr・ r・andue (et o?l'on observe des taux ・ev・ d'infections sexuellement transmissibles dans la population g・・ale), il faut agir de toute urgence pour ・iter un nombre encore plus grand de nouvelles infections.

Pr・ention rapide et cibl・

Les pays dont les niveaux d'infection ?VIH sont encore bas devraient ・iter la possibilit?d'une propagation de l'・id・ie, plut・ que de se r・ouir des taux actuels d'infection. La cl?du succ・ dans les situations ?faible pr・alence dans lesquelles le VIH ne constitue pas encore un risque pour la population g・・ale est de permettre aux groupes les plus vuln・ables d'adopter des comportements sexuels et des pratiques d'injection ?moindre risque, d'interrompre la propagation du virus dans ces groupes et entre eux et de gagner du temps pour renforcer la capacit?de la population g・・ale ?se prot・er du virus.

Pour cela, il faut tout d'abord d・inir dans quels groupes de la population le risque d'infection est le plus important puis il faut rallier les volont・ politiques n・essaires pour les prot・er de l'・id・ie. Dans le m・e temps, il est crucial de d・amorcer la stigmatisation et les reproches si souvent associ・ aux groupes vuln・ables et d'am・iorer les connaissances et la compr・ension de l'・id・ie dans le grand public.

Les jeunes constituent une priorit??cet ・ard. Vingt ans apr・ le d・ut de l'・id・ie, des millions de jeunes ne savent pas grand-chose, ou m・e rien, du VIH/sida. Selon l'UNICEF, plus de 50 % des jeunes (entre 15 et 24 ans) dans plus d'une douzaine de pays comprenant la Bolivie, le Botswana, la C・e d'Ivoire, l'Ouzb・istan, la R・ublique dominicaine, l'Ukraine et le Viet Nam, n'ont jamais entendu parler du sida ou entretiennent de dangereuses id・s fausses concernant la transmission du VIH. Fournir aux jeunes des informations franches et les comp・ences n・essaires est une condition pr・lable au succ・ de toute riposte au sida.

ligne rouge