D   O   S   S   I   E   R   S        M   O   N   D   I   A   U   X

La population mondiale au XXIe siècle



POINT DE VUE D'UNE PARLEMENTAIRE:
L'ACC�� AUX SERVICES DE PLANIFICATION FAMILIALE
EST IMPORTANT


Nancy Pelosi
Repr��entante d��ocrate de la Californie



Le pr��ident et son gouvernement ��aborent la politique des ��ats-Unis, mais le Congr�� a une forte influence sur l'action du gouvernement, car c'est lui qui approuve le budget de l'��at f����al et qui vote les cr��its affect�� �� divers programmes. Il est donc n��essaire de tenir compte de l'opinion des parlementaires si l'on veut comprendre la politique am��icaine. De nombreux parlementaires ont des opinions bien arr����s en mati��e de population. Le pr��ent article ��once l'une d'elles.


L'aide en mati��e de planification familiale est un ����ent important du programme am��icain d'aide ��l'��ranger. Les ��ats- Unis consacrent moins de 1% de leur budget f����al ��l'aide �� l'��ranger, et les cr��its affect�� ��la planification familiale ne repr��entent qu'une tr�� petite proportion de ce 1%. Ces cr��its constituent un bon investissement. Non seulement ils donnent des r��ultats, mais ils suscitent de nouveaux investissements dans ce domaine de la part d'autres pays, qu'ils soient industriels ou en d��eloppement. Les trois quarts du financement de toutes les activit�� de planification familiale �� l'��ranger proviennent des pays en d��eloppement eux-m��es et de leurs habitants.

Gr��e ��l'acc�� aux services de planification familiale, les familles sont en meilleure sant�� et les femmes ont des moyens d'action et des possibilit�� ��onomiques accrus. En outre, l'environnement mondial se d��rade moins du fait de la stabilisation de la croissance d��ographique. L'aide financi��e des ��ats-Unis aux programmes de planification familiale �� l'��ranger porte sur la planification familiale volontaire dans le cadre d'une approche int��r�� en mati��e de population et de d��eloppement, qui comprend des activit�� compl��entaires visant ��am��iorer la sant�� la condition de la femme, la protection infantile et ��renforcer la cellule familiale. Plus de 50 millions de m��ages dans les pays en d��eloppement ont recours �� la planification familiale, par suite de la mise en ��uvre du programme de population de l'Agence des ��ats-Unis pour le d��eloppement international (USAID). Le concours de cette agence en mati��e d'assistance technique, de formation et d'activit�� de recherche a facilit��l'adoption de mesures de planification familiale.

��l'heure actuelle, le monde compte pr�� de 5,9 milliards d'habitants. Tous les ans, ce nombre augmente de 80 millions. Les pr��isions de l'Organisation des Nations unies pour 2050 se situe entre 8 et 12 milliards de personnes. Ces chiffres soul��ent des questions importantes au sujet de la suffisance des ressources du monde face aux besoins d'une telle population.

Nous savons que les m��hodes de planification familiale donnent de bons r��ultats. Selon l'USAID, dans les pays qui ont re�� une aide financi��e dans ce domaine, la taille de la famille moyenne a diminu��pour passer de 6 ��4 enfants. Pour chaque dollar consacr����la planification familiale, les pouvoirs publics peuvent ��onomiser pr�� de 16 dollars dans les domaines de la sant�� de l'enseignement et des services sociaux. L'acc�� �� la planification familiale permet aux individus de faire des choix en connaissance de cause au sujet de la procr��tion, de la sant��et du bien-��re ��onomique.

Il est regrettable que, lors des 104e et 105e l��islatures, la majorit��des parlementaires aient lanc��une attaque concert�� contre l'aide des ��ats-Unis consacr�� ��la planification familiale ��l'��ranger en r��uisant les cr��its n��essaires et en imposant des restrictions importantes. La question de la planification familiale ��l'��ranger est devenue au Congr�� un champ de bataille au sujet de l'avortement. Cette tendance est paradoxale et nuisible, car l'acc�� ��la planification familiale r��uit le nombre des grossesses non voulues et, par voie de cons��uence, le nombre des avortements.

Nous voulons tous r��uire le nombre des avortements. Des statistiques en provenance des quatre coins du monde montrent que l'emploi accru des m��hodes contraceptives contribue fortement �� r��uire le nombre des grossesses non voulues et des avortements. On observe cette tendance dans des pays tels que la Russie, les R��ubliques d'Asie centrale, le Mexique et la Colombie. En Russie, l'augmentation de 5% du recours aux m��hodes contraceptives ces quatre derni��es ann��s a entra����une diminution de 30% du nombre annuel des avortements.

Il importe de noter que la loi am��icaine interdit l'emploi des cr��its de l'aide ��l'��ranger pour effectuer des avortements ou pour inciter une femme ��se faire avorter. L'Agence des ��ats- Unis pour le d��eloppement international suit cette politique depuis 1973 et a mis en place une r��lementation stricte en vue d'en garantir l'observation. Les ��ats-Unis n'offrent une aide en mati��e de planification familiale que lorsqu'elle est d��ir�� et qu'elle est n��essaire, et ce conform��ent ��la l��islation pertinente du pays int��ess��

La controverse la plus r��ente au Congr�� dans ce domaine a trait au lien que la majorit��r��ublicaine essaie d'imposer entre le vote des cr��its destin�� ��la planification familiale �� l'��ranger et le vote des cr��its n��essaires pour r��ler les arri���� que les ��ats-Unis ont accumul�� envers l'ONU et pour financer le Fonds mon��aire international (FMI), questions qui n'ont aucun rapport entre elles. Cette proposition impose une version modifi�� des restrictions de ��nbsp;Mexico �� applicables ��la planification familiale ��l'��ranger comme condition requise pour le d��locage des cr��its n��essaires au titre de l'ONU et du FMI. J'estime que cette proposition appliquerait un b��llon g����al aux organismes de planification familiale, car elle restreindrait les prestations qu'ils peuvent offrir et leur interdirait de participer ��des d��ats publics financ�� au moyen de leurs propres fonds. Je suis oppos�� ��cette mesure, qui constituerait une violation du premier amendement �� la Constitution si elle ��ait adopt�� et qui entra��erait une augmentation du nombre des avortements en r��uisant l'acc�� aux services de planification familiale dans le monde entier.

Alors que le Congr�� d��at de ce sujet, des femmes, des enfants et des familles de divers pays subissent les cons��uences de la r��uction de l'acc�� aux services de planification familiale. En 1997, trois organisations priv��s d'aide au d��eloppement, CARE, Save the Children et World Vision, ont ��rit ��tous les parlementaires pour exprimer leur pr��ccupation au sujet du retard de l'aide des ��ats-Unis et des restrictions pr��ues pour les services g����aux de sant��dans les zones pauvres ��travers le monde. Dans leur lettre, elles d��larent que la r��uction des programmes de planification familiale porte atteinte au reste des efforts des ��ats-Unis visant ��encourager la protection infantile, que pr�� de 600.000 femmes meurent chaque ann�� par suite d'une grossesse, laissant des centaines de milliers d'enfants sans m��e, que quelque 18 millions de femmes souffrent de troubles li�� ��la procr��tion qui sont extr��ement douloureux et qui entra��ent souvent une invalidit��chronique. La planification familiale est un moyen rentable d'aider les femmes ��avoir des enfants en bonne sant�� et dans de nombreux pays l'espacement des naissances pourrait �� lui seul pr��enir la mort de 20% des nouveau-n��.

La r��uction des cr��its affect�� ��la planification familiale ��l'��ranger ou l'imposition de restrictions dans ce domaine constituent des mesures ��courte vue et peu judicieuses qui auront des cons��uences d��astatrices sur la sant��et sur le bien-��re des femmes et des enfants dans les pays en d��eloppement. Selon l'UNICEF, si la demande actuelle de prestations en mati��e de planification familiale ��ait satisfaite, le nombre des grossesses dans les pays en d��eloppement diminuerait de 20%, et le nombre de d���� ou de l��ions ayant pour origine une grossesse serait r��uit tout autant. La planification familiale peut pr��enir 25% des d���� maternels en permettant aux femmes d'espacer les maternit��, d'��iter les grossesses non voulues et les avortements dangereux et de se prot��er contre les maladies sexuellement transmissibles. Le nombre des d���� de nouveau-n�� serait aussi r��uit de 25% dans les pays en d��eloppement si l'intervalle entre toutes les naissances ��ait au moins de 2 ans. Les enfants n�� moins de 2 ans apr�� leur fr��e ou leur s��ur sont deux fois plus susceptibles de mourir que les autres.

La surpopulation exacerbe la pauvret�� la sous-alimentation, le surpeuplement dans les villes, la d��radation de l'environnement et l'��uisement des ressources mondiales. En tant que membre d��ocrate de la sous-commission charg�� du financement des programmes d'aide ��l'��ranger, je continuerai de lutter en faveur de l'affectation de cr��its suffisants aux programmes de planification familiale ��l'��ranger, ainsi qu'en faveur de la protection de la vie des femmes, des enfants et des familles du monde entier.

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Mme Pelosi est membre de la sous-commission de la Chambre des repr��entants qui est charg�� d'affecter les cr��its aux activit�� ��l'��ranger et au financement des exportations.


Dossiers mondiaux
Revue électronique de l'USIA, volume 3, numéro 2, septembre 1998