POINTS DE VUE SUR LES DROITS DE L'HOMME
Le 14 septembre, la Chambre des repr・entants des ・ats-Unis, avec l'assentiment du S・at, a adopt??une majorit? ・rasante une r・olution portant sur la c・・ration du cinquantenaire de la D・laration universelle des droits de l'homme. Dans cette r・olution, le corps l・islatif am・icain affirme ?nbsp;l'attachement des ・ats-Unis aux droits fondamentaux tels qu'ils ont ・? ・onc・ il y a un demi-si・le ?et exprime sa ?nbsp;d・ermination d'・uvrer en vue de l'application des accords internationaux relatifs aux droits de l'homme et ?leur respect ?On trouvera ci-apr・ certaines r・lexions du d・ut?Tom Lantos (d・ocrate de Californie), copr・ident du Bloc de la Chambre sur les droits de l'homme, et du S・ateur Alfonse D'Amato (r・ublicain du New York), copr・ident de la commission s・atoriale sur la s・urit? et la coop・ation en Europe, ainsi que le texte de la r・olution.
Il convient, ?la marque des cinquante ans, que nous r・ffirmions notre attachement, celui de cette assembl・ et celui de la nation, ? ce document d'une importance capitale. La proclamation de la D・laration universelle est l'un des ・・ements les plus monumentaux de l'histoire des droits de l'homme. La d・inition de ces droits telle qu'elle est contenue dans la D・laration est accept・ ?l'・helle internationale, et son texte continue de servir de base aux lois et aux trait・ internationaux adopt・ depuis en la mati・e.
Bien entendu, je ne suis pas na・. Je sais qu'en r・lit? dans un grand nombre de pays, la D・laration universelle des droits de l'homme reste lettre morte. Aussi est-il d'autant plus important, compte tenu de cette douloureuse r・lit? que nous r・ffirmions solennellement notre attachement aux principes exprim・ dans ce document.
Les auteurs de la D・laration universelle n'ont pas cherch?? inventer de nouveaux concepts et de nouveaux droits politiques qui seraient accord・ aux populations du monde entier ; ils ont voulu d・inir les droits fondamentaux qui sont l'essence de notre humanit? Le but de la D・laration universelle ・ait d'・um・er ces droits et d'・ablir des normes auxquelles toutes les nations devraient se conformer.
Les pays qui, en 1945, lors de la Conf・ence de San Francisco, ont fond?les Nations unies (...) sont parvenus ?la conclusion qu'il fallait ・aborer de nouveaux instruments et m・anismes internationaux afin de prot・er les droits fondamentaux de tous les ・res humains. Ils r・gissaient directement aux atrocit・ commises par l'Allemagne nazie et par d'autres pendant la Deuxi・e Guerre mondiale, conflit durant lequel les droits fondamentaux furent viol・ de fa・n syst・atique et sans pr・・ent, entra・ant des souffrances d'une ampleur inconcevable.
En 1946, les Nations unies ont ・abli la Commission des droits de l'homme, principal organisme d・isionnel charg?de la d・ense des droits de l'homme ?l'・helle mondiale. Sa premi・e pr・idente a ・? Eleanor Roosevelt, veuve du pr・ident Franklin Roosevelt. Sous sa direction ・lair・, la Commission entreprit d'・ablir un r・ertoire complet et universel des d・initions des droits de l'homme susceptibles de servir de fondement aux futures initiatives de codification de la protection des droits de l'homme.
Le 10 d・embre 1948, apr・ presque mille quatre cents votes sur pratiquement chaque mot du projet de d・laration, l'Assembl・ g・・ale, r・nie au Palais de Chaillot, ?Paris, a adopt?? l'unanimit?la D・laration universelle des droits de l'homme. C'est pourquoi nous c・・rons chaque ann・ ?cette m・e date la Journ・ internationale des droits de l'homme. Depuis, quelque soixante trait・ et d・larations concernant ces droits ont ・?n・oci・ aux Nations unies, sur les bases de la D・laration universelle.
Malheureusement, nombre des droits ・onc・ dans la D・laration universelle sont battus en br・he dans le monde entier. J'encourage mes coll・ues ?se joindre ?moi et ?poursuivre notre lutte en faveur de tous les droits pour tous les ・res humains, m・e si cela exige parfois des d・isions impopulaires. En tant que seule superpuissance, nous avons une obligation mondiale particuli・e envers les pauvres, les tortur・, les pers・ut・, les r・ugi・ et ceux dont on ignore la voix. Tout engagement incomplet en vue de la protection des droits de l'homme serait une trahison de nos propres convictions en tant que nation, et un manquement ?nos responsabilit・ telles qu'elles sont ・onc・s dans notre Constitution et dans notre D・laration des droits.
Le 10 d・embre 1948, les Nations unies ont adopt?la D・laration universelle des droits de l'homme. Des visionnaires tels qu'Eleanor Roosevelt et Ren?Cassin sont parvenus ?produire un document qui confirme la dignit?de tous les ・res humains. Et les cinquante premi・es ann・s de la mise en ・uvre de la D・laration universelle ont l・u?au monde un h・itage durable.
La D・laration a balay?l'id・ selon laquelle la souverainet? nationale prot・eait les gouvernements de l'examen de leurs actions dans le domaine des droits de l'homme. Auparavant, tout pays pouvait pr・endre que la mani・e dont il traitait ses ressortissants ・ait strictement une question interne, ・happant ?ce titre ?tout examen international. Aux lendemains de l'Holocauste, la D・laration universelle a exprim?la r・ulsion du monde entier devant ce principe traditionnel des relations internationales et a formul?une nouvelle norme : la mani・e dont un pays traite ses propres ressortissants est un sujet de pr・ccupation l・itime pour tous les pays, et ne rel・e pas uniquement des affaires int・ieures.
La D・laration universelle dresse la liste des droits inali・ables et universels pouvant faire l'objet d'un examen. Elabor・ ? partir des r・・ences aux droits de l'homme contenues dans la Charte des Nations unies, elle jette les fondations sur lesquelles repose chaque accord r・ional et mondial en mati・e de droits de l'homme. Bien qu'? l'origine un petit nombre de pays se soient abstenus d'y souscrire, elle est consid・・ aujourd'hui comme ayant force de loi universelle, y compris pour les ・ats nouvellement cr蜑s. Si certains pays se permettent d'?nbsp;interpr・er ?la D・laration universelle dans leur propre int・・, aucun n'ose la d・oncer ouvertement.
Mais la lutte pour le respect de ces droits n'est pas encore gagn・. Depuis la fin de la guerre froide, de vieux antagonismes ont ressurgi et de nouvelles ambitions ont vu le jour, aboutissant ? des g・ocides sanglants et ?d'autres violations des droits de l'homme dans le monde entier, du Kosovo au Soudan en passant par la Birmanie. Il reste beaucoup ?faire pour que ces droits deviennent r・ls et applicables ?tous les ・re humains. Bien qu'ils soient dits ?nbsp;universels ? ces droits repr・entent ・alement des valeurs fondamentalement am・icaines et ont, de ce fait, le plein appui du peuple am・icain.
Consid・ant que le 10 d・embre 1948, l'Assembl・ g・・ale des Nations unies a proclam?la D・laration universelle des droits de l'homme, texte qu'elle avait auparavant adopt?sans une seule voix d'opposition ;
Consid・ant que la D・laration universelle des droits de l'homme a ・?model・ sur la D・laration des droits de la Constitution des ・ats-Unis et que les ・ats-Unis ont jou?un r・e directeur dans son ・aboration, notamment par l'entremise d'Eleanor Roosevelt en qualit? de pr・idente de la Commission des droits de l'homme des Nations unies ;
Consid・ant que la D・laration universelle des droits de l'homme ・once les libert・ et les droits fondamentaux de la personne, ? savoir le droit ?la vie, ?la libert? ?la s・urit? personnelle ; la libert?de religion ; la libert? d'opinion et d'expression ; la libert?de r・nion ; le droit ? s'autogouverner au moyen d'・ections libres ; la protection contre l'esclavage et la torture ; le droit ?un proc・ impartial et ?l'・alit?devant la loi ; la pr・omption d'innocence ; le droit de ne pas ・re soumis ?des lois r・roactives ; la libert?de mouvement ?l'int・ieur de son propre pays et le droit de le quitter et d'y retourner ; le droit d'asile ; le droit ? la nationalit?nbsp;; le droit de fonder une famille ; le droit ? la protection contre les ing・ences arbitraires dans sa vie priv・, sa famille, son domicile, ou sa correspondance ; le droit de propri・?nbsp;; le droit ?la s・urit?sociale et au travail ; le droit de former des syndicats du travail et d'y adh・er ; le droit ?un niveau de vie ad・uat, ?l'・ucation, au repos et aux loisirs ; et le droit de participer ?la vie culturelle de la collectivit?nbsp;;
Consid・ant que la D・laration universelle des droits de l'homme est devenue le document le plus largement accept?identifiant les droits de l'homme et qu'il y est fait r・・ence dans de multiples r・olutions et pactes adopt・ par de nombreuses organisations internationales, dans des trait・ multilat・aux et bilat・aux, dans des constitutions nationales et dans des lois et d・rets locaux ; et
Consid・ant que la D・laration universelle des droits de l'homme, bien qu'elle ne soit pas un trait?ou un accord international ayant force de loi, repr・ente l'id・l commun que tous les peuples et toutes les nations devront s'efforcer de r・liser ;
La Chambre des repr・entants (avec l'assentiment du S・at) a r・olu que le Congr・ :
M. Kofi Annan est le septi・e secr・aire g・・al des Nations unies. Depuis le 1er d・embre 1997, date de son entr・ en fonctions pour quatre ans, le secr・aire g・・al s'est exprim?? de nombreuses reprises et sur plusieurs continents au sujet des droits de l'homme. On trouvera ci-apr・ certaines de ses r・lexions sur les droits de l'homme, extraites de ses r・entes allocutions. Ces citations, ainsi que d'autres, figurent ?la page d'accueil des Nations unies sous le titre de Kofi Annan dans le texte.Le 12 septembre 1997, Mme Mary Robinson est devenue la deuxi・e haute commissaire des Nations unies aux droits de l'homme. Deux mois plus tard, le 11 novembre, elle a prononc?un discours ? l'universit? d'Oxford, en Angleterre, au cours duquel elle a parl?de la signification de la D・laration universelle des droits de l'homme. Auparavant, de 1990 ?1997, Mme Robinson a ・?pr・idente de la R・ublique d'Irlande. Des extraits de sa conf・ence d'Oxford font suite aux propos du secr・aire g・・al.
Je suis conscient que certains consid・ent ce souci [pour les droits de l'homme] comme un luxe des pays riches que l'Afrique ne peut pas encore se permettre. Je sais que d'autres l'envisagent comme une contrainte, voire un complot, des pays occidentaux industrialis・. De tels propos me paraissent d・radants, car ils trahissent un total m・ris du profond d・ir de dignit?qui habite tout Africain.
D・laration faite ?l'occasion de
la
Conf・ence annuelle
des chefs d'・at et de gouvernement
de
l'Organisation de l'unit?africaine
(OUA)
Harare, le 2 juin
1997
Les m・es africaines ne pleurent-elles pas lorsque leurs
fils
ou leurs filles sont tu・ ou bless・ par des agents de la
r・ression ? Les p・es africains ne souffrent-ils pas
lorsque
leurs enfants sont injustement emprisonn・ ou tortur・ ?
L'Afrique tout enti・e ne se sent-elle pas appauvrie lorsque l'un
de
ses brillants h・auts est r・uit au silence ?
D・laration faite ?l'occasion de
la
Conf・ence annuelle
des chefs d'・at et de gouvernement
de
l'Organisation de l'unit?africaine (OUA)
Harare, le 2 juin
1997
(...) la libert?ne conna・ pas de fronti・es, il suffit
qu'une
voix s'・・e et appelle ?la libert?dans un pays pour redonner
courage ?ceux qui sont ?l'autre bout du monde.
Discours prononc??la
biblioth・ue
John Fitzgerald Kennedy
Boston, le 6 juin
1997
La violence contre les femmes est devenue l'atteinte aux
droits
de l'homme la plus r・andue, une violation qui ignore les
fronti・es
de la g・graphie, de la culture ou de la richesse.
Allocution prononc・ ?l'Assembl・
g・・ale de l'ONU
lors de l'ouverture de sa 52e
session
New
York, le 22 septembre
1997
Mais il ne faut pas qu'il y ait le moindre doute l?
dessus : nos comportements sont r・is par certaines r・les
tout ?
fait essentielles que nul ne peut enfreindre. Les droits
fondamentaux
de l'homme sont inscrits dans la nature de l'homme, ils forment
la
trame m・e de l'existence.
Discours prononc?au d・er annuel
de
bienfaisance
ayant pour th・e ?nbsp;L'histoire et
nous ?nbsp;
New York, le 14 octobre
1997
N・ation de la dignit?humaine, l'esclavage fait honte ?
tous
ceux qui clament leur compassion pour les d・h・it・ et se
veulent les
champions des plus faibles et des plus vuln・ables d'entre nous.
La
d・ense des droits de l'homme ne vise rien d'autre qu'affranchir
tous
les habitants de la plan・e de la servitude et de la contrainte,
et ce
dans tous les aspects de leur vie. Pourtant, alors que nous
sommes
parvenus au seuil d'un nouveau mill・aire, nous constatons non
seulement que l'esclavage subsiste sous sa forme traditionnelle,
mais
que de nouvelles formes d'esclavage ont fait leur apparition.
Dans le
monde entier, des centaines de milliers de gens vivent et meurent
comme des esclaves, d'une fa・n ou d'une autre.
Message publi??l'occasion de
la
Journ・ mondiale pour l'abolition de
l'esclavage
le 2 d・embre
1997
Lorsqu'on ・oque le droit ?la vie, au d・eloppement, ?la
diff・ence et ?la diversit? on ne parle de rien d'autre que de
tol・ance, cette tol・ance qu'il nous faut promouvoir, pr・erver
et
consacrer pour garantir toutes les libert・. Sans elle, celles-ci
restent incertaines. Selon le mot d'un sage : ?nbsp;La foi
suscite le respect ; le fanatisme appelle la haine. ?
(...)
Les droits de l'homme sont l'expression de ces valeurs de
tol・ance
propres ?toutes les cultures, qui sont le fondement de la paix
et du
progr・. (...) Ces droits ne sont ・rangers ?aucune culture et
sont
inh・ents ?toutes les nations. (...) La tol・ance et
l'indulgence
ont, de tout temps et dans toutes les cultures, ・?des id・ux
devant
r・ir la conduite des affaires publiques aussi bien que priv・s.
Aujourd'hui, ces id・ux portent le nom de droits de l'homme.
Allocution prononc・ ?
l'universit?de
T・・an
?l'occasion de la Journ・ des droits de
l'homme
le 10
d・embre 1997
On ne peut choisir entre les droits de l'homme, en ignorer
certains pour insister sur d'autres. Ce n'est que s'ils sont
appliqu・
de la m・e mani・e qu'ils peuvent ・re universellement accept・.
Ils
ne peuvent pas non plus ・re appliqu・ s・ectivement ou
relativement,
ni comme une arme pour punir autrui. Leur puret?est leur force
・ernelle.
Allocution prononc・ ?
l'universit?de
T・・an
?l'occasion de la Journ・ des droits de
l'homme
le 10
d・embre 1997
Il n'y a pas de mod・e unique de d・ocratie ni de droits
de
l'homme ni d'expression culturelle valable dans le monde entier.
Mais,
dans le monde entier, il faut qu'il y ait d・ocratie, respect des
droits de l'homme et libert?d'expression culturelle.
Allocution prononc・ ?
l'universit?de
T・・an
?l'occasion de la Journ・ des droits de
l'homme
le 10
d・embre 1997
?ceux qui disent que les droits de l'homme sont une
notion
occidentale, je r・onds ceci : les m・es iraniennes ou
africaines
ne pleurent-elles pas lorsque leurs enfants sont tortur・ ?
Ne
sommes-nous pas tous affect・ lorsque l'un de nos dirigeants est
injustement emprisonn?nbsp;? Ne souffrons-nous pas tous de
l'arbitraire et de l'absence d'・at de droit ? En quoi de
tels
sentiments sont-ils ・rangers, en quoi sont-ils
occidentaux ? Et
si l'on parle du droit au d・eloppement, le besoin de vivre sa
vie le
plus pleinement possible, de r・liser ses r・es, n'est-il pas
universel ?(...) Quand on parle avec les gens, quand on
s'adresse
?des victimes de la torture, a-t-on jamais entendu quiconque
s'・ever
contre les droits de l'homme ? A-t-on jamais vu les gens
rejeter
les droits qui sont cens・ les prot・er ? Dans tout ce que
nous
faisons, qu'il s'agisse de d・eloppement ・onomique, de s・urit?
ou de
quoi que ce soit d'autre, l'・re humain occupe le devant de la
sc・e.
Et c'est de cela que nous parlons lorsque nous ・oquons les
droits de
l'homme, l'expression culturelle, les droits politiques ou
・onomiques.
Conf・ence de presse ?l'issue du
sommet de
l'Organisation de la Conf・ence
islamique
T・・an, le
11 d・embre 1997
Nous devons r・ffirmer les principes consacr・ dans la
D・laration universelle des droits de l'homme, nous devons faire
comprendre au public que ces droits sont les droits de chacun
d'entre
nous. Ce ne sont pas des droits que les gouvernements peuvent
accorder
ou retirer ?leur guise. Non, ces droits sont intrins・ues,
imprescriptibles. Et j'esp・e qu'?l'occasion du cinquantenaire
de la
D・laration universelle, nous parviendrons ?diffuser largement
ce
message.
Conf・ence de presse tenue au
si・e de
l'ONU
le 24 f・rier
1998
L'ann・ prochaine, nous c・・rerons le cinquantenaire de la D・laration universelle des droits de l'homme. Cette d・laration est, je crois, l'un des documents o?s'expriment les plus grandes aspirations de l'histoire de l'humanit? Elle repr・ente les espoirs et les r・es de gens encore marqu・ par deux guerres mondiales et par les craintes nouvelles ・anant de la guerre froide, et entreprenant tout juste la grande lib・ation des peuples qui est r・ult・ du d・ant・ement des empires coloniaux europ・ns.
La D・laration universelle proclame les libert・ fondamentales de pens・, d'opinion, d'expression et de conviction, et ・once le droit essentiel ?la participation ?la vie politique et ?la repr・entativit?du gouvernement. Mais elle proclame tout aussi fermement, et en y accordant une place ・ale, les droits ・onomiques, sociaux et culturels, notamment le droit ?l'・alit?des chances. Elle se voulait ?nbsp;l'id・l commun que tous les peuples et toutes les nations devront s'efforcer de r・liser ?et tous les ・res humains, sans distinction d'aucune sorte, que ce soit de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinions politiques, d'origine nationale ou sociale ou de naissance, devaient pouvoir jouir des droits et libert・ qu'elle ・on・it.
Vingt ans apr・ son adoption, les principes essentiels de la D・laration ont ・?adopt・ dans la Proclamation de T・・an, en 1968. Ces droits et libert・ ont fait l'objet d'un ・onc?plus d・aill? dans deux documents des Nations unies, le Pac te international relatif aux droits civils et politiques et le Pa cte international relatif aux droits ・onomiques, sociaux et culturels, entr・ l'un et l'autre en vigueur en 1976.
La D・laration universelle est un document vivant. Pour la comm・orer en cette fin de mill・aire, il faut dans le d・at accorder une plus haute priorit?aux questions actuelles et complexes relatives aux droits de l'homme : le droit au d・eloppement, la reconnaissance des droits des populations autochtones, les droits et l'・ancipation des personnes handicap・s, l'int・ration de l'・alit? des sexes dans tous les domaines, et les questions des crit・es et de la responsabilit?dans l'application effective de ces droits.
Les gouvernements participants sont aujourd'hui bien plus
nombreux
que ceux qui ・aient pr・ents lors de la proclamation de la
D・laration, le 10 d・embre 1948 ; bien plus nombreuses
aussi
sont les voix qui s'・・ent au sein de la soci・?civile dans son
ensemble. La difficult?consistera ?susciter un engagement
semblable
en faveur d'une vision commune selon laquelle ces droits
d・oulent des
premi・es paroles du pr・mbule de la D・laration
universelle :
Consid・ant que la reconnaissance de la dignit?inh・ente ?tous les membres de la famille humaine et de leurs droits ・aux et inali・ables constitue le fondement de la libert? de la justice et de la paix dans le monde (...) et qu'ils rel・ent d'une red・inition des m・es principes tels que nous les concevons aujourd'hui.
Le bilan de l'application des normes en mati・e de droits de l'homme sugg・e la n・essit?de la mise en ・uvre de m・hodes novatrices. Alors que nous approchons du cinquanti・e anniversaire de la D・laration universelle, j'ai dit ?mes coll・ues que je ne voyais pas l?motif ?c・・ration. Si l'on fait le bilan de cinquante ans de m・anismes de promotion des droits de l'homme, de trente ans de programmes de d・eloppement et de beaux discours interminables, l'impact global appara・ dans toute sa m・iocrit?
Il y a toujours une discrimination g・・alis・ fond・ sur le sexe, l'origine ethnique, les croyances religieuses et l'orientation sexuelle, et il y a toujours des g・ocides, deux durant cette d・ennie. Il existe quarante-huit pays dont un cinqui・e de la population vit dans ce que nous avons pris l'habitude d'appeler ?nbsp;la pauvret?absolue ?
Un ・hec d'une telle ・ormit?dans la mise en ・uvre de nos r・olutions nous fait honte. Tant d'efforts, d'argent et d'espoirs pour des r・ultats si m・iocres. Nous nous abritons depuis trop longtemps derri・e les effets de la guerre froide et autres facteurs invoqu・ comme obstacles aux actions internationales. Il est grand temps de nous attacher ?tirer des enseignements de nos exp・iences. Et l'une des le・ns que nous devons apprendre, et dont nous devons tenir compte dans la formulation de nos d・arches, est que les droits sont, par essence, lib・ateurs (...)
______________________
(c) Copyright 1997
Bureau du
haut
commissaire aux droits de l'homme, Gen・e (Suisse)
Le 15 avril 1998, au Palais des Nations, ? Gen・e, les invit・ de la d・・ation des ・ats-Unis ?la Commission des droits de l'homme et des membres du Service d'information des ・ats-Unis ? Gen・e se sont r・nis pour c・・rer la publication d'un projet de rapport sur les D・enseurs des droits de l'homme r・ig? par un groupe de travail des Nations unies. Trois des d・enseurs les plus ardents des droits de l'homme se sont joint ?l'assistance par le truchement de vid・cassettes : M. Kim Dae Jung, pr・ident de la R・ublique de Cor・, M. Vaclav Havel, pr・ident de la R・ublique tch・ue, et Mme Aung San Suu Kyi, secr・aire g・・ale de la Ligue nationale pour la d・ocratie en Birmanie.Par ailleurs, le 21 septembre 1998, un autre h・os de la lutte pour les droits de l'homme, M. Nelson Mandela, pr・ident de la R・ublique sud-africaine, a exprim?ses pens・s sur la D・laration universelle des droits de l'homme devant l'Assembl・ g・・ale des Nations unies.
On trouvera ci-apr・ des extraits des allocutions de ces quatre ・inents d・enseurs des droits de l'homme.
Depuis l'aube des temps, partout o?il y a eu des ・res humains, il y a eu des droits de l'homme.
Partout o?il y a eu le pouvoir, on a port?atteinte aux droits de l'homme. Partout o?il y a eu des atteintes aux droits de l'homme, il y a eu des gens qui se sont battus pour les d・endre. Ce sont nos h・os.
J・us-Christ a dit : ?nbsp;Ceux qui servent les plus humbles de mes fr・es, ceux qui souffrent et ceux qui sont maltrait・, servent Dieu. Et ceux qui ne les ont pas servis, n'ont pas servi Dieu. Et ils seront r・ompens・ ou punis selon leur comportement. ?
Le Bouddha a proclam?que la personnalit?individuelle ・ait la chose la plus noble de tout l'univers.
La tradition confuc・nne affirme que les sujets ont le droit, au nom de tous les ・res humains, de destituer un roi qui transgresse les droits de son peuple.
Avec l'adoption de la D・laration universelle des droits de l'homme, il y a cinquante ans, les nations du monde ont reconnu que les droits de l'homme ・aient universels et fondamentaux. Depuis, un grand nombre d'organisations de d・ense des droits de l'homme, notamment la Commission des droits de l'homme des Nations unies, et de d・enseurs des droits de l'homme ont consenti d'・ormes sacrifices et d・loy?d'immenses efforts en faveur du respect des droits des opprim・ dans le monde entier.
Je crois fermement que tant que les sacrifices et les efforts de l'humanit?continueront, les droits de tous ceux qui souffrent progresseront de jour en jour. J'ai ・?pers・ut?par des dictateurs pendant quarante ans. J'ai lutt?sans tr・e pour les droits de l'homme ; j'ai surv・u ?cinq rencontres avec la mort ; j'ai fait six ans de prison et v・u dix ans d'exil ou d'assignation ? r・idence.
?partir de ce jour et pour le reste de ma vie, je continuerai ?me consacrer ?la promotion des droits de l'homme.
Je suis reconnaissant ?tous mes amis du monde entier qui se battent pour la d・ense des droits de l'homme.
Que Dieu vous b・isse.
J'ai toujours dit et r・・?que la D・laration universelle des droits de l'homme, semblable apr・ tout ?un certain nombre d'autres documents et normes juridiques de ce genre, ・ait davantage qu'un accord technique.
C'est le miroir de certaines valeurs. Des valeurs que nous pr・ons, auxquelles nous croyons, des valeurs qui semblent nous ・re imparties de plus haut, des valeurs aussi qu'en quelque sorte nous garantissons.
C'est la diff・ence entre la v・it? la valeur, l'id・l d'un c・? et l'information de l'autre. Les informations sont librement transf・ables et elles peuvent se propager sur Internet le long des c・les qui relient un ordinateur ?un autre. La v・it?doit ・re garantie et elle est garantie par les ・re humains.
Voil?pourquoi je consid・e qu'il est tr・ important de ne pas oublier ceux qui combattent pour les droits de l'homme, ceux qui sont m・e capables de consentir certains sacrifices personnels au nom de ce combat.
Car ce sont eux qui, par leur existence m・e, en tant que personnes, garantissent vraiment ces valeurs et attestent du fait que ce n'est pas ici la simple information qui est en jeu, mais v・itablement la v・it?
La question des droits de l'homme n'est pas, tant s'en faut, une question dont il est n・essaire de pr・enter les m・ites. Et pourtant, ?maintes reprises, nous devons en appeler au monde, l'exhorter ? penser aux droits de l'homme, rappeler qu'ils concernent tous les ・res humains, non pas seulement quelques-uns d'entre nous qui vivons dans des pays d・avoris・. La d・ense des droits de l'homme est la d・ense de la dignit? de la s・urit? de l'humanit? Puisque nous sommes tous des ・res humains, il me semble que nous devrions tous nous pr・ccuper de savoir s'il existe dans notre monde des gens qui souffrent parce qu'ils ne peuvent pas vivre comme des ・re humains. Les ・res opprim・ ne sont pas les m・es que les ・res libres et assur・ de leur s・urit? Quelque chose se passe en nous lorsque nous sommes opprim・, lorsque nous sommes intimid・, lorsque nous devons nous inqui・er quotidiennement de notre s・urit?
Notre action en Birmanie d・asse largement les fronti・es de la nation. C'est la d・ense de tous ceux qui souffrent sous la f・ule de r・imes autoritaires. Les souffrances de notre peuple sont les souffrances de tous ceux dont la dignit?n'est pas prot・・ par la loi. J'esp・e qu'en d・endant la cause des Birmans, je d・endrai celle de tous ceux qui souffrent de violations des droits de l'homme.
Il est difficile de choisir un sujet sp・ifique lorsque nous parlons des atteintes aux droits de l'homme en Birmanie. Il y a tant de violations dans tant de cat・ories. Mais je crois que beaucoup d'entre elles ont ・?port・s ?la connaissance de la communaut? internationale par la Commission des droits de l'homme des Nations unies, par d'autres organisations de d・ense des droits de l'homme, par des ONG et par ceux qui ・uvrent pour la d・ocratie en Birmanie.
Nous ne militons pas pour la d・ocratie en Birmanie parce que nous pensons que c'est un mot magique qui r・oudra les probl・es de notre pays. Nous ・uvrons pour la d・ocratie parce que nous comprenons que c'est un r・ime favorable ?la protection des droits fondamentaux du peuple. Tant que notre population ne jouira pas des droits ・・entaires de la personne, notre pays ne conna・ra ni paix ni prosp・it?
J'aimerais conclure en remerciant la Commission des droits de l'homme des Nations unies et toutes les ONG qui ont tant fait en faveur des droits de l'homme en Birmanie. La vigilance de la communaut?internationale ?l'・ard de la situation des droits de l'homme en Birmanie a un impact. J'esp・e que vous continuerez d'・re vigilants. J'esp・e que vous pers・・erez en d・it des obstacles auxquels vous vous heurtez, parce que vos actions nous sont une aide pr・ieuse. Je vous remercie.
Cette cinquante-troisi・e Assembl・ g・・ale passera ?la post・it? ?juste titre, comme l'heure o?nous avons marqu?et c・・r?le cinquantenaire de l'adoption de la D・laration universelle des droits de l'homme. N・ des suites de la d・aite nazie et des crimes contre l'humanit?commis par le fascisme, cette d・laration portait l'espoir que toutes nos soci・・ seraient b・ies ? l'avenir sur les fondations de la vision glorieuse inscrite dans chacune de ses clauses.
Pour ceux qui ont d?lutter pour leur ・ancipation, comme nous- m・es, qui, avec votre aide, avons d?nous lib・er du r・ime criminel de l'apartheid, la D・laration universelle des droits de l'homme est une affirmation de la justice de notre cause. En m・e temps, elle nous a incit・ ?consacrer notre libert??la r・lisation des perspectives qu'elle offre.
Aujourd'hui, nous c・・rons le fait que ce document historique a surv・u ?cinq d・ennies agit・s marqu・s par des ・・ements parmi les plus extraordinaires de l'・olution de la soci・?humaine. Au nombre de ces ・・ements figurent l'effondrement du colonialisme, la fin d'un monde bipolaire, les progr・ ・onnants de la science et des techniques, et l'accomplissement du processus complexe de la mondialisation.
Et malgr?tout, les ・res humains qui sont le sujet de la D・laration universelle des droits de l'homme continuent d'・re afflig・ par des guerres et de violents conflits. Ils n'ont pas encore ・?lib・・ de la peur d'une mort inflig・ par des armes de destruction massive ou par des armes classiques. Nombreux sont ceux qui ne peuvent pas encore exercer les droits d・ocratiques fondamentaux et inali・ables qui leur permettraient de participer ?la d・ermination de la destin・ de leur pays, de leur nation, de leur famille et de leurs enfants, et de se prot・er contre la tyrannie et la dictature.
Le simple droit d'・re humain est refus??des centaines de milliers de victimes de la pauvret?priv・s de ces premi・es n・essit・ que sont la nourriture, l'emploi, l'eau, le logement, l'・ucation, les soins m・icaux et un environnement sain. L'・hec de la r・lisation de la vision du monde exprim・ dans la D・laration universelle des droits de l'homme trouve une expression dramatique dans le contraste entre la richesse et la pauvret? caract・istique de la division entre pays du Nord et pays du Sud, et au sein de nombreux pays sur tous les continents.
La situation est d'autant plus poignante et difficile que cette c・xistence de la richesse et de la pauvret? la perp・uation des pratiques de r・lement des conflits, tant internationaux qu'internes (...) et les multiples d・is des droits de l'individu dans le monde entier sont l'effet d'actes d'engagement ou d'omission, essentiellement de la part de ceux qui occupent des postes hauts plac・ dans divers milieux, notamment politique et ・onomique.
Ce que j'essaie de dire, c'est que tous ces maux sociaux, qui constituent un non-respect de la D・laration des droits de l'homme, ne sont pas le r・ultat in・itable de forces de la nature (...) Ce sont les cons・uences de d・isions que des hommes et des femmes prennent ou refusent de prendre. Parfois, ce sont ceux-l?m・es qui n'h・itent pas ?promettre leur appui d・ou??l'id・l exprim?dans la D・laration universelle des droits de l'homme (...)
Cette d・laration a ・?proclam・ comme ・ant universelle pr・is・ent parce que les fondateurs de cette organisation et les nations du monde ont d・id?de s'unir pour combattre le fl・u du fascisme. M・e les pays qui n'avaient pas encore atteint leur ・ancipation avaient clairement compris que notre monde formait un tout indivisible.
In・itablement, les valeurs du bonheur, de la justice, de la dignit?humaine, de la paix et de la prosp・it?constituent des obligations universelles, parce que chaque peuple et chaque individu y ont droit.
De m・e, aucun peuple ne peut se dire heureux, en paix et prosp・e tant que d'autres, aussi humains que lui, continuent d'・re afflig・ par la mis・e, les conflits, le terrorisme et les privations.
Nous pouvons donc dire que le d・i ?relever au cours des cinquante prochaines ann・s de la D・laration universelle des droits de l'homme, au cours du si・le ?venir qu'elle doit contribuer ?d・inir, consistera pour l'humanit?et notamment pour ceux qui occupent des postes importants, ?avoir le courage de veiller ?ce qu'enfin nous b・issions un monde humain, conforme aux dispositions de cette D・laration historique et des autres instruments de protection des droits de l'homme qui ont ・?adopt・ depuis 1948.
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