La population des ・ats-Unis en transition


Extrait du rapport intitul?BR> Changing America (Une Am・ique en mutation ),
・abli par le Comit?des conseillers ・onomiques du pr・ident




    Plus on se rapproche du si・le prochain, plus la population des ・ats-Unis frappe par la diversit?de sa physionomie. Ces derni・es ann・s, les Latino-Am・icains et les groupes raciaux minoritaires (c'est-?dire, pour les besoins du pr・ent texte, les groupes raciaux et ethniques qui constituent moins de 50 % de la population et qui r・nissent les Noirs d'origine non latino-am・icaine, les Asiatiques et les Am・indiens) ont enregistr?une croissance d・ographique sup・ieure ?celle de l'ensemble de la population. En 1970, ces groupes repr・entaient ?eux tous 16 % seulement de la population. En 1998, leur part atteignait 27 %. Dans l'hypoth・e de la poursuite des tendances actuelles, le Bureau du recensement pr・oit qu'ils constitueront pr・ de la moiti?de la population des ・ats-Unis d'ici ?2050. Bien que n・essairement impr・ises, ces projections indiquent que les ・ats-Unis conna・ront une expansion consid・able de la diversit?raciale et ethnique au cours du si・le prochain.

    L'immigration est la cl?de cette ・olution d・ographique. Elle a contribu??la croissance rapide de la population asiatique et latino-am・icaine depuis les ann・s 1960. En 1997, 38 % des Latino-Am・icains et 61 % des Asiatiques ・aient n・ ? l'・ranger, contre 8 % de la population blanche, 6 % de la population afro- am・icaine et 6 % des Am・indiens. L'accroissement du nombre d'immigrants asiatiques et latino-am・icains observ?ces derni・es dizaines d'ann・s tient essentiellement ?la modification de la politique d'immigration. En particulier, la loi de 1965 mit fin au syst・e des quotas li・ ?l'origine nationale, dont l'existence restreignait l'immigration en provenance de pays non europ・ns. De m・e, la loi de 1986 relative ?la r・orme et ?la ma・rise de l'immigration contribua ?l'accroissement du nombre d'immigrants asiatiques et latino-am・icains, dans la mesure o?beaucoup de clandestins profit・ent des nouvelles dispositions pour r・ulariser leur situation.

    Parall・ement ?la mont・ de l'immigration des Asiatiques et des Latino-Am・icains, la croissance d・ographique s'est consid・ablement ralentie dans l'ensemble des ・ats-Unis, essentiellement ?cause de la baisse du taux de f・ondit?de la population, noire comme blanche, d'origine non latino-am・icaine. D・ lors, la part des Blancs non originaires d'Am・ique latine diminue depuis 1970, et celle des Noirs n'a que l・・ement augment?

    La modification de l'identification raciale et ethnique a ・alement favoris? l'・anouissement de cette diversit? C'est dans la population am・indienne que ces changements frappent le plus, car l'augmentation enregistr・ ces derni・es ann・s est trop forte pour qu'on l'explique exclusivement par le recul du taux de mortalit? les naissances, l'immigration et les am・iorations au niveau du recensement. On est donc tent?de conclure que les personnes recens・s sont plus susceptibles qu'autrefois de se d・inir comme ・ant d'origine am・indienne.

    Il faut noter que l'・olution de la composition ethnique et raciale de la population ? l'・helle nationale masque des diff・ences d'une r・ion ?une autre aussi bien qu'? l'int・ieur m・e des r・ions. La distribution g・graphique des groupes raciaux et ethniques a son importance, parce qu'elle influence le potentiel d'interactions sociales et ・onomiques entre eux. Selon les projections faites par le Bureau du recensement en 1995, c'・ait l'Ouest qui comptait la plus forte concentration de minorit・ (36 %), puis venaient le Sud (30 %), le Nord-Est (23 %) et le Centre (15 %). Les Noirs d'origine non latino-am・icaine sont les plus susceptibles de vivre dans le Sud, tandis que les Asiatiques, les Latino-Am・icains et les Am・indiens ont davantage tendance ?s'installer dans l'Ouest.

    D'autre part, la composition raciale varie selon que l'on se trouve en plein c・ur des r・ions m・ropolitaines, dans leurs proches banlieues ou dans les zones non m・ropolitaines. On trouve g・・alement plus de Latino-Am・icains, de Noirs et d'Asiatiques que de Blancs d'origine non latino-am・icaine dans les centres des villes (en 1996 plus de la moiti?des Noirs et des Latino-Am・icains et pr・ du quart des Asiatiques vivaient dans un centre-ville, contre moins du quart des Blancs non originaires d'Am・ique latine). ?titre de comparaison, plus de la moiti?des Blancs d'origine non latino-am・icaine, et 48 % des Asiatiques, vivaient en banlieue en 1996. Les Am・indiens sont de loin les plus susceptibles de s'installer loin des villes et des banlieues ; en 1990, pr・ de la moiti? d'entre eux r・idaient hors de zones m・ropolitaines.

    ?mesure que la population se diversifie, les possibilit・ d'interactions sociales avec les membres des autres groupes raciaux et ethniques devraient se multiplier. Les mariages mixtes (les mariages entre personnes de race diff・ente ou entre deux personnes dont une seulement est d'origine latino-am・icaine) donnent une id・ du degr?d'interaction sociale qui existe. Le nombre de couples mari・ dans lequel l'homme et la femme appartiennent ? deux races diff・entes a consid・ablement augment?ces derni・es dizaines d'ann・s et plus que tripl?depuis 1960. Pourtant, une ・ude r・lis・ en 1995 par Roderick Harrison et Claudette Bennett a d・ontr?que ces couples ne repr・entaient encore en 1990 que 2 % environ de tous les couples mari・, et l'ensemble des mariages mixtes 4 %.

    Un grand nombre de caract・istiques d・ographiques affectent la condition sociale et ・onomique des individus et elles expliquent en partie les diff・ences socio-・onomiques entre eux. Par exemple, l'immigration a fait r・resser le statut socio-・onomique relatif de la population originaire d'Am・ique latine dans la mesure o?les immigrants venus de cette partie du monde ont tendance ?avoir un niveau d'instruction et un revenu inf・ieurs ?ceux de l'ensemble de la population latino-am・icaine.

    La structure des m・ages et la r・artition des individus par tranches d'・e sont d'autres caract・istiques d・ographiques qui ont des effets importants sur la condition sociale et ・onomique. En particulier, la croissance de la pauvret?des enfants est souvent associ・ ?la progression de la part des familles monoparentales. Par rapport ?1970, la part de ces familles a augment?dans tous les groupes mais elle est surtout importante parmi les Afro-Am・icains (38 %), les Am・indiens (26 %) et les Latino-Am・icains (26 %). De m・e, la structure des m・ages est affect・ par la condition ・onomique ; par exemple, la tendance accrue des personnes ・・s ?vivre de fa・n autonome est li・ au rel・ement croissant de leur niveau de vie.

    Les diff・ences observ・s au niveau de la r・artition des tranches d'・e dans la population pourraient bien affecter le taux de croissance de ces diverses tranches. On peut en dire autant des ・arts constat・ sur le plan ・onomique et social. Par exemple, c'est parmi les enfants que le taux de pauvret?est le plus ・ev? et parmi les jeunes adultes que le taux de d・inquance est le plus fort. En moyenne, la population blanche d'origine non latino-am・icaine est consid・ablement plus ・・ que l'ensemble de la population. Seulement 24 % des personnes de ce groupe ont moins de 18 ans, contre environ 30 % des Noirs d'origine non latino-am・icaine et des Asiatiques et environ 35 % des Am・indiens et des Latino-Am・icains. Les diff・ences entre les groupes raciaux et ethniques en mati・e de r・artition des ・es refl・ent les ・arts enregistr・ sur le plan du taux de mortalit? du taux d'immigration nette et de l'・e des immigrants.

    --------

    Cet article est extrait du deuxi・e chapitre du rapport intitul?Changing America : Indicators of Social and Economic Well-Being by Race and Hispanic Origin, publi?par le Comit?des conseillers ・onomiques pour l'initiative du pr・ident Clinton sur la question raciale, en septembre 1998.

Retour au d・ut de l'article| USIS, La Soci・?am・icaine, juin 1999| Revues de l'USIS| Accueil USIS