Le président Clinton accorde aux problèmes de la femme une place importante dans son programme politique. Il a nommé des femmes aux échelons supérieurs de son gouvernement, il cherche à obtenir l'égalité des chances pour les femmes sur le marché du travail et il encourage une plus grande présence des femmes dans les milieux d'affaires. Le Président a souvent exprimé l'intérêt qu'il porte à la santé des femmes et à la prévention de la violence dont elles sont parfois victimes, et il a encouragé l'application du Plan d'action adopté à la Quatrième Conférence mondiale des Nations unies sur les femmes, qui s'est réunie à Pékin en 1995.
Les idées du Président sur la condition de la femme aux États-Unis sont parfaitement résumées dans la déclaration suivante, qu'il a faite en janvier 1996 :
Il est temps que nous reconnaissions une vérité simple, mais profonde, à savoir qu'en améliorant la vie des Américaines, nous faisons un investissement vital du point de vue de l'avenir des États-Unis. En investissant dans les femmes, nous leur permettons de donner toute leur mesure en tant qu'individus et membres de notre société. Quand les femmes prospèrent, il en va de même de leur famille. Quand les familles prospèrent, les collectivités prennent leur essor et notre nation en récolte les fruits.Nous devons faire grand cas des contributions apportées par les femmes dans tous les aspects de leur l'existence : dans leur foyer, dans leur travail, dans leur collectivité, en tant que mères, épouses, surs, filles, étudiantes, dispensatrices de soins, travailleuses, citoyennes, cadres. Aujourd'hui, soixante millions d'Américaines travaillent, ce qui représente 46% de la population active. Presque toutes les femmes auront un emploi rémunéré à un moment quelconque de leur existence. Cela ne leur est pas facile. Le salaire moyen des femmes ne représente encore que 73% de celui les hommes pour des emplois comparables. Chaque jour, les femmes qui travaillent en dehors de leur domicile doivent concilier leurs responsabilités professionnelles avec leurs responsabilités familiales. Chaque jour, les femmes se démènent pour trouver et payer des personnes de confiance qui garderont leurs enfants. Elles doivent être efficaces dans leur travail tout en trouvant le temps d'aider leurs enfants à faire leurs devoirs, d'assister à des réunions de parents d'élèves, d'accompagner leurs enfants chez le médecin et d'assister à des activités scolaires. Nous devons mettre en uvre une politique qui aide les femmes à réussir au travail comme à la maison.
Mon gouvernement s'est engagé à aider les femmes à y parvenir (...) Nous avons pris des mesures énergiques et pratiques pour améliorer les possibilités des femmes dans l'économie et dans l'éducation, mettre à leur disposition des soins médicaux et des garderies d'enfants de qualité, empêcher la violence dans la rue et au foyer et veiller à ce que les voix des femmes soient entendues à tous les niveaux de notre gouvernement. Le nombre sans précédent de femmes que j'ai nommées à des postes ministériels et autres fonctions importantes du gouvernement fédéral reflète ma conviction que les femmes devraient être des partenaires à part entière dans les prises de décisions.
Mais nous devons faire plus. Prendre la tête des démarches entreprises dans le monde afin d'améliorer l'existence des femmes est plus qu'une chance historique, c'est pour nous un devoir sacré. En 1995, à la Quatrième Conférence mondiale des Nations unies sur les femmes, Mme Clinton s'est jointe aux dizaines de milliers de femmes du monde entier pour évoquer des questions qui revêtent une importance vitale pour les Américaines et leurs familles : la sécurité personnelle et économique, l'accès à l'éducation, les soins médicaux, l'emploi et le crédit, ainsi que la chance pour tous, garçons et filles, de donner toute leur mesure. Mon gouvernement s'emploie activement à répondre à ces préoccupations.
Je vous demande de vous associer aux efforts que nous déployons pour améliorer l'existence des femmes et des familles, dans notre pays et dans le monde entier. La tâche est énorme, mais les bienfaits que nous en tirerons tous le seront encore plus.
Le 26 août 1995, avant l'ouverture de la Quatrième Conférence mondiale des Nations unies sur les femmes, le président Clinton a annoncé la création d'un Conseil interministériel sur les femmes et déclaré à cette occasion :
À la Conférence (sur les femmes), on va parler de l'éducation et de la violence au foyer, de l'économie au niveau local, de l'emploi, de la santé, de la participation politique des femmes (...) Et je n'ai nullement l'intention, quand elle aura pris fin, de me récuser. Je vais établir un conseil interministériel sur les femmes pour m'assurer que toutes les initiatives et toutes les bonnes idées qui émaneront de cette conférence seront mises en application lorsque nous regagnerons notre pays.
Ce conseil interministériel est chargé de coordonner l'application du Plan d'action adoptée à Pékin, y compris les engagements américains annoncés à la Conférence. Il a également pour tâche de mettre au point des initiatives connexes pour favoriser le progrès des femmes, et d'entreprendre des programmes d'éducation et de vulgarisation visant à appuyer l'application effective des accords conclus à la conférence.
L'épouse du Président, Mme Hillary Clinton, est présidente honoraire de ce Conseil, que Mme Donna Shalala, ministre de la santé et de la protection sociale, a présidé de sa création à mars 1997. Le 8 mars 1997, le Président a annoncé que Mme Madeleine Albright, secrétaire d'État, avait accepté d'assumer la présidence du Conseil, succédant à Mme Shalala. Ce Conseil se compose de hauts fonctionnaires de l'exécutif.
Le Conseil interministériel sur les femmes répondra volontiers aux requêtes et commentaires émanant de toutes les régions du monde. On peut le contacter à l'adresse suivante :
L'engagement des États-Unis :
La Conférence mondiale des Nations unies, un an plus
tard
En sa qualité de présidente honoraire du Conseil interministériel sur les femmes, Mme Hillary Clinton s'est employée activement à promouvoir, aux États-Unis et à l'étranger, les questions qui intéressent les femmes. Le 28 septembre 1996, elle a pris la parole à une conférence nationale organisée par le Conseil afin de discuter des progrès réalisés depuis la conférence de Pékin, de faire connaître les initiatives qui donnent des résultats dans les collectivités locales et d'écouter les participantes lui exposer leurs idées sur les mesures à prendre afin d'améliorer l'existence des femmes et de leur famille. Mme Clinton a fait les remarques suivantes :
(...) Que nous nous préoccupions de la violence au foyer, des droits génésiques, de la sécurité dans l'emploi ou de la parité des salaires, de la discrimination sur le lieu de travail ou de toute autre question affectant les femmes et les filles, notre action repose sur la certitude que les droits de la femme et les droits de l'homme ne font qu'un. Ici, aux États-Unis, nous sommes résolus à tabler sur les progrès qui sont réalisés au nom des femmes et des filles. Dès que la Conférence de Pékin a pris fin, le Président a établi le Conseil interministériel sur les femmes. Il réunit des représentants de toutes les agences fédérales et vise à mettre au point une politique de promotion du progrès des femmes et des filles aux États-Unis.Permettez-moi de vous donner quelques exemples de ce qu'ont accompli ensemble, en peu de temps, notre gouvernement et nos organisations non gouvernementales.
Le gouvernement fédéral a, au ministère de la justice, un bureau qui s'emploie à mettre fin à la violence dirigée contre les femmes grâce à des lois plus strictes, à l'amélioration de leur application et à des mesures de prévention. Une ligne téléphonique ouverte en permanence, qui a été mise en service dans l'ensemble du pays au début de cette année, permet d'intervenir immédiatement dans les situations critiques en faveur des femmes qui en ont besoin. Au cours de ses six premiers mois d'existence, elle a reçu plus de quarante-quatre mille appels.
Le ministère des finances a établi un programme de récompenses présidentielles pour rendre hommage aux individus et aux institutions qui déploient d'importants efforts de promotion de la micrntreprise dans toutes les collectivités des États-Unis. À ceux d'entre vous qui n'ont pas entendu parler de la micrntreprise, je dirai qu'il s'agit d'un mot nouveau qui désigne un modeste programme de prêts à des femmes qui, autrement, n'obtiendraient probablement pas de crédits. Les femmes utilisent ces prêts afin de fonder de petites entreprises commerciales et aider à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Dans le domaine médical, Mme Shalala et son ministère continuent à faire de la santé féminine une priorité, encourageant le partenariat entre les secteurs public et privé afin d'améliorer les recherches sur le cancer du sein et autres maladies de la femme, et d'établir un Centre national de documentation sur la santé féminine.
Le ministère de l'éducation a pris de nouvelles mesures de promotion de l'égalité des filles et des femmes, et le ministère du logement et de l'urbanisme a lancé un programme facilitant l'accession des femmes à la propriété.
Enfin, l'Agence fédérale de protection de l'environnement va maintenant évaluer les effets spéciaux, sur la santé des femmes, des risques posés par la pollution.
Ces exemples montrent que le gouvernement des États-Unis ne se contente pas de donner suite par de belles paroles au Plan d'action de Pékin, mais qu'il agit afin de le mettre en uvre (...)
Les membres du Conseil continuent à uvrer au sein de leurs agences et afin de promouvoir la politique du Président dans le domaine des droits de la femme. Au département d'État, le principal coordonnateur des questions concernant les femmes, poste créé par le Congrès afin de promouvoir les droits de la femme dans la politique étrangère des États-Unis, s'emploie à intégrer les questions qui affectent la vie des femmes dans les activités quotidiennes des divers services du département d'État et des ambassades des États-Unis. Le département d'État soutient vigoureusement la ratification de la Convention des Nations unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes.
L'une des principales préoccupations exprimées à la conférence de Pékin était la violence contre les femmes. En mars 1995, le président Clinton a nommé Mme Bonnie Campbell à la tête du Bureau chargé de combattre la violence dirigée contre les femmes. Elle mène une campagne nationale visant à associer les nouvelles lois fédérales strictes à une aide aux États et localités pour qu'ils luttent contre la violence dans les foyers et autres crimes dirigés contre les femmes. Ce Bureau, dont la création découle des dispositions sur la violence contre les femmes adoptées dans le cadre de la Loi de 1994 sur la criminalité, tient à la disposition des femmes victimes de la violence une ligne téléphonique ouverte vingt-quatre heures sur vingt- quatre, qui reçoit en moyenne plus de six mille appels par mois.
Dans le cadre d'un programme intitulé S.T.O.P. Violence Against Women, chaque État et territoire des États-Unis a reçu une subvention de quatre cent vingt-six mille dollars pour aider la police, les tribunaux et les services spécialisés dans l'aide aux victimes à lutter contre la violence au foyer et les abus sexuels. En outre, un règlement provisoire, publié en mai 1996 par le Service d'immigration et de naturalisation (INS), autorise les femmes et enfants battus de ressortissants américains ou de résidents permanents à faire eux-mêmes une demande de résidence permanente. Ceci leur évite de devoir compter sur l'auteur d'actes de violence pour pouvoir demeurer aux États-Unis. Le ministère de la santé et de la protection sociale a également, dans le cadre de la loi sur la violence dirigée contre les femmes, des programmes prévoyant des subventions aux centres d'accueil pour femmes battues ; des subventions en matière d'éducation et de prévention visant à réduire les sévices sexuels contre les femmes, et des subventions à la mise au point de programmes d'études consacrés à la violence dirigée contre les femmes.
Les activités du bureau que dirige Mme Bonnie Campbell reflètent la ferme volonté du Conseil interministériel de réagir vigoureusement à tous les actes de violence dirigés contre les femmes, tout en encourageant le genre d'éducation et de publicité qui réduiront la violence contre les femmes aux États-Unis et finiront par donner une société plus humaine.
Un autre protagoniste important, le ministère du travail, a toute une gamme de programmes se rapportant aux femmes qui travaillent. Il protège les femmes de l'exploitation dans certaines industries où les salaires sont bas, les aide à préparer leur retraite et les renseigne sur leurs droits en tant qu'employées.
Mme Albright s'efforce activement, elle aussi, de favoriser le progrès des femmes en tant qu'objectif de la politique étrangère des États-Unis. Le 12 mars dernier, prenant la parole au département d'État à l'occasion de la Journée internationale de la femme, elle a déclaré :
Permettez-moi ce matin de commencer par une affirmation très simple. Améliorer la condition de la femme n'est pas un simple impératif moral ; c'est un objectif activement intégré dans la politique étrangère des États-Unis. C'est notre mission. C'est agir conformément à la morale et, à dire vrai, c'est agir intelligemment (...)Aujourd'hui, les femmes participent à tous les aspects de la politique étrangère, de son élaboration à la conclusion de marchés, de la limitation des armements au commerce, des délibérations du Tribunal pénal international aux opérations du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, sans oublier les décisions prises aux échelons les plus élevés du département d'État.
Nous avons donc bien des raisons de nous réjouir, mais il nous reste encore un long chemin à parcourir (...)
Que l'on se heurte à des obstacles invisibles ou que l'on se tienne sur un sol de terre battue, l'égalité demeure, pour la plupart des femmes, davantage un espoir qu'une réalité.
Les États-Unis ont intérêt à remédier à cette situation. L'amélioration de la condition de la femme est directement liée aux objectifs de notre politique étrangère. Nous voulons instaurer la paix et élargir le cercle de la démocratie. Nous voulons soutenir une économie mondiale qui créera des emplois pour les Américains. Et nous aspirons à un avenir dans lequel les valeurs auxquelles nous sommes attachés seront plus largement partagées (...)
Les efforts qui visent à améliorer la condition de la femme ont les États-Unis pour chef de file, mais un chef de file ne saurait rester immobile et nous ne le sommes pas. Sur l'initiative du président Clinton, nous intégrons les préoccupations des femmes dans les grands objectifs de notre politique étrangère (...)
L'intégration des femmes dans notre politique étrangère est en cours à l'échelle mondiale. Elle exige que nous collaborions non seulement avec les autres gouvernements, mais aussi avec les organisations non gouvernementales et les autres facteurs de progrès. Elle affecte toutes nos activités, de la conception des programmes de l'USAID aux décisions politiques prises dans nos bureaux, ici, à Washington, en passant par les activités de nos ambassades dans le monde entier.
Et elle reflète notre conviction que le progrès exige non seulement que nous ouvrions des portes, mais aussi que nous nous employions vigoureusement à propager l'idée que l'injustice et la répression doivent prendre fin pour qu'on puisse voir l'avènement d'une nouvelle ère de possibilités et de pleine participation.
L'Agence des États-Unis pour le développement international
Un autre important programme d'amélioration de la condition de la femme a été entrepris par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). L'USAID a lancé à l'étranger une Initiative en faveur de la participation politique des femmes et de leurs droits juridiques. Les programmes financés par l'USAID comprennent la formation de cadres politiques, l'éducation civique, les services de formation technique et l'acquisition d'aptitudes en vue de la création d'organisations non gouvernementales. Tous ces programmes visent à donner aux femmes du monde entier un plus grand accès au gouvernement et au pouvoir, et à leur indiquer les moyens qui leur permettront de déterminer leur destin.
Ainsi donc, dans sa politique intérieure comme dans sa politique étrangère, le gouvernement Clinton souligne l'importance des causes féminines et de l'amélioration de la condition de toutes les femmes, tant au travail qu'au foyer. L'évolution actuelle du rôle des femmes dans notre société et dans celle des autres pays montre clairement que le début du prochain millénaire offrira beaucoup plus de possibilités aux femmes qu'elles n'en ont connues jusqu'ici dans l'histoire moderne, des possibilités que les États-Unis s'attendent à être les premiers à offrir.
La Société
américaine
Revue électronique de l'USIA,
volume 2, numéro 2, juin 1997