Revues électroniques de l'Agence d'information des États-Unis. Volume 1, numéro 20, janvier 1997
Accueil Sommaire
Téléchargement de
la
version Adobe Acrobat (en
anglais)
la version ASCII zipped (en
français)
NOTE DE LA RÉDACTION
L'entraide sociale aux États-Unis remonte aux premiers jours de la colonisation. Toutefois, pendant une grande partie de l'histoire de ce pays, la responsabilité sociale s'est bornée à exalter le droit individuel à « la vie, la liberté et la recherche du bonheur », comme l'affirme la déclaration d'Indépendance. Qu'on l'envisageât du point de vue de la politique économique ou à titre d'initiative personnelle, l'altruisme était essentiellement une affaire privée dont l'État devait se désintéresser.
Peu à peu, cependant, la société américaine, comme d'autres sociétés, a pris conscience du fait que ses membres avaient souvent besoin d'une aide publique, en sus de celle que pouvait leur procurer le secteur privé. Au fur et à mesure des crises économiques qui frappèrent le pays, l'État mit en place divers programmes d'aide qui, considérés dans leur ensemble, lui conférèrent un certain degré de responsabilité sociale. Lors de la grande crise des années trente, le président Franklin Roosevelt établit le « New Deal », par lequel le gouvernement fédéral s'engageait de façon substantielle et durable à aider les citoyens dans le besoin.
Par la suite, et pendant plus de soixante ans, l'État fédéral a axé sa politique sociale sur le perfectionnement des programmes du « New Deal » et sur leur élargissement. Certains de ces derniers ont eu un succès immense, en particulier le régime dit de la « sécurité sociale », qui assure une pension de retraite de base. Au fil des années, ce programme a considérablement réduit la proportion de pauvres parmi les personnes âgées.
Dans ce contexte, la société américaine s'accordait généralement sur la responsabilité de l'État non seulement en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté et ses effets pernicieux, mais également en matière de logement, de santé, de protection des enfants, d'enseignement et d'emploi. Elle considérait l'aide publique dans ces domaines comme des acquis sociaux auxquels tout citoyen américain pouvait prétendre.
Toutefois, depuis une quinzaine d'années, deux facteurs primordiaux se conjuguent pour remettre en question ces principes de base. D'une part, durant les années quatre-vingt, les dépenses de l'État face à ces « acquis sociaux » ont constitué une part considérable du budget fédéral, affectant sérieusement les autres postes budgétaires. D'autre part, les services publics responsables de l'exécution et de l'évaluation de ces programmes ont commencé à s'interroger sur leurs résultats. En effet, malgré l'augmentation des crédits alloués, tant en valeur constante qu'en pourcentage du budget total de l'État, le nombre des citoyens vivant dans la pauvreté et privés d'un logement adéquat, de soins médicaux et d'une éducation n'a pas diminué, et les conséquences sociales de ces échecs se profilent d'une manière de plus en plus menaçante.
C'est ainsi que tous les éléments de la société, le secteur public comme le secteur privé, et à tous les échelons du gouvernement, de l'État fédéral jusqu'aux municipalités, ainsi que les organismes d'aide tant commerciaux que sans but lucratif, ont commencé à réexaminer le régime global de l'aide sociale aux États-Unis. Cette réévaluation, à laquelle participent non seulement l'exécutif et le législatif, mais aussi des particuliers, vise à déterminer s'il suffit de modifier les programmes existants, sur le plan de leur financement et de leur application, ou si, au contraire, il est nécessaire de repenser entièrement ce sujet dans le cadre d'une définition fondamentalement nouvelle de la responsabilité sociale.
La présente revue électronique offre des éclairages divers sur ce débat. On y trouvera le point de vue du gouvernement actuel, des articles reflétant le point de vue des ministères intéressés, et des analyses de sociologues de différentes tendances politiques sur les origines et sur les implications actuelles de l'aide sociale aux États-Unis, ainsi que sur diverses solutions qui ont été proposées. Le lecteur possédera ainsi les données de base préalables à une recherche plus approfondie et à une meilleure compréhension de ce dossier, tant dans son contexte historique que dans la perspective du siècle nouveau qui approche.
La
Société américaine
Revues
électroniques de l'USIA, volume 1, numéro 20,
janvier 1997