L'ACRI : ・uvrer avec les ・ats africains au service de la stabilit?
r・ionale
Entretien avec M. Aubrey Hooks
Question - Comment d・iniriez-vous le r・e actuel de l'ACRI et ses principaux objectifs ? M. Hooks - Le r・e de l'ACRI n'a pas chang?depuis le lancement de cette initiative : il consiste ?renforcer les capacit・ des pays africains pour amener ces derniers ?participer efficacement ?des op・ations de maintien de la paix et ?l'organisation des secours en cas de crise humanitaire. Question - O?l'ACRI est-elle particuli・ement efficace et pourquoi ? M. Hooks - C'est un programme de formation et d'entra・ement, dont l'efficacit?se montre particuli・ement notable dans le domaine de la formation au maintien de la paix et ? l'exercice du commandement. Comment regrouper les divers ・・ents en jeu, les divers contingents, et comment traduire un mandat politique en une pr・ence militaire sur le terrain ? Voil?o?nous avons ・abli notre r・utation, laquelle me semble d'ailleurs fort bonne dans le continent africain. Question - Les contacts de l'ACRI ?l'・helon bilat・al et r・ional influencent- ils les instruments de la diplomatie ? M. Hooks - Sur le plan diplomatique, cette influence est effectivement tr・ nette. L'USEUCOM (Commandement dont la zone d'op・ations est l'Europe) et l'USCENTCOM (Commandement pour la zone dite centrale), dont le th蛯tre ?l'un et ?l'autre inclut diverses r・ions d'Afrique, n'h・itent pas ?qualifier l'ACRI de pi・e ma・resse de leurs relations avec les pays africains. Il faut reconna・re que celle-ci suscite un int・・ consid・able. Dans un contexte militaire, voil?qui nous a ouvert de nombreuses portes. Par ailleurs, lorsqu'on se place dans la perspective de nos ambassades en Afrique, l'ACRI repr・ente ・idemment la manifestation d'un engagement suppl・entaire de la part des ・ats- Unis, lequel nous permet d'・argir nos contacts avec un certain nombre de pays et d'en retirer des avantages. Nous fournissons du mat・iel et nous assurons une formation. Cela signifie aussi que les rapports nou・ entre les ・ats-Unis et un pays partenaire sont beaucoup plus profonds qu'ils ne l'auraient ・?autrement. Question - Vous consid・ez donc que l'ACRI constitue un bel exemple de diplomatie publique ? M. Hooks - Tout ?fait. Le Malawi, l'un des premiers adeptes de notre programme, en donne la preuve ・latante. Nous sommes ravis de la participation de ce pays d'Afrique australe ?notre programme. Le Malawi a en effet t・oign?d'un vif enthousiasme pour l'ACRI d・ la mise en route de cette initiative, et c'est probablement lui qui a progress?le plus dans la voie des objectifs vis・, ・ant donn?qu'il s'y est ralli?tr・ t・, qu'il a maintenu fid・ement son engagement et qu'il a fait de gros progr・. Les nombreux commentaires qui nous sont parvenus au sujet des qualifications des soldats du Malawi sont tr・ ・ogieux. Par exemple, lorsqu'ils ont particip??l'exercice Blue Crane organis?par la SADC (Communaut?de d・eloppement de l'Afrique australe) en Afrique du Sud, leur performance n'est pas pass・ inaper・e aux yeux des autres participants. Question - En quoi la diplomatie publique parvient-elle ?promouvoir les objectifs de l'ACRI ? M. Hooks - L'ACRI est un programme qui, d'embl・, a jou??fond la carte de la transparence et de l'ouverture. Nous ne demandons pas mieux que de le voir retenir l'attention du public et alimenter les d・ats. Il s'agit, nous en sommes convaincus, d'un excellent programme qui t・oigne de l'engagement des ・ats-Unis dans le continent africain, et j'irais jusqu'?dire que c'est peut-・re l'initiative la mieux connue et la plus r・ssie de notre gouvernement en Afrique. Nous avons une foule de choses int・essantes ?dire ?son sujet et nous sommes toujours ravis de pouvoir le faire dans la presse de fa・n ?atteindre le plus grand nombre possible de personnes. ? notre avis, c'est ce qui nous a permis d'ouvrir de nombreuses portes sur le plan non seulement militaire, mais aussi politique, dans la mesure o?les gens respectent notre programme et qu'ils se rendent compte qu'il r・ond ?un besoin consid・able. Au moment de la mise en route de l'ACRI en 1996, les missions de maintien de la paix n'・aient pas consid・・s comme elles le sont aujourd'hui dans le continent africain. De nos jours, les ・ats sont de plus en plus nombreux - le cas du Kenya me para・ un bon exemple - ?percevoir l'importance de ce type de mission pour l'arm・ et ?en comprendre les r・ercussions au-del?de leurs fronti・es. On consid・e que c'est une bonne chose. Cela rehausse le prestige de l'arm・ en tant qu'institution et aussi celui du pays, lequel se trouve engag?dans une cause humanitaire valable. Du reste, l'ACRI a acquis une excellente r・utation ces trois derni・es ann・s. L'attention publique qui lui a ・?accord・ y est pour quelque chose. Or, m・iatisation et diplomatie publique vont de pair. Par cons・uent, la diplomatie publique a elle aussi contribu?au succ・ de l'ACRI. Question - Quelle m・hode suivez-vous pour choisir les pays qui s'int・essent ? l'ACRI ? M. Hooks - L'ACRI est un programme de formation et d'entra・ement. Nous examinons la situation de divers pays africains avec lesquels nous sommes en contact ?un certain nombre d'・ards. Nous faisons conna・re ce programme dans l'ensemble du continent. Lorsque nous avons affaire ?des pays qui s'y int・essent et qui expriment le d・ir de participer ?des op・ations de maintien de la paix, nous envisageons la possibilit?de forger un partenariat avec eux. Trois conditions doivent ・re obligatoirement r・nies : 1) la pr・ence d'un gouvernement civil d・ocratique, 2) le respect des droits de l'homme et 3) l'existence d'une capacit?militaire notable. Lorsque les pays qui remplissent ces trois crit・es manifestent de l'int・・ pour notre programme, nous explorons la possibilit?d'engager un effort sp・ifique de formation en leur faveur. Question - Il me semble que vous formez le voeu d'・ablir un jour des liens avec le Nig・ia ? M. Hooks - Nous serions ravis d'・ablir des rapports avec le Nig・ia, tout comme avec l'Afrique du Sud d'ailleurs. Ce sont de tr・ grands pays. Aucun autre pays du continent africain n'a autant d'exp・ience que le Nig・ia en mati・e de maintien de la paix. Ce pays joue un r・e de fer de lance dans un certain nombre de missions de cette nature. C'est un pays qui poss・e non seulement un vaste territoire, mais aussi une grande population, la plus nombreuse d'Afrique, et il jouit d'une capacit?militaire consid・able aussi bien que des moyens ・onomiques ?m・e de faciliter sa participation aux op・ations de maintien de la paix. Nous sommes convaincus que nous aurions beaucoup ?gagner si le Nig・ia et l'Afrique du Sud participaient ?l'ACRI et que nous mettions leur exp・ience ?profit. Le mot " partenariat " refl・e notre attitude vis-?vis de ce programme et de son efficacit? Avant de cr・r l'ACRI, nous avons pris le plus grand soin de consulter nos amis africains et nous avons tenu compte de leurs suggestions et de leurs conseils, ce qui nous a amen・ ?r・rienter ce programme, dont nous avons m・e chang?le nom. Baptis??l'origine l'ACRF, soit Force de r・ction aux crises africaines, il est devenu l'ACRI, le mot " initiative " refl・ant ces consultations. La participation de pays tels que le Nig・ia aurait un effet particuli・ement b・・ique sur notre programme. Cela dit, je suis persuad? que nous avons nous-m・es beaucoup ?offrir au Nig・ia. Question - Ind・endamment des avantages directs et ・idents qui d・oulent des contacts entre militaires en mati・e de formation au maintien de la paix et d'op・ations connexes, quels sont les autres avantages ?long terme, moins bien compris peut-・re, de l'・ablissement de rapports entre les forces arm・s des ・ats-Unis et celles de pays ・rangers ? M. Hooks - Nous pouvons en citer un certain nombre. L'arm・ am・icaine essaie de faire participer divers pays africains ?un certain nombre de programmes. Nous proposons des exercices r・ionaux, tel " Natural Fire ", qui a eu lieu dans la partie orientale du continent en 1998 et dont le succ・ a ・?indiscutable. L'Ouganda, la Tanzanie et le Kenya y ont particip? Je pense que ce genre d'activit・, comportant des contacts directs avec l'arm・ des ・ats-Unis, a compt?pour beaucoup dans la d・ision prise par le Kenya de se rallier au programme de formation de l'ACRI. Lorsque les militaires apprennent ?se conna・re, ?travailler ensemble et ?s'entra・er les uns aux c・・ des autres, ils ・ablissent des rapports propres ?faire na・re la confiance, ?encourager la coop・ation et ?d・elopper les relations ?long terme qui servent les int・・s tant du pays partenaire que des ・ats-Unis. Question - Quelles organisations internationales participent aux programmes de formation et d'entra・ement de l'ACRI ? M. Hooks - D・ le d・ut de ce programme, nous nous sommes efforc・ de faire intervenir les organisations humanitaires. Par exemple, nous avons imm・iatement contact? l'Organisation des Nations unies pour nous assurer que notre enseignement allait ・re conforme ? ses r・les en mati・e d'op・ations de maintien de la paix. Il l'・ait. Dans un deuxi・e temps, nous avons invit?diverses instiutions sp・ialis・s de l'ONU, par exemple, le Haut commissariat aux r・ugi・, et d'autres organisations humanitaires, dont le Comit?international de la Croix-Rouge, ?envoyer des repr・entants qui participeraient ?la formation et ?l'entra・ement, parce que ces institutions sont pr・entes sur le terrain lorsqu'une op・ation de maintien de la paix a lieu l?o?a ・lat?une crise humanitaire. Ayant le sens des r・lit・, nous savions qu'il fallait tenir compte de l'avis de ces organisations pour veiller ?ce que l'arm・ prenne conscience de leurs besoins, mais qu'il fallait aussi faire en sorte qu'elles-m・es se rendent compte des imp・atifs de l'arm・ et de ses possibilit・ d'action. Pour qu'un convoi de denr・s alimentaires arrive ?sa destination, par exemple, il faut souvent qu'il soit prot・? C'est un domaine dans lequel les organisations humanitaires peuvent agir de concert avec l'arm・. Le c・?unique de notre programme, c'est qu'il am・e les organisations humanitaires ?s'entra・er avec l'arm・ pour que tous les rouages soient bien graiss・. Question - En quoi l'ACRI a-t-elle r・ssi ?am・iorer la capacit?qu'a la communaut?internationale de r・gir aux catastrophes humanitaires potentielles ou r・lles ? M. Hooks - C'est une excellente question, dans la mesure o?l'ACRI a pour mission principale de renforcer la capacit?des forces arm・s africaines de r・ondre aux crises. Ce mandat peut lui ・re conf・?par l'ONU, par l'OUA (Organisation de l'unit?africaine) ou par des organisations r・ionales, telles la CEDEAO ou la SADC. Il peut aussi ・aner d'une coalition d'int・ess・ - c'est-?dire des alli・ qui font cause commune ?la demande d'un pays pour faire face ?une crise particuli・e. Il s'agit donc d'une capacit?qui peut ・re sollicit・ par diverses organisations. La d・ision de d・loyer ou non une op・ation de maintien de la paix est toujours une d・ision souveraine qui rel・e du pays participant au programme. Bien ・idemment, c'est sur l'Afrique que nous portons principalement notre attention, mais les soldats qui participent ?notre programme jusqu'au bout ont toutes les qualifications requises pour prendre part ?une op・ation de maintien de la paix au Moyen-Orient, en Asie, en Am・ique latine ou ailleurs. Question - Quelles sont les difficult・ auxquelles se heurte l'ACRI en ce qui concerne l'interop・abilit?en mati・e d'・uipement, de communications et de doctrine ? M. Hooks - C'est toujours la grande question qui se pose et nous essayons de l'aborder sous deux angles : celui de l'homog・・t?et celui de l'interop・abilit? Pour ce qui est de l'homog・・t? nous faisons valoir le fait que nous nous entra・ons ensemble selon des r・les communes. Ainsi, lorsque des contingents provenant de pays diff・ents et ayant des traditions qui leur sont propres sont amen・ ?se c・oyer, la recherche d'une d・arche commune face aux probl・es ?r・oudre s'en trouve facilit・. Beaucoup de personnes voient dans l'Afrique une masse relativement monolithique. Il n'en est rien. Au contraire, le continent africain frappe par sa grande diversit? Je me souviens avoir travaill?avec le commandant de la MINURCA, la force de l'ONU en R・ublique centrafricaine. Son commandant g・・al, le g・・al Barth・・y Ratanga, du Gabon, avait fait remarquer que les contingents africains de divers pays francophones op・aient parfois tr・ diff・emment parce que chacun avait chacun ses traditions locales. Or, notre d・arche ?nous repose sur une base commune, dans la mesure o?nous avons les m・es r・les, la m・e exp・ience en mati・e de formation et d'entra・ement. D・ lors, nous abordons les probl・es sous le m・e angle. Sur le plan de l'interop・abilit? le point essentiel qui se pose, c'est de s'arranger pour que tous les contingents amen・ ?intervenir de concert puissent communiquer entre eux. ?cette fin, nous fournissons du mat・iel, en sus de la formation et de l'entra・ement que nous assurons. C'est la deuxi・e composante de notre programme. Une grande partie de l'・uipement est du mat・iel de t・・ommunications. Par exemple, nous fournissons des radios qui ・ettent sur plusieurs fr・uences pour que les contingents des divers pays puissent utiliser tous la m・e et donc ・re capables de communiquer entre eux sans difficult? Question - Quelle coordination existe-t-il entre votre bureau et le minist・e de la d・ense ? M. Hooks - L'ACRI est une initiative pr・identielle qui rel・e du d・artement d'・at et non pas du minist・e de la d・ense, m・e si elle concerne la formation et l'entra・ement de membres des forces arm・s en Afrique. Cela dit, plusieurs services du minist・e de la d・ense collaborent ・roitement avec nous. De fait, les principaux instructeurs de l'ACRI sortent des rangs des Forces sp・iales de l'arm・ de terre des ・ats-Unis. Nous agissons donc en ・roite collaboration avec l'・at-major interarm・s (les collaborateurs du chef de l'・at-major interarm・s) et le cabinet du ministre de la d・ense sur les questions li・s ?la formation et ?l'entra・ement, soucieux que nous sommes de nous astreindre aux normes les plus ・ev・s et d'appliquer une doctrine qui soit judicieuse du point de vue militaire ; en outre, nous tenons ?ce que la formation repose sur une base militairement solide et ?ce qu'elle soit dispens・ par les meilleurs instructeurs des ・ats-Unis, recrut・ parmi les Forces sp・iales de notre pays. Il existe donc une symbiose profonde entre nous et le personnel du minist・e de la d・ense. Question - Quels sont les succ・ les plus notables qu'ait connus l'ACRI au cours des trois derni・es ann・s ? M. Hooks - Il y en a plusieurs. L'un concerne la mise en route d'un programme de formation et d'entra・ement au maintien de la paix qui s'est forg?une excellente r・utation dans l'ensemble du continent. La preuve, c'est qu'il y a des pays, tels le S・・al et le Ghana, qui sollicitent une formation suppl・entaire. En outre, des pays qui formulaient certaines r・erves au sujet de notre programme, dont le Kenya, demandent maintenant ?b・・icier de la formation et de l'entra・ement de l'ACRI. Par ailleurs, nous avons form?des militaires qui participent ?des op・ations de maintien de la paix depuis qu'ils ont commenc??s'entra・er dans le cadre de l'ACRI. ?en juger d'apr・ tous les ・hos que nous en avons eus, leur performance dans ces op・ations t・oigne du haut niveau de leur formation. Manifestement, c'est la preuve que nous atteignons notre objectif. Que cherchons-nous ?faire ? Nous nous proposons de former les militaires de pays qui sont pr・s ?participer aux op・ations de maintien de la paix. Sur les sept pays dont nous avons form?des contingents jusqu'?pr・ent, cinq ont pris part ?de telles op・ations ou sont actuellement en train de le faire. Nous atteignons donc le but que nous visons. Depuis le lancement de l'ACRI, - d'autres facteurs aussi sont en jeu - nombreux sont les militaires africains qui commencent ?attribuer un haut rang d'importance au maintien de la paix au sein de leurs forces nationales. En ce qui concerne les ・ats-Unis, les op・ations de maintien de la paix accaparent de plus en plus l'attention des militaires depuis quelques ann・s. Et l'ACRI, certainement dans le contexte africain, montre que nous sommes attentifs ?la n・essit?de pr・arer les militaires en ce sens. Question - A votre avis, quel sera l'effet ?long terme des initiatives de l'ACRI ? Son objectif ultime est-il que l'on puisse se passer d'elle ? M. Hooks - C'est une question int・essante. La question qui nous pr・ccupe constamment, c'est celle de la durabilit?de la formation et de l'entra・ement. En effet, c'est en quelque sorte une denr・ p・issable. Comment donc peut-on la maintenir sur une longue p・iode de temps ? Dans notre cas particulier, nous y r・ondons ?plusieurs niveaux. Premi・ement, la formation au niveau du bataillon comporte six exercices d'entra・ement, ? six mois d'intervalle ; elle s'・end donc sur une p・iode de trois ans. Il y a donc une formation initiale, compl・・ par cinq exercices de suivi ?titre de renforcement. Deuxi・ement, notre programme repose sur le concept de la formation du formateur. Autrement dit, il s'agit non seulement d'impartir une formation mais aussi d'enseigner la gestion d'un programme de formation. Par exemple, nous proposons un exercice qui se compose de travail en salle de classe et qui constitue la premi・e phase du suivi de la formation. L'exercice de la deuxi・e phase est con・ pour voir si les participants au premier exercice ont ・?capables de former des soldats pour que ces derniers puissent participer au deuxi・e exercice. Troisi・ement, nous savons qu'il existe un certain nombre de programmes et d'exercices capables de renforcer la t・he que nous nous sommes assign・. L'un d'eux est le JCET (Joint Combined Exercice for Training), exercice interarm・s de formation et d'entra・ement qui rassemble des militaires des ・ats-Unis et ceux d'autres pays, notamment africains. Ces exercices font intervenir des soldats des pays int・ess・ et peuvent renforcer ce que nous enseignons. Quatri・ement, il existe des exercices r・ionaux, g・・alement ax・ sur le maintien de la paix, tel l'exercice Blue Crane que j'ai ・oqu?tout ?l'heure. L'an dernier, nous en avons organis?un qui s'appelle Natural Fire. La France en a mis un en place en 1998, sous le nom de Guidimakha, et elle a pr・u d'en effectuer un autre en janvier ou en f・rier 2000 au Gabon. Tous ces exercices font intervenir des comp・ences li・s au maintien de la paix. Par cons・uent, ils consolident les efforts que nous d・loyons. L'・argissement des relations avec l'arm・ des ・ats-Unis, que ce soit par le biais de la visite de b・iments navals, d'exercices JCET ou d'exercices r・ionaux, contribue ?cr・r un climat propre ?faciliter le maintien durable de la formation que nous dispensons. Pour autant, je ne pense pas que l'ACRI soit destin・ ?durer pour toujours. C'est un programme qui a ・?cr蜑 pour inculquer des comp・ences sp・ifiques au maintien de la paix et pour apprendre aux pays int・ess・ ?organiser des programmes de formation et d'entra・ement en la mati・e. Une fois que cet objectif aura ・?atteint, nous pourrons laisser les programmes idoines du Pentagone et les exercices r・ionaux que beaucoup de pays organisent en Afrique prendre le relais. Question - Quelle diff・ence faites-vous entre le " maintien de la paix " et l'" engagement militaire en temps de paix " ? M. Hooks - A mon avis, l'engagement militaire en temps de paix correspond au plein ・entail de nos relations entre notre arm・ et, en l'occurrence, celle des pays africains, qu'il s'agisse par exemple d'un JCET, d'un exercice r・ional ou de la visite d'un b・iment naval. Le maintien de la paix fait g・・alement suite ?une p・iode de violence, que ce soit entre deux ・ats ou ?l'int・ieur d'un seul pays ; il s'agit donc de d・loyer des troupes pour tenter d'assurer un environnement stable propre au r・ablissement de la paix. Autrement dit, il doit y avoir eu un conflit, et tous les camps doivent accepter l'arriv・ d'une force de maintien de la paix. Sa pr・ence doit donner les moyens de remettre en place les institutions du gouvernement et de faire renouer le pays avec la stabilit??long terme. S'il est vrai que les op・ations de maintien de la paix peuvent s'・erniser pendant des ann・s, il faut reconna・re qu'elles sont en g・・al de courte dur・. En revanche, les relations militaires qui sont nou・s pendant la p・iode de maintien de la paix se poursuivront pendant de longues ann・s, et on peut esp・er qu'elles iront en s'enrichissant au fil des ans. Question - Quels sont les principaux d・is que l'ACRI devra relever au si・le prochain ? M. Hooks - La t・he principale qui nous attend, c'est de r・ondre ?l'int・・ croissant des pays d・ireux de participer au programme. Plus ils sont nombreux, plus les moyens de formation ?mettre en ・uvre sont sollicit・, ・ant donn?le nombre d'exercices que nous organisons. Comme nous faisons principalement appel ?des forces sp・iales, compl・・s par des contractuels, la question qui se pose est la suivante : comment g・er toutes ces ressources de la mani・e la plus efficace possible pour assurer la formation voulue dans la plupart des pays, en faveur du plus grand nombre possible de militaires ? Voil?la vraie question : trouver suffisamment de moyens dans l'arm・ des ・ats-Unis pour r・ondre ?l'int・・ port?? notre programme. Evidemment, c'est un probl・e qui d・oule de notre succ・. On ne peut que se f・iciter de s'y heurter, mais il faut malgr?tout le traiter avec le plus grand soin. Tout revient ?la question suivante : pourquoi avons-nous lanc?cette initiative ? Elle traduit notre pr・ccupation face aux conflits qui troublent malheureusement le continent africain depuis ces derni・es ann・s, ainsi que le d・ir du gouvernement des ・ats-Unis d'・auler les pays africains tandis qu'ils cherchent ?r・oudre les probl・es qui surgissent dans leur continent. Nous constatons que ces pays manifestent un empressement accru ?tenter de trouver des solutions locales. Voil?pourquoi notre programme a pour objectif de renforcer la capacit?des pays africains de construire un avenir plus stable pour eux-m・es et pour l'ensemble du continent. ---------- Propos recueillis par Susan Ellis
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