Les missions de temps de paix
du service des garde-c・es des ・ats-Unis
ont pris une dimension mondiale


Daniel Wartko



    Daniel Wartko Le r・e mondial en temps de paix du service des garde-c・es des ・ats-Unis s'accro・ et l'am・e ?intervenir de l'Arctique aux tropiques, de la mer des Antilles au d・roit de B・ing, et de l'Asie ?l'Europe, en passant par l'Afrique. Dans le pr・ent article, M. Daniel Wartko, sp・ialiste de politique internationale du service des garde-c・es, ・oque les activit・ internationales tr・ diverses de ce service et la fa・n dont il coop・e avec d'autres pays en vue de pr・enir les conflits, de promouvoir la d・ocratie, de renforcer la stabilit? r・ionale et de contribuer ?la prosp・it? Il fait notamment ・at des programmes destin・ ? aider Ha・i ?se doter d'un service de garde-c・es, les pays riverains de la mer Noire ? ・aborer un code maritime et les pays du Proche-Orient ?coop・er dans le cadre d'op・ations de recherche et de sauvetage en mer et dans d'autres domaines de la s・urit? maritime.

    Depuis sa fondation sous le nom de Revenue Cutter Service en 1790, le service am・icain des garde-c・es contribue ?la s・urit?nationale en mettant en ・uvre un ensemble tr・ particulier de moyens d'ordre militaire, policier, diplomatique et humanitaire. C'est un service militaire maritime, ?multiples missions, qui rel・e du minist・e des transports.

    Le caract・e ?la fois civil et militaire qui caract・ise le service des garde-c・es lui permet de collaborer efficacement avec une grande diversit?d'organisations internationales et avec des ・ats ・rangers. Charg?de missions humanitaires, militaires et de police, il est bien plac? pour encourager les efforts de pr・ention des conflits tout autour du monde et constitue un atout pr・ieux ?la disposition des responsables de la politique ・rang・e et de s・urit? nationale am・icaine.

    L'action internationale des garde-c・es vise ?promouvoir la d・ocratie, ?d・elopper la confiance et l'amiti?entre anciens adversaires et ?contribuer ?la prosp・it? Plus de quarante des soixante-dix forces navales existant dans le monde sont essentiellement des services de garde-c・es. Ainsi nos moyens et nos missions sont-ils tr・ semblables ?ceux de bien des marines de nos pays h・es. Ceci nous permet d'avoir des relations avec un grand nombre d'administrations ・rang・es souvent diverses.

    Le service des garde-c・es coordonne soigneusement ses efforts internationaux pour utiliser au mieux ses moyens limit・ afin d'atteindre les objectifs de la politique ・rang・e et de s・urit?nationale. C'est dans ce cadre qu'il intervient outre-mer et qu'il accepte des engagements internationaux pour le compte des ・ats-Unis et en vue de s'acquitter de ses missions. Ses plans d'action sont int・r・ ?ceux des autres forces arm・s au niveau de l'・at major interarm・s et des ・ats majors r・ionaux qui incorporent son potentiel dans leurs plans respectifs de th蛯tres d'op・ation.

    Le service des garde-c・es coop・e avec des pays du monde entier pour de multiples missions de temps de paix : sauvetage de personnes et de biens en mer, lutte contre le trafic des stup・iants, aide aux victimes d'inondations et de temp・es, protection du milieu marin, garantie de la s・urit?des transports maritimes et police maritime, afin d'assurer le respect des lois et des trait・ maritimes et de prot・er les c・es. Voici un aper・ de quelque- unes de ces missions.

    Le mod・e de code de l'administration maritime

    En 1994, le service des garde-c・es a ・abor?un mod・e de code de l'administration maritime afin de fournir un ensemble de r・les aux pays qui veulent cr・r ou am・iorer leur administration maritime. De nombreux pays demandent aux garde-c・es une formation ou du mat・iel pour les aider ?r・oudre leurs probl・es maritimes. Mais nombre de ces pays manquent de la structure juridique n・essaire ?cet effet. Ainsi certains pays ont-ils demand? une formation aux r・les d'abordage pour faire respecter les lois maritimes alors qu'ils n'・aient pas habilit・ ?proc・er ?ces interventions. Le service des garde-c・es se sont donc rendus compte que faute d'un cadre juridique ad・uat, l'assistance fournie, dans le domaine de la formation ou du mat・iel, ne pouvait pas apporter des avantages durables.

    Le mod・e de code maritime constitue un projet de loi type pour les pays qui souhaitent mettre en place un service des garde-c・es sur le mod・e am・icain. Il d・rit l'autorit? fondamentale dont a besoin une administration maritime pour agir efficacement en tant que corps militaire, organe de police et organe de r・lementation et constitue un guide permettant aux pays de fonder leur l・islation en la mati・e sur les r・les internationales existantes. En promouvant une r・le commune pour les administrations maritimes, le service des garde- c・es contribuent ?la r・uction des risques de conflits entre pays voisins. Par ailleurs, ils facilitent la coop・ation entre administrations maritimes dot・s d'un mandat et d'une comp・ence similaires.

    Les garde-c・es ont par exemple apport?une aide dans ce domaine aux pays riverains de la mer Noire et les ont incit・ ?・aborer des r・les maritimes compatibles. Des repr・entants de la Bulgarie, de la G・rgie, de la Roumanie et de l'Ukraine ont particip??des s・inaires sur ce mod・e de code au cours desquels ils ont pu nouer des contacts personnels en discutant de leurs probl・es communs. ?ce jour (d・embre 1999), les garde-c・es ont collabor?avec huit pays en vue de les aider ?mettre en place chez eux un code en s'inspirant du mod・e MMSC.

    D・elopper la confiance au Proche-Orient

    Depuis 1997, les garde-c・es, qui sont la principale administration maritime am・icaine effectuant des missions de recherche et de secours, apporte son soutien ?la tenue du Symposium annuel sur la s・urit?maritime au Proche-Orient (MARSAF). L'objectif principal de ce symposium est d'inciter les pays de la r・ion ?r・l・hir ensemble ?une coop・ation en mati・e de recherche et de sauvetage et ?d'autres questions de s・urit?maritime. Afin de d・elopper la confiance et la s・urit? ce symposium a commenc?par renforcer la coop・ation sur une question d'int・・ universel - le sauvetage de personnes en mer - et a fix?les bases d'une future coop・ation.

    En novembre 1999, la marine royale jordanienne a ・?l'h・e du MARSAF, qui a r・ni des repr・entants de l'Autorit?palestinienne, de Bahre・, d'Isra・, de la Jordanie, du Liban, du Maroc, de la Mauritanie, d'Oman et du Qatar. Le symposium a notamment suscit?une coop・ation entre la Jordanie et Isra・ en mati・e de recherche et de sauvetage et la cr・tion d'un Centre isra・o-jordanien de coordination des op・ations de sauvetage situ??la fronti・e entre les deux pays. Ce centre constitue le n・ud de communication pour toutes les tentatives de recherche et de sauvetage dans la r・ion.

    En suscitant d'autres types de coop・ation dans cette r・ion - comme la mise en place d'un syst・e de gestion des c・es de la r・ion - les ・ats-Unis esp・ent cr・r des liens ?m・e d'emp・her l'・latement de conflits entre ces pays. Le soutien apport??la coop・ation dans un domaine comme la recherche et le sauvetage entra・e directement la coop・ation dans d'autres, tels que la protection de l'environnement et les services d'aide ?la navigation maritime Les organisateurs du MARSAF esp・ent que ce d・ut de coop・ation pourra se renforcer et permettre d'am・iorer la protection du milieu marin et la s・urit?maritime au Proche-Orient, que ce soit en mer M・iterran・, en mer Rouge et m・e dans le golfe Persique. Les garde-c・es vont poursuivre leur effort de soutien au MARSAF dont le champ d'action s'・end maintenant ?des domaines tels que les probl・es pos・ par les transports maritimes non r・lementaires, la police maritime et notamment la r・ression de la piraterie.

    La mise en place d'un service des garde-c・es ?Ha・i

    ?la suite de l'intervention internationale ?Ha・i qui a permis de r・ablir en 1994 le gouvernement l・itime, il a ・?demand?au service am・icain des garde-c・es d'aider Ha・i ? mettre en place un service des garde-c・es, int・r??la police nationale du pays. L'instabilit? politique de ce pays avait de nombreuses causes, et ses effets ・aient ressentis dans toute la r・ion, des milliers de r・ugi・ fuyant vers d'autres pays des Antilles. Mais la population ha・ienne souffrait surtout de l'effondrement des institutions publiques, du manque d'autorit? du pouvoir civil sur l'arm・ et d'une pauvret?d・astatrice.

    U.S. Coast Guard rescues Haitians

    Les garde-c・es des ・ats-Unis viennent au secours d'immigrants ha・iens en 1994 (en haut). L'・uipage d'un h・icopt・e du service des garde-c・es des ・ats-Unis s'entra・e avec l'・uipage du bateau Marie C. Jeune du service ha・ien des garde-c・es (?droite).

    U.S. train Haitian Coast Guard
    En facilitant la mise en place d'un service ha・ien des garde-c・es, les ・ats-Unis s'efforcent de d・elopper une administration publique qui fonctionne, qui soit contr・・ par le pouvoir civil et qui puisse r・oudre les probl・es maritimes d'Ha・i. En coop・ation avec leurs homologues canadiens, les garde-c・es am・icains ont fourni aux garde-c・es ha・iens une formation et du mat・iel. Ils assurent une formation de base et interm・iaire qui porte sur le maintien d'une force maritime dont les missions sont multiples. La r・ssite ?long terme des garde-c・es ha・iens n・essitera cependant la mise en place d'un corps de sous-officiers. Les garde-c・es am・icains forment leurs homologues ha・iens dans des ・oles situ・s aux ・ats- Unis, prenant les officiers sur leurs navires et leur donnant une formation sur le tas qu'ils peuvent appliquer d・ leur retour ?Ha・i. Par ailleurs, les ・ats-Unis ont fourni aux garde- c・es ha・iens des navires de patrouille et d'autres ・uipements et installations pour leur permettre d'accomplir leurs missions.

    ?l'issue de ce programme, Ha・i dispose d'un service op・ationnel de garde-c・es qui a d・?conduit avec succ・ des op・ations de recherche et de sauvetage - il a sauv?plus de quatre-vingts personnes en 1998 - et de police maritime. Par ailleurs, ce service repr・ente un mod・e de bonne administration publique pour Ha・i. En faisant respecter les r・lements de s・urit? il permet le d・eloppement du commerce maritime de ce pays.

    Conclusion

    Alors que le monde se contracte sous l'effet des progr・ des t・・ommunications et du d・eloppement du commerce, le r・e du service des garde-c・es en mati・e de s・urit? nationale est plus important et plus d'actualit?que jamais. L'essor du commerce va se poursuivre, les diff・entes ・onomies du monde ・ant de plus en plus li・s, ce qui ne manquera pas de provoquer un accroissement tant de la navigation maritime licite que du trafic illicite.

    Au moment o?s'ouvre le nouveau mill・aire, une action multinationale rapide et efficace s'av・e n・essaire pour r・gir au d・eloppement des menaces transnationales. Des solutions internationales comportant une importante composante de police maritime sont n・essaires pour lutter contre le trafic des stup・iants et des armes et contre le blanchiment d'argent. Face ?la permanence de la menace terroriste - tant internationale qu'int・ieure - les garde-c・es doivent ・re pr・s ?prot・er les ports et les voies d'eau le long des 67.200 kilom・res des c・es am・icaines. Par ailleurs, il y aura une pression croissante sur les r・erves mondiales de p・he et donc une demande accrue de protection de ces r・erves et du milieu marin qui les nourrit.

    Le service am・icain des garde-c・es est donc appel??continuer de contribuer ?la r・lisation des objectifs de la politique ・rang・e et de la s・urit?nationale des ・ats-Unis. Que ce soit dans la conduite au quotidien de ses missions ou dans le cadre d'une intervention arm・, il est et sera toujours pr・ ?soutenir et d・endre les int・・s am・icains et ?remplir son r・e d'outil sp・ifique de la s・urit?nationale.

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    Le pr・ent article refl・e l'opinion de l'auteur et pas n・essairement la position ou la ligne d'action du service am・icain des garde-c・es.

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