Le Pr・ident Clinton est partisan de l'admission de la Pologne, de la Hongrie et de la R・ublique tch・ue ? l'OTAN, parce qu'il est fermement convaincu que ces ・ats sont attach・ aux principes chers ?l'Alliance atlantique, qu'ils se r・・eront des atouts pr・ieux pour elle et qu'ils rehausseront sa capacit?de d・ense collective. Le pr・ident a expos?son point de vue dans une lettre qu'il a adress・ le 11 septembre aux vingt s・ateurs qui lui avaient pos?par ・rit une s・ie de questions sur le th・e de l'・argissement de l'OTAN. La d・arche des s・ateurs ・ait inspir・ non pas par la volont?de manifester leur soutien ou leur opposition ? l'adh・ion de nouveaux membres ??nbsp;l'alliance de s・urit?la plus fructueuse de l'histoire des ・ats-Unis, voire du monde ? mais par la n・essit?d'approfondir le d・at sur la question de fa・n que le peuple am・icain puisse d・ider en toute connaissance de cause si une telle ・olution est dans son int・・. Des s・ateurs des deux partis avaient interrog?le Pr・ident, dont MM. Jesse Helms, John Warner et Lauch Faircloth et Mme Kay Bailey Hutchinson chez les r・ublicains, et MM. Dale Bumpers, Tom Harkin et Paul Wellstone chez les d・ocrates. Nous donnons ci-apr・ de larges extraits des questions pos・s au Pr・ident et des r・onses donn・s.
Question - Quelle est la nature de la menace militaire que l'・argissement de l'OTAN est cens?contrer ? En quoi cet ・argissement renforcera-t-il la s・urit?de l'Europe et du peuple des ・ats-Unis ?
M. Clinton - La s・urit?de l'Europe constitue un int・・ vital des ・ats-Unis, comme nous l'ont appris deux guerres mondiales et une p・iode de guerre froide. Voil?cinquante ans que nous comptons sur le bouclier de l'OTAN pour prot・er cet int・・. Maintenant que la guerre froide a pris fin, l'OTAN reste la pierre angulaire de la s・urit?transatlantique. Agrandie et raffermie par l'adh・ion des nouvelles d・ocraties d'Europe, l'OTAN sera encore mieux plac・ pour garantir la s・urit?de ce continent et faire de l'Am・ique un pays plus s・. Il lui sera plus facile de contrecarrer les menaces futures, d'・argir notre capacit?de d・ense collective de fa・n ?relever les d・is de l'avenir, classiques et nouveaux, en mati・e de s・urit? et de consolider les acquis historiques de la d・ocratie en Europe. C'est un ・・ent essentiel de notre strat・ie visant ?construire une Europe unie, d・ocratique et pacifique pour la premi・e fois dans l'histoire.
C'est pr・is・ent parce que l'OTAN existe que les ・ats membres et ceux qui pourraient y adh・er ?l'avenir n'ont aucune attaque imminente ?craindre. Renforc・ par l'adh・ion de nouveaux membres, la force de dissuasion la plus efficace au monde r・ssira encore mieux ? tuer dans l'・uf d'・entuels conflits.
Une OTAN ・argie s'av・era plus ?m・e de surmonter les menaces qui p・eront sur sa s・urit? Elle remplira d'autant mieux sa mission fondamentale, qui est de d・ouer toute agression contre ses ・ats membres. L'existence d'・ats d・oy・, le nationalisme ?outrance au pouvoir de s・uction mal・ique et les haines ethniques, raciales et religieuses continuent de menacer la s・urit?transatlantique, comme nous l'avons vu en Bosnie. En formant une communaut?plus large et mieux soud・, capable de mettre en commun ses ressources au nom de la s・urit? les ・ats transatlantiques pourront mieux faire face ? l'impr・u.
Forte de nouveaux membres, l'OTAN sera mieux plac・ aussi pour se pr・unir contre les ・entuelles atteintes non classiques ?la s・urit? de ses ・ats membres, telle la prolif・ation des armes de destruction massive et des syst・es de vecteurs de longue port・. Pas un pays parmi nous n'est capable ?lui seul de relever tous ces d・is. L'・argissement de l'OTAN aura pour effet d'approfondir et d'intensifier la coordination multinationale au sein de cette organisation, et c'est assur・ent l'une de nos armes les plus efficaces pour d・ouer toute tentative d'agression.
L'Alliance doit ・re pr・e ?parer ?d'autres ・entualit・, y compris la possibilit?que la Russie renonce ?la d・ocratie et qu'elle renoue avec les comportements mena・nts de l'・e sovi・ique, encore que ce sc・ario ne nous paraisse pas probable. Notre politique d'engagement vis-?vis de ce pays vise en effet ?l'inciter vivement ? approfondir son attachement ?la d・ocratie et aux relations pacifiques avec ses voisins. Conjugu・ au processus ・olutif d'ouverture de l'Alliance et ?l'Acte fondateur OTAN-Russie, ces efforts accroissent la probabilit?que la Russie continuera d'avancer dans la voie du d・eloppement d・ocratique et pacifique.
Enfin, l'・argissement de l'OTAN contribuera ?consolider les acquis historiques de la d・ocratie en Europe et ?effacer la ligne artificielle de d・arcation esquiss・ par Staline. Depuis cinquante ans, l'OTAN s'emploie ?pr・enir la r・pparition des rivalit・ locales, ?cimenter le socle de la d・ocratie et ?cr・r un environnement stable, propice ?la prosp・it? ?chaque fois que de nouveaux membres sont venus grossir les rangs de l'OTAN - en 1952, au moment de l'adh・ion de la Gr・e et de la Turquie, en 1955 avec celle de l'Allemagne et en 1982 avec celle de l'Espagne -, la d・ocratie et la stabilit?ont ・?renforc・s au sein des nouveaux venus et l'Alliance a gagn?des ・ats acquis ?la d・ense de la communaut?transatlantique. Aujourd'hui, l'・argissement peut faire pour l'Europe de l'Est ce qu'il a fait pour l'Europe de l'Ouest. La perspective de l'admission au sein de l'OTAN a contribu?? consolider la d・ocratie en Europe centrale, ?renforcer la mise en place de l'・onomie de march?et ?encourager les ・ats d・ireux de se joindre ?nous ?r・ler leurs diff・ends avec leurs voisins.
Question - Comment l'・argissement de l'OTAN renforcera-t-il la stabilit?en Europe quand les pays dont la s・urit? est potentiellement la plus menac・ - y compris les ・ats baltes et plusieurs autres pays - ne feront pas partie du premier contingent des nouveaux membres de l'OTAN ?
M. Clinton - L'・argissement de l'OTAN aura pour effet de rehausser la stabilit?dans l'ensemble de l'Europe et d'am・iorer la s・urit?de toutes les d・ocraties du continent, et non pas simplement de celles qui auront ・?admises en premier. Cette remarque se justifie pour un certain nombre de raisons.
- Premi・ement, loin d'・re un ph・om・e qui ne se produira qu'une fois, l'・argissement de l'OTAN est un processus qui se poursuivra apr・ la premi・e s・ie d'admissions. La d・laration de Madrid stipule en termes clairs l'engagement qui a ・?pris ?nbsp;de garder l'Alliance ouverte ?l'admission de nouveaux membres dans l'avenir ? Les ・ats qui pourraient ・re susceptibles d'adh・er ?l'Alliance seront heureux d'apprendre que celle-ci a leur s・urit?? c・ur.
- Deuxi・ement, l'OTAN prend en ce moment toute une gamme de mesures directes de nature ?am・iorer la s・urit?des ・ats qui ne seront pas admis dans un premier temps, qu'il s'agisse d'am・iorations apport・s au programme de Partenariat pour la paix, de la cr・tion du Conseil de partenariat euro-atlantique ou de la conclusion d'une charte OTAN-Ukraine.
- Enfin, comme autrefois, l'OTAN continuera ?promouvoir la stabilit?et la coop・ation au-del?des fronti・es de ses ・ats membres. La perspective de l'・argissement a d・?・??l'origine de progr・ majeurs dans le r・lement des disputes et dans l'att・uation des tensions en Europe centrale et orientale et elle a encourag? un grand nombre de nouvelles d・ocraties ?contribuer de fa・n tangible ? la promotion de la s・urit??long terme, comme en t・oigne leur participation ?la force de stabilisation en Bosnie, sous le contr・e de l'OTAN.
Pour ・argir l'OTAN, il fallait inviter d'abord les candidats les mieux plac・, sinon l'・argissement n'aurait pas pu se faire. Les ・ats baltes comprennent que l'ouverture de l'OTAN renforce leur s・urit? dans la mesure o?elle ・end la stabilit?vers leurs fronti・es, m・e s'ils ne sont pas convi・ ?se joindre ? l'Alliance. Ils se sont d・lar・ solidaires de notre politique et ils ont publiquement approuv?les d・isions prises lors du sommet de Madrid. Les responsables ukrainiens ont adopt?le m・e comportement, parce qu'ils voient dans la pr・ence de futurs membres de l'OTAN sur leur fronti・e occidentale une contribution ?la s・urit??long terme de leur pays.
Question - Dans le ?nbsp;Rapport au Congr・ sur l'・argissement de l'OTAN ?que votre gouvernement a pr・ar? en f・rier 1997, vous posez en pr・isse que les ・ats-Unis n'assumeront que quinze pour cent des co・s directs de l'・argissement, que les nouveaux ・ats membres r・leront trente-cinq pour cent de la facture et que les autres membres actuels (・ats-Unis non compris) absorberont les cinquante pour cent restants. Les co・s seront-ils ventil・ de la sorte entre les ・ats membres, nouveaux et anciens ? Ferez-vous de l'accord sur le partage des co・s une composante des n・ociations sur l'・argissement ? Dans la n・ative, comment votre gouvernement et ceux qui vous succ・eront r・giront-ils quand les fonds viendront ?manquer ?
M. Clinton- L'estimation des co・s cit・ dans le rapport de mon gouvernement au Congr・, en f・rier 1997, se fondait en partie sur les accords types de l'OTAN en mati・e de r・artition des charges. Selon la formule habituelle, chaque pays assume les frais n・essaires ? l'entretien de son arm・ nationale. Dans le rapport ・abli en f・rier, nous sommes partis du principe selon lequel chaque pays prendrait ?sa charge les frais directement associ・ aux am・iorations n・essaires ? l'・argissement, sauf dans le cas des programmes qui rempliraient les crit・es de financement commun. Dans ces conditions, le minist・e de la d・ense a estim?que la part des am・iorations sujettes au financement national serait de quarante pour cent tandis que celles sujettes au financement commun serait de soixante pour cent. Comme la facture totale devrait osciller entre neuf et douze milliards de dollars, cela signifie que les nouveaux membres paieraient environ trente-cinq pour cent des am・iorations n・essaires (entre 3 et 4,5 milliards de dollars d'ici ?l'an 2009, soit environ entre 230 et 350 millions par an) ; les membres actuels (autres que les ・ats-Unis) prendraient ?leur charge cinquante pour cent des d・enses (entre 4,5 et 5,5 milliards de dollars pour la m・e p・iode, soit entre 350 et 425 millions de dollars par an) ; et les ・ats-Unis seraient responsables de vingt-quatre pour cent des am・iorations sujettes ?un financement commun, ce qui est leur part habituelle, (soit environ quinze pour cent de la facture totale directe de l'・argissement, c'est-?dire entre 1,5 et 2 milliards de dollars entre l'an 2000 et 2009), ce qui correspond ?une moyenne de 150 ?200 millions de dollars par an.
Outre les co・s directs de l'・argissement, les alli・ devront continuer ?titre individuel ?am・iorer leur capacit?de projection des forces, conform・ent ?leurs engagements pris en vertu du nouveau Concept strat・ique de l'Alliance adopt?en 1991. La capacit?de projection des forces rev・ira une importance accrue au fur et ? mesure de l'・argissement de l'OTAN, parce que les alli・ sont arriv・ ?la conclusion selon laquelle la d・ense du territoire des nouveaux membres reposera principalement sur l'octroi de renforcements en cas de danger plut・ que sur le d・loiement permanent de forces substantielles de combat. Comme les ・ats-Unis poss・ent d・?des capacit・ substantielles dans ce domaine, leur participation ? cette cat・orie de co・s ne sera pas consid・able. Nous continuerons d'encourager nos alli・ europ・ns, par le biais du processus de planification de la force collective de l'OTAN, ?poursuivre le d・eloppement de leurs capacit・ ?cet ・ard.
Les estimations ant・ieures des co・s de l'・argissement, y compris celles du gouvernement, ・aient n・essairement hypoth・iques. Maintenant que l'OTAN a arr・?la liste des ・ats invit・ ? entamer des pourparlers d'adh・ion, il sera possible d'・aluer plus pr・is・ent leurs besoins et leurs atouts en mati・e de s・urit? et d'en d・inir les cons・uences ?tirer pour les budgets de l'OTAN. Ce processus commencera imm・iatement et sera ・roitement li?? celui de l'accession ?l'OTAN. Chacun des trois ・ats invit・ ?adh・er ? l'Alliance s'est d・lar?dispos??contribuer aux co・s de son adh・ion, qu'il s'agisse des programmes financ・ par l'OTAN ou des frais nationaux, et les pourparlers d'adh・ion aideront ? clarifier ces obligations financi・es et les engagements pris.
L'・argissement ne se fera pas gratuitement. Toutefois, il est d'un prix abordable tant pour les ・ats membres que pour ceux qui le deviendront par la suite. Au vu des avantages consid・ables qui en d・ouleront en Europe comme aux ・ats-Unis, l'・argissement repr・ente une valeur extraordinairement rentable.
Question - Pour beaucoup d'entre nous, le plus grand danger qui menace les douze ・ats aspirant ?adh・er ?l'OTAN rel・e moins d'une menace militaire que d'une lutte ayant la stabilit? ・onomique pour enjeu. Ces douze ・ats se disputent ・rement le terrain. Si un petit nombre d'entre eux seulement adh・ent ? l'OTAN, les autres se trouveront d・avantag・ et moins bien plac・ pour encourager la cr・tion d'entreprises et attirer des investissements ・rangers. Cette forme de concurrence et de d・・uilibre pourrait bien attiser les frictions et l'instabilit?en Europe centrale. L'OTAN sera-t-elle alors oblig・ d'intervenir pour r・oudre ces conflits qui auront ・?caus・ par sa proc・ure de s・ection ? L'adh・ion ? l'Union europ・nne serait-elle une meilleure formule pour parvenir ? la stabilit?・onomique que recherchent les pays d・ireux de devenir membres de l'OTAN ?
M. Clinton - Les enjeux ・onomiques continuent effectivement de rev・ir une importance critique pour les ・ats d'Europe centrale et orientale. La plupart de ces ・ats doivent faire progresser et approfondir certains aspects de leur r・orme, de la privatisation ? l'am・ioration des r・imes de r・lementation en passant par la lutte contre la corruption. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous sommes favorables ?l'inclusion des ・ats d'Europe centrale et orientale dans l'Union europ・nne.
Si le r・e de l'Union europ・nne est effectivement critique, il n'y a toutefois pas de raison pour imposer un choix entre l'・argissement de cette organisation ou celui de l'OTAN. L'une et l'autre ont leur importance. Elles contribuent ind・endamment ?la prosp・it?et ? la s・urit?de l'Europe. Cela dit, l'・argissement de l'Union europ・nne ne suffit pas ?lui seul ?garantir les int・・s de notre pays en Europe en mati・e de s・urit?maintenant que la guerre froide est finie. Contrairement ?l'OTAN, l'Union europ・nne est d・ourvue de capacit?militaire. Or c'est cette capacit?qui fait la force de l'OTAN et elle demeure indispensable au maintien de la s・urit? en l'Europe.
?mesure que l'・onomie de march?s'implante en Europe centrale et orientale, il est raisonnable de s'attendre ?l'intensification de la concurrence ・onomique entre les ・ats de la r・ion, comme cela se passe en Europe occidentale et dans d'autres r・ions du monde. Toutefois, rien dans l'histoire ne permet d'affirmer que l'adh・ion ? l'OTAN deviendra un facteur d・erminant de la concurrence ・onomique dont l'Europe centrale et orientale sont le th蛯tre. L'adh・ion ? l'OTAN n'a jamais ・?invoqu・, au cours des cinquante derni・es ann・s, pour d・ourner les investissements ・rangers de la Su・e au profit de la Norv・e, par exemple.
Ce sont les lois fondamentales de l'・onomie qui r・issent les activit・ des entreprises et des investisseurs. Les ・ats d'Europe centrale et orientale se feront remarquer par les entreprises en jouant la carte de la privatisation, en g・ant judicieusement leurs budgets et leur masse mon・aire et en prenant leurs dispositions pour cr・r une main-d'・uvre talentueuse et r・uire le ch・age. Pour leur part, les ・ats europ・ns ?l'・onomie moins d・elopp・ ont int・・ ? approfondir ce genre de r・ormes, et la perspective d'adh・er ? l'OTAN leur donne une incitation suppl・entaire ?agir en ce sens. De surcro・, l'・argissement de l'OTAN, conjugu?au resserrement de la coop・ation en mati・e de s・urit?par le biais du Partenariat pour la paix et du Conseil de partenariat euro-atlantique, favorisera l'implantation de la stabilit?dans l'ensemble de l'Europe centrale et orientale, aussi bien dans les ・ats membres que dans les autres, de sorte que tous les pays pr・enteront un visage plus attrayant aux investisseurs. Dans la m・e logique, le non-・argissement de l'OTAN pourrait nuire au climat des affaires dans toute la r・ion. S'il est vrai que les soci・・ ne vont probablement pas se mettre ? investir dans un pays uniquement parce qu'il est membre de l'OTAN, il faut reconna・re qu'elles pourraient bien investir moins lourdement dans une r・ion, en l'occurrence l'Europe centrale ou orientale, si elles avaient des doutes quant ?sa s・urit?future.
Question - La Hongrie, la Pologne et la R・ublique tch・ue ont-elles les capacit・ militaires n・essaires pour contribuer positivement ?la s・urit?de l'OTAN ou seront-elles consommatrices nettes de la s・urit?dans un avenir pr・isible ?
M. Clinton - La Pologne, la Hongrie et la R・ublique tch・ue ont toutes les trois pris leurs dispositions pour r・ormer leurs forces arm・s, rehausser leurs capacit・ dans ce domaine et contribuer ? la s・urit?de l'Europe en dehors de leurs fronti・es. Le minist・e de la d・ense estime qu'elles pourront atteindre le stade de la ?nbsp;maturit?de capacit?nbsp;?dans les dix ans qui suivront leur adh・ion ?l'OTAN. Les nouveaux membres seront tenus de contribuer ? tout l'・entail des fonctions et des missions de l'Alliance en mati・e de s・urit?
M・e aujourd'hui, ces trois ・ats apportent des atouts non n・ligeables ?la force de s・urit?de l'OTAN. ?eux trois, ils apportent plus de trois cent mille soldats ?l'Alliance. Tous trois ont fermement plac?leur arm・ sous la supervision de civils. Leurs premi・es d・arches visant ?r・ormer leur d・ense ont port? essentiellement sur des am・iorations de leur interop・abilit? qui n'ont pas co・?cher, mais qui ont rapport?gros, et ce afin de pouvoir contribuer efficacement ?la s・urit?dans un avenir proche. Avec le temps, ils accro・ront leur capacit?d'agir conjointement avec les forces de l'OTAN dans leur pays et dans d'autres.
En outre, la Pologne, la Hongrie et la R・ublique tch・ue ont prouv?qu'elles ・aient pr・es ?contribuer ?la s・urit?au-del? de leurs fronti・es. La Pologne et la R・ublique tch・ue ont en effet envoy?un contingent pendant la guerre du golfe Persique. La Pologne a jou?un r・e de chef de file dans la r・ion en aidant la Lituanie et l'Ukraine ?d・elopper leurs forces arm・s et en cr・nt des unit・ mixtes avec chacun de ces pays. La Pologne, la Hongrie et la R・ublique tch・ue fournissent actuellement plus de mille cinq cents soldats ?la mission de la Force de stabilisation de l'OTAN en Bosnie-Herz・ovine, et la Hongrie sert de base au d・loiement des forces am・icaines en Bosnie. Par leurs efforts individuels et par leur participation ?de nombreux exercices du Partenariat pour la paix, ces trois ・ats ont commenc??am・iorer leurs capacit・ de coop・ation avec les forces de l'OTAN.
Chacun de ces ・ats devra poursuivre un programme ・ergique et soutenu de r・orme et de modernisation en vue de parvenir ?un plus haut degr?d'interop・abilit?et d'・argir ses capacit・ militaires dans les dix ann・s ?venir. Les responsables de ces trois ・ats se sont d・lar・ pr・s ?agir en ce sens, et ils ont d・ontr?que leur pays deviendrait ?la longue producteur net de s・urit?en ・ant membres ?part enti・e de l'OTAN.
Question - Lorsque l'on consid・e les ombres qui p・ent sur les int・・s des ・ats-Unis en mati・e de s・urit?nationale, l'arsenal nucl・ire substantiel de la Russie figure en premi・e place. Des progr・ consid・ables ont ・?r・lis・ dans la voie de l'att・uation des tensions nucl・ires, au prix de la r・uction consid・able des armements au cours des dix derni・es ann・s. ? l'heure actuelle, les dirigeants de la Russie commencent ?se r・oncilier avec la probabilit?de l'・argissement de l'OTAN. Mais comment les dirigeants de demain r・giront-ils ? En ・endant notre sph・e d'influence vers l'Est, ne donnons-nous pas ?Moscou une raison de ne plus soutenir ?l'avenir les r・uctions d'armes strat・iques et peut-・re m・e d'・aborer une politique nucl・ire de premi・e frappe ?
M. Clinton - Notre politique ?l'・ard de la s・urit? transatlantique vise l'objectif d'une Europe sans division, d・ocratique et pacifique. L'・argissement de l'OTAN constitue une composante importante de cette strat・ie. Il faut en dire autant des efforts que nous d・loyons ?l'appui du d・eloppement d'une Russie d・ocratique, prosp・e, en paix avec ses voisins et pr・e ? coop・er avec nous et avec d'autres ・ats sur toute une gamme de questions int・essant notre s・urit? telle la r・uction mutuelle de nos arsenaux nucl・ires. Il en va de m・e aussi en ce qui concerne nos d・arches, ayant culmin?en mai dans la signature de l'Acte fondateur OTAN-Russie, visant ?institutionnaliser une relation de grande envergure et fond・ sur la coop・ation entre l'Alliance et la Russie.
Le pr・ident Eltsine et d'autres responsables russes s'opposent ? l'・argissement de l'OTAN, ce qui indique en partie que de nombreux dirigeants politiques russes continuent de croire, ?tort, que l'Alliance fait planer une menace sur la s・urit?de leur pays. C'est un point sur lequel nous sommes convenus de ne pas ・re d'accord, ce qui ne nous emp・he pas de tenter ensemble de g・er ce d・accord. Mais ?en juger d'apr・ les faits observ・, l'・argissement de l'OTAN n'aura probablement pour effet ni de saper la r・orme en Russie ni de conforter les inconditionnels russes dans leur position. Ceux qui sugg・ent le contraire jugent la d・ocratie russe beaucoup plus fragile que ne l'ont d・ontr?les faits ces quelques derni・es ann・s. L'・argissement de l'OTAN n'inqui・e pas outre mesure la plupart des habitants de la Russie, qui se pr・ccupent bien davantage - et on le comprend - des salaires, des retraites, de la corruption et d'autres dossiers de politique int・ieure.
Au cours de l'ann・ ・oul・, avec l'・argissement de l'OTAN en toile de fond, le dossier de la r・orme en Russie et celui de la coop・ation en mati・e de s・urit?avec ce pays ont continu?de progresser. Le pr・ident Eltsine a ・?r蜑lu. Il a install?au gouvernement de nouveaux responsables qui sont acquis ?la modernisation de l'・onomie et ?son int・ration aux structures occidentales et mondiales. Il a choisi un nouveau ministre de la d・ense qui soutient le trait?START II de r・uction des armes nucl・ires. Lors du sommet qui s'est tenu en mars ?Helsinki, le pr・ident Eltsine a accept?de plaider pour la ratification de START II par le parlement russe et de s'attaquer ?la cr・tion d'un trait? START III qui pr・oirait des r・uctions suppl・entaires, et ce d・ l'entr・ en vigueur de START II. N'oublions pas, bien s・, que la Russie s'est jointe ?l'OTAN en mai en vue de la conclusion de l'Acte fondateur. De fait, la Russie se rapproche de l'Ouest ?mesure que l'・argissement de l'OTAN va de l'avant.
Ces ・olutions positives survenues r・emment mettent en question la th・rie selon laquelle l'・argissement de l'OTAN ・ode la r・orme et la coop・ation en mati・e de s・urit?en Russie. Quoi qu'il en soit, il serait contre-productif de lier notre politique ?l'・ard de l'OTAN ?l'intransigeance du parlement russe sur la question de START II. Cela reviendrait ?dire ?ce parlement que nous nous abstiendrons d'・argir l'OTAN tant qu'il n'aura pas ratifi?START II. Dans un tel cas, nous n'obtiendrions probablement ni l'un ni l'autre.
Question - Jusqu'?quel point avons-nous d? compromettre notre libert?d'action en mati・e de d・loiement des forces dans l'ensemble du th蛯tre ・argi de l'Alliance pour obtenir de la Russie qu'elle accepte le plan d'・argissement ?
M. Clinton - L'Acte fondateur OTAN-Russie ne visait pas ? acheter l'assentiment de la Russie. Il a ・?inspir?par notre conviction, et par celle de l'Alliance, que l'existence d'une solide relation entre l'OTAN et la Russie pourrait contribuer de fa・n importante ?l'objectif d'une Europe pacifique et sans division.
L'Acte fondateur institutionnalise cette relation et jette les bases du renforcement de la coop・ation. Par ailleurs, les acquis de l'OTAN demeurent prot・・. Le Conseil de l'Atlantique Nord reste l'organe directeur supr・e de l'Alliance. En ・ablissant un Conseil conjoint permanent entre l'OTAN et la Russie, l'Acte fondateur pose les fondements de la consultation, de la coordination et, dans la mesure du possible lorsque les circonstances l'exigent, d'un processus de d・ision et d'action conjointes. Pour autant, l'Acte fondateur stipule sans ・uivoque que l'OTAN conserve ?tout moment son ind・endance sur le plan tant des d・isions que de l'action. Le Conseil conjoint permanent offre ?la Russie une enceinte au sein de laquelle elle peut exprimer ses vues et, le cas ・h・nt, un m・anisme propre ?faciliter la coop・ation entre l'OTAN et la Russie. Mais il n'est pas question aujourd'hui que la Russie puisse opposer son veto aux d・isions de l'OTAN ni restreindre sa libert?d'action, et il n'en sera pas question plus tard non plus.
Si la Russie envisage sa relation avec l'OTAN dans un esprit constructif, le potentiel de coop・ation est consid・able sur toute une gamme de questions, de la non-prolif・ation ?l'aide humanitaire. Si la Russie d・ide de ne pas tirer parti des occasions qui lui sont offertes par l'Acte fondateur, aucun mal n'est fait. L'OTAN conserve sa force, son autonomie et sa capacit?d'action.
Rien dans l'Acte fondateur ne restreint la capacit?de l'OTAN de stationner des troupes, de d・loyer des armes ou d'ex・uter quelque mission que ce soit. La section finale de l'Acte r・ffirme la politique unilat・ale de l'OTAN qui existait pr・lablement en ce qui concerne les intentions d'action de l'Alliance ?nbsp;dans l'environnement de s・urit・ctuel et pr・isible ? Dans l'・ude qu'elle a r・lis・ en 1995 sur le th・e de l'・argissement, l'OTAN a conclu qu'elle n'aurait pas ?modifier son dispositif nucl・ire ; sur cette base, l'OTAN a d・lar?en d・embre 1996 que ses ・ats membres n'avaient ?nbsp;aucune intention, aucun projet et aucune raison de d・loyer des armes nucl・ires sur le territoire de nouveaux membres ?et qu'ils n'avaient ?nbsp;aucunement besoin de modifier un quelconque aspect du dispositif ou de la politique nucl・ire de l'OTAN ? D'autre part, l'Acte fondateur r・ffirme la d・laration unilat・ale de l'OTAN adopt・ en mars 1997 et selon laquelle ?nbsp;l'Alliance remplira sa mission de d・ense collective et ses autres missions en veillant ?assurer l'interop・abilit? l'int・ration et la capacit?de renforcement n・essaires plut・ qu'en recourant ?un stationnement permanent suppl・entaire d'importantes forces de combat ? Qui plus est, aucune d・laration unilat・ale de l'OTAN concernant la politique militaire cit・ dans l'Acte fondateur ne restreint la capacit?de l'Alliance ?effectuer des exercices, ?・ablir des quartiers g・・aux ou ?・uvrer ?la construction ou au maintien de l'infrastructure. De fait, l'Acte fondateur reconna・ que l'OTAN ?nbsp;devra compter sur une infrastructure ad・uate ?la mesure des t・hes pr・it・s ? ・ant admis que la strat・ie de l'OTAN repose maintenant sur la capacit?des ・ats ?recevoir des renforts.
L'Acte fondateur refl・e la politique de l'Alliance dans l'environnement de s・urit?tel qu'il est aujourd'hui et qu'il le sera dans un avenir pr・isible. Si la situation empirait, l'OTAN se r・erve le droit de r・xaminer sa politique relative aux d・loiements nucl・ires et classiques, et l'Acte fondateur ne l'en emp・he nullement. Nous formons toutefois l'espoir que les tendances tr・ positives observ・s r・emment en Europe se poursuivront et que l'Acte fondateur servira de m・anisme pour l'expansion consid・able de la coop・ation entre l'OTAN et la Russie, et nous comptons bien qu'il en sera ainsi.