Un monde sans mines terrestres en l'an 2010 : un objectif r・lisable
Les ・ats-Unis sont engag・ dans une action concert・ qui a pour objet d'・iminer d'ici ?la fin de la prochaine d・ennie les dangers que les mines terrestres constituent pour les civils du monde entier, d・larent M. Steinberg et Mme Zimmerman. Ces derniers sont convaincus que les ・ats-Unis peuvent atteindre cet objectif en ・uvrant de concert avec les gouvernements, les institutions internationales, les organisations non gouvernementales et les simples citoyens du monde entier. M. Steinberg, ancien ambassadeur des ・ats-Unis en Angola, est le repr・entant sp・ial du pr・ident et de la secr・aire d'・at pour le d・inage humanitaire mondial. Mme Zimmerman est titulaire d'une bourse Harold Rosenthal et travaille au sein de l'Office pr・identiel du d・inage humanitaire mondial. Elle termine actuellement sa ma・rise ?l'Institut des ・udes internationales de Monterey. |
Quiconque a v・u dans un pays ravag?par les mines terrestres ne saurait rester insensible ?la terreur qu'inspirent ces armes. En Angola, par exemple, on est tous les jours t・oin de la trag・ie que causent des millions de mines terrestres enfouies par une douzaine d'arm・s distinctes tout au long de trente ann・s de conflits. Sur l'ensemble du territoire angolais, on d・ombre environ 80.000 amput・ victimes de l'explosion d'une mine terrestre, des centaines de milliers de personnes d・lac・s qui ont fui leurs foyers et leurs champs fertiles ainsi que des millions de personnes traumatis・s et vivant une situation ・onomique difficile.
?travers le monde, de l'Afghanistan au Zimbabwe et du Cambodge au Kosovo, les 70 millions de mines qui ont ・?plac・s dans quelque 70 pays constituent un danger non seulement pour les individus - dont 300.000 ont ・?victimes d'explosions accidentelles - mais aussi pour la stabilit?politique, ・onomique et sociale des pays touch・. Les mines terrestres sont un obstacle ?la paix et ?la d・ocratie ; elles emp・hent les r・ugi・ de regagner leurs foyers apr・ le r・lement d'un conflit ; et elles retardent le passage du stade du recours au secours de l'・ranger ?celui du redressement et du d・eloppement.
Notre gouvernement est profond・ent attach??mettre fin ?la crise humanitaire dont les mines terrestres sont ?l'origine. L'objectif du pr・ident Clinton contenu dans son initiative baptis・ " D・inage 2010 " consiste ?・iminer dans les dix ans ?venir le p・il que font courir les mines terrestres aux populations civiles du monde entier.
Nous prenons des mesures essentielles ?cette fin. Notre gouvernement finance dans environ 28 pays ?forte concentration de mines des programmes destin・ ?appuyer les op・ations de d・inage dans les zones les plus infest・s, que ce soit en fournissant de l'・uipement, en apportant un concours financier ou en formant des techniciens. De fait, le minist・e de la d・ense des ・ats-Unis a form?quelque 3.000 d・ineurs humanitaires dans le monde entier, soit ?peu pr・ le tiers des effectifs mondiaux. Nous participons avec l'UNICEF (le Fonds international de secours ?l'enfance) et d'autres organismes ?la r・lisation de programmes visant ?sensibiliser les enfants et leurs parents aux moyens d'identifier et d'・iter ces armes dangereuses. Nous effectuons des travaux de recherche pouss・ sur les nouvelles techniques de d・inage. Sous l'・ide du Fonds Leahy d'aide aux mutil・ de guerre, qui d・end de l'Agence des ・ats-Unis pour le d・eloppement international (USAID), nous finan・ns les interventions de groupes priv・ qui viennent en aide aux personnes accident・s lors de l'explosion accidentelle de mines, qu'elles aient besoin de proth・es, de r蜑ducation physique ou d'un appui ?la r・nsertion sociale.
Pour r・umer, nous avons allou?250 millions de dollars au cours des cinq derni・es ann・s ?des programmes de ce type, et nous intensifions notre action en 1999 en y consacrant plus de 100 millions de dollars.
Malgr?l'immensit?de la t・he qui nous attend, la situation relative aux mines terrestres n'est pas aussi d・esp・・ qu'on le croit souvent. Gr・e ?l'aide des Nations unies et de donateurs ・rangers, le Cambodge, par exemple, a r・uit son taux d'accidents li・ aux mines de 90% depuis 1992. En Afghanistan, des dizaines de milliers d'hectares de terres arables qui avaient ・?min・ sont aujourd'hui cultiv・. Au Mozambique, pr・ de 6.500 kilom・res de routes ont ・?d・arrass・ de ces engins explosifs, ce qui a permis ?des milliers de personnes d・lac・s de regagner leurs foyers. On peut aussi se f・iciter de l'・olution de la situation au Laos, en Namibie, au Rwanda et dans d'autres pays.
Pour arriver ?nos fins dans ce domaine, nous ・uvrons en liaison avec l'ONU, et notamment avec son Service d'action relatif aux mines, le Programme des Nations unies pour le d・eloppement et l'UNICEF ; avec des organisations non gouvernementales (ONG) ; d'autres bailleurs de fonds ・rangers ; et, tout particuli・ement, avec les pays affect・ directement par ces objets explosifs. Aux ・ats-Unis, les particuliers apportent eux aussi leur concours en mettant leur cr・tivit? leurs talents et leurs ressources au service de cette cause par le biais de partenariats imaginatifs.
De surcro・, les plus grands cerveaux des ・ats-Unis et du monde s'emploient ?trouver de meilleures techniques de d・ection et de d・layage des mines. Le laboratoire du minist・e de la d・ense sp・ialis?en vision nocturne, la Defense Advanced Research Projects Agency et quinze universit・ des ・ats-Unis effectuent des travaux de recherche sur les techniques prometteuses, ce qui les am・e souvent ?appliquer celles de l'・e spatiale ?la protection de la vie sur Terre, m・e si elles visaient ?l'origine ?d・ecter la pr・ence de la vie sur Mars.
H・as, ces d・arches passent parfois inaper・es parce que les ・ats-Unis n'ont pas sign?la Convention d'Ottawa. Notre gouvernement se f・icite de la d・ermination de la communaut?internationale ?faire dispara・re la crise humanitaire qui d・oule de l'emploi de mines terrestres antipersonnel, mais nous n'avons pas sign?la Convention d'Ottawa parce que le pr・ident veille ?la s・urit?de nos soldats et qu'il tient compte de nos responsabilit・ uniques vis-?vis de nos amis et alli・ ?travers le monde, notamment en mati・e de d・ense de la Cor・ du sud.
Lors des n・ociations de cette convention, nous avons tent?de faire adopter deux changements qui auraient lev?les obstacles ?notre signature. Premi・ement, nous voulions que soit mise en place une p・iode de transition d'une dur・ ad・uate de fa・n ?nous donner le temps d'identifier d'autres moyens de prot・er nos soldats et d'en faire l'essai sur le terrain. Deuxi・ement, nous souhaitions l'adoption d'une clause qui nous permettrait de continuer d'utiliser nos syst・es antichars mixtes, qui sont autodestructibles et autod・amor・bles. Ils sont en effet class・ parmi les mines terrestres antipersonnel aux termes de la Convention, alors qu'ils ne contribuent en aucune mani・e ?la crise humanitaire. Nous regrettons que ces modifications n'aient pas ・?retenues.
Cela dit, les ・ats-Unis signeront la Convention d'ici ?l'an 2006 si, d'ici l? nous parvenons ?mettre au point des produits de substitution aux mines terrestres antipersonnel et ?nos syst・es antichars. Rien ne garantit ・idemment que nous aurons atteint cet objectif en l'an 2006, mais nous remuons ciel et terre pour y parvenir.
Quoi qu'il en soit, nous avons d・ruit 3,3 millions de mines terrestres antipersonnel. Nous cesserons d'en utiliser en dehors de la r・ublique de Cor・ d'ici ?l'an 2003. En 1997, le pr・ident a frapp?d'interdiction permanente l'exportation ou le transfert de ces engins explosifs et nous cherchons ?universaliser cette prohibition dans le cadre de la Conf・ence du d・armement, ?Gen・e. Nous nous f・icitons de ce que le S・at ait r・emment ratifi? apr・ qu'il eut ・?amend? le Protocole relatif aux mines annex??la Convention sur les armes classiques. Ce document contient des restrictions importantes en mati・e de pose de mines terrestres et il est bien re・ par d'importants pays producteurs ou exportateurs de ces objets explosifs non signataires de la Convention d'Ottawa.
Envisag・s dans le contexte de nos activit・ de d・inage ?titre humanitaire, ces mesures r・・ent une conception s・ieuse et pragmatique des probl・es ・anant des mines terrestres. Unis avec d'autres gouvernements, des institutions internationales, des ONG et de simples citoyens de nombreuses nationalit・, nous pouvons atteindre l'objectif de l'・imination, d'ici ?2010, du p・il que les mines terrestres font courir aux populations civiles du monde entier. Le moins que nous puissions faire pour les enfants qui na・ront pendant le prochain mill・aire, c'est de leur laisser un monde dans lequel ils pourront marcher sans crainte.
Partenariats entre les secteurs public et priv?BR>en vue du combat contre les mines terrestres
- En mars 1999, l'U.N. Association of the USA et l'institut Humpty Dumpty ont lanc?un programme qui a pour mission d'aider les Nations unies et les gouvernements d'accueil ?d・layer les champs de mines les plus dangereux d'Afghanistan, de Bosnie-Herz・ovine, du Cambodge, de Croatie et du Mozambique. ?l'heure actuelle, des ・oles, des organisations civiques et des entreprises de treize ・ats f・・・ des ・ats-Unis proc・ent ?des activit・ de collecte de fonds ?l'appui de ce programme, qui tire une part importante de son financement du gouvernement f・・al des ・ats-Unis et de la Fondation de l'ONU. - L'association DC Comics, le minist・e de la d・ense des ・ats-Unis et l'UNICEF ont produit environ 1,5 million d'exemplaires d'une bande dessin・ qui met en sc・e Superman et Wonder Woman pour apprendre aux enfants ?identifier les mines terrestres et ?les ・iter. Ces magazines, qui sont destin・ ?la Bosnie, ?l'Am・ique centrale et au Kosovo, feront prochainement l'objet d'une version en portugais qui sera diffus・ en Afrique. - Le Marshall Legacy Institute a mis sur pied toute une campagne qui vise ?promouvoir l'achat, la formation et le d・loiement de chiens sp・ialis・ dans la d・ection des mines. La soci・?am・icaine de protection des animaux donne sa pleine adh・ion ?ce programme, en partie parce que les mines terrestres tuent jusqu'?un demi-million d'animaux par an dans le monde entier. Le gouvernement des ・ats-Unis a fourni le capital d'amor・ge n・essaire ?cette initiative. - Plusieurs groupes, dont la Fondation am・icaine des anciens combattants du Vi・-Nam (VVAF), le World Rehabilitation Fund, World Vision, l'association des m・ecins contre les mines terrestres, CARE et le Landmine Survivors Network r・pprennent ?vivre aux personnes mutil・s ?la suite d'un accident en mettant ?leur disposition des proth・es, des services de r蜑ducation physique et une aide ?la r・nsertion sociale. Un grand nombre de ces groupes re・ivent un appui financier de l'USAID en vertu du Fonds Leahy d'aide aux mutil・ de guerre. - La VVAF joue un r・e de premier plan dans un projet de l'ONU qui a pour objet d'・aluer l'ampleur du probl・e que posent les mines terrestres dans une douzaine de pays durement touch・. Ce programme, que soutiennent le d・artement d'・at, la Fondation de l'ONU et le Canada, apportera un concours pr・ieux au niveau de la formulation de nouvelles strat・ies et il nous aidera ?mesurer le succ・ de nos interventions. - Un certain nombre d'organisations, dont la Fondation Rockefeller, s'emploient ?produire un CD-ROM qui servira ?・uquer les jeunes d'・e scolaire, les associations civiques et d'autres organismes du monde entier sur tous les aspects des probl・es pos・ par les mines terrestres. De m・e, beaucoup d'・oles aux ・ats-Unis int・rent ce sujet ?leurs programmes scolaires. |