Le renforcement du r・ime de non-prolif・ation
est essentiel ?la s・urit?mondiale
・ant donn?les possibilit・ croissantes d'acquisition ou d'utilisation d'armes de destruction massive (ADM) par les terroristes, le gouvernement Clinton s'est fix?trois grandes priorit・ : le renforcement du r・ime de non-prolif・ation, la prise en compte des graves dangers que pr・entent les armes de destruction massive au niveau r・ional, et le renforcement des mesures de d・ense contre ces armes. M. Samuel Berger, conseiller du pr・ident Clinton en mati・e de s・urit?nationale, livre ses r・lexions sur ces trois points. |
L'une des grandes priorit・ du pr・ident Clinton a ・?de freiner l'expansion des armes de destruction massive. La raison en est claire : on porterait gravement atteinte ?la s・urit?mondiale en permettant ?un nombre croissant de pays, y compris ceux qui s'affrontent dans d'・res rivalit・ r・ionales, et m・e ?des groupes de terroristes, de se doter d'armes nucl・ires, chimiques et biologiques, et en autorisant la mise au point d'armes de plus en plus destructives. C'est pourquoi les ・ats-Unis continueront d'・uvrer au renforcement des initiatives et des accords mondiaux de non-prolif・ation.
Des ・・ements troublants ont r・emment soulign?l'urgence de cette t・he.
En mai 1998, l'Inde et le Pakistan ont proc・??des essais nucl・ires mettant en ・idence l'intensit?de la rivalit?nucl・ire qui couvait de longue date en Asie du Sud. Ces essais risquaient de d・lencher une course aux armements et aux missiles nucl・ires dans la r・ion. Cette ann・, la confrontation dans la r・ion du Kargil, au Cachemire, est venue r・ffirmer le danger constant d'・uption de conflits violents entre ces deux rivaux.
En juillet 1998, l'Iran a effectu?un essai du missile Shahab-3, d・ontrant ainsi sa capacit?de frappe ?longue port・ au Proche-Orient. Cette capacit? alli・ ?la poursuite des recherches iraniennes dans le domaine de l'armement nucl・ire, menace la stabilit?de la r・ion.
En ao・ 1998, la Cor・ du Nord a test?son missile Taepo-Dong au-dessus du Japon. Ce test et les renseignements indiquant que la Cor・ du Nord pr・are un second essai d'un missile de longue port・ risquent de saper les efforts de r・ablissement de la paix et de la s・urit?dans la r・ion.
Entre temps, les difficult・ ・onomiques persistantes de la Russie accroissent la n・essit?pour Moscou de contr・er les exportations illicites de mat・iaux et de techniques li・ aux armements. Les scientifiques et les instituts impliqu・ dans la mise au point d'armes subissent des pressions financi・es de plus en plus fortes qui les incitent ?vendre leur production ?tous les acqu・eurs, y compris aux ・ats d・oy・.
Enfin, en d・embre 1998, le dirigeant irakien Saddam Hussein a une fois encore manqu??sa promesse de coop・er avec les inspecteurs des Nations unies, faisant fi des avertissements de la communaut?internationale. Les ・ats-Unis, en collaboration avec la Grande-Bretagne, ont ripost?par la force en attaquant les structures irakiennes de mise au point et de production d'ADM, afin de r・uire ses capacit・ de menacer ses voisins. Mais nous n'avons pas ・imin?le danger, et notre volont?de parer ?la menace pos・ par Saddam Hussein ne fl・hira pas.
Outre ces d・eloppements sp・ifiques, nous avons assist??la mont・ de deux grandes tendances dangereuses. Tout d'abord, comme le pr・ident l'a not??de multiples reprises, le risque li??l'acquisition et ?l'utilisation d'armes chimiques ou biologiques ?des fins terroristes ne fait que cro・re.
En second lieu, la prolif・ation des missiles balistiques s'est intensifi・, comme l'ont d・ontr?les essais des Iraniens et des Cor・ns du Nord, et les progr・ des programmes de missiles de l'Inde et du Pakistan. Si la capacit?de se doter de missiles intercontinentaux reste hors d'atteinte d'un grand nombre de pays, l'acquisition de missiles ?plus courte port・, reposant sur la technologie du SCUD ?carburant liquide, est beaucoup plus facile. Le R・ime de limitation des techniques de missiles (MTCR) contribue ?circonscrire la propagation de cette technologie, mais certains fournisseurs cl・ tels que la Cor・ du Nord n'y ont pas adh・? Il est regrettable de constater que, dans des r・ions telles que le Proche-Orient et l'Asie du Sud, la dynamique politique s'oppose toujours aux accords de limitation de ces missiles.
Il n'y a toutefois pas que de mauvaises nouvelles en ce qui concerne la non-prolif・ation et plusieurs ・・ements encourageants sont ?signaler. La Conf・ence multilat・ale sur le d・armement a convenu d'arrangements relatifs aux n・ociations sur un trait?d'arr・ de la production de mati・es fissiles ?usage militaire. Le Br・il a ratifi?le Trait?d'interdiction compl・e des essais nucl・ires et a sign?le Trait?de non-prolif・ation, parachevant ainsi un processus remarquable qui ・imine pratiquement la menace de prolif・ation nucl・ire en Am・ique latine. La Russie a pris des mesures destin・s ?emp・her la diss・ination des techniques des armements au-del?de ses fronti・es. Et le Congr・ des ・ats-Unis a adopt?des mesures l・islatives essentielles visant l'application de la Convention sur les armes chimiques.
Egalement encourageante a ・?la r・ction mondiale aux essais nucl・ires de l'Inde et du Pakistan : ces essais ont fait l'objet d'une r・robation quasi universelle. Les ・ats-Unis, la Chine et la Russie se sont exprim・ d'une m・e voix. Les grandes puissances et de nombreux pays du monde en d・eloppement ont fait chorus ?ce sujet. Une telle r・ction a d・ontr?non pas l'invalidit? mais la solidit?des normes internationales en mati・e de non-prolif・ation.
Cependant, des d・is croissants jettent une ombre sur ces signes positifs. Plus que jamais, les pays du monde doivent s'unir pour b・ir un avenir plus s・. Permettez-moi de brosser ici le tableau des initiatives politiques des ・ats-Unis visant ?pr・enir et ?prendre en compte le probl・e de la prolif・ation alors que nous abordons un si・le nouveau.
En premier lieu, nous agissons vigoureusement pour renforcer le r・ime de non- prolif・ation ; j'entends par l?le consensus, les structures et les accords internationaux visant ?limiter les armes de destruction massive et les missiles balistiques.
Il est essentiel de renforcer ce r・ime pour encourager les pays ?・iminer ou ?limiter les armes de destruction massive et les missiles balistiques sans crainte de se trouver d・avantag・ par rapport ?des rivaux dot・ de telles armes. Le r・ime est essentiel aussi pour isoler les pays qui refusent d'y adh・er, pour leur imposer des pressions dans le sens d'une limitation de leurs programmes et, ?terme, pour les amener ?changer d'avis.
S'agissant du renforcement du r・ime, le pr・ident Clinton continue de souligner que l'obtention de l'avis et de l'accord du S・at des ・ats-Unis pour la ratification du Trait?d'interdiction compl・e des essais nucl・ires est l'un des principaux objectifs de sa politique ・rang・e. Le pr・ident a qualifi?ce trait?de " prix le plus longtemps et le plus r・olument recherch?de l'histoire de la limitation des armements ". La population des ・ats-Unis se prononce par une ・rasante majorit?en faveur de ce trait? comme elle le fait de mani・e constante depuis que le pr・ident Eisenhower l'a propos?il y a plus de quarante ans.
Le Trait?interdit toutes les explosions nucl・ires exp・imentales. Il convient de nous arr・er ici un instant et d'analyser la situation : cent cinquante-deux pays, dont les ・ats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine, ont pris l'engagement de s'abstenir, ?tout jamais, de proc・er ?de tels essais. Quarante et un pays, y compris un grand nombre de nos alli・, l'ont d・?ratifi? Nous ne devons pas laisser cette chance exceptionnelle nous ・happer.
En vertu de ses dispositions, le Trait?d'interdiction des essais nucl・ires ne peut pas entrer en vigueur tant que les ・ats-Unis et les autres grands pays d・ign・ ne l'ont pas ratifi? Comme l'a d・lar?le pr・ident, si nous ne le ratifions pas, nous saperons tous nos autres efforts de limitation de la prolif・ation des armes nucl・ires, y compris en Asie du Sud, o?l'Inde et le Pakistan ont d・?annonc?leurs intentions d'adh・er au Trait?
Le pr・ident a longuement expliqu?au public am・icain que le Trait?allait dans le sens de l'int・・ national des ・ats-Unis. Quatre anciens chefs de l'・at-major des arm・s, John Shalikashvili, Colin Powell, William Crowe et David Jones, ainsi que l'actuel chef de l'・at-major, Henry Shelton, figurent parmi les nombreux responsables am・icains qui sont de cet avis. Les ・ats-Unis ont d・?mis un terme ?leurs essais nucl・ires. Les experts affirment que nous pouvons maintenir une force de dissuasion efficace sans ces essais. La question se pose maintenant de savoir si nous allons adopter ou perdre un trait?v・ifiable qui emp・hera les autres pays de proc・er ?des essais d'armes nucl・ires.
Le Trait?freinera le d・eloppement d'armes nucl・ires ・olu・s par des pays qui les ont d・?et limitera les possibilit・ pour les autres pays de les acqu・ir. Il renforcera ・alement la capacit?des pays de d・ecter les activit・ suspectes des autres et de les en dissuader. Avec ou sans Trait?d'interdiction compl・e, nous devons surveiller de telles activit・. Le Trait?nous donne de nouvelles armes pour nous acquitter de cette mission vitale : un r・eau mondial de capteurs pour compl・er les capacit・ nationales de renseignement et le droit de demander de proc・er ?des inspections sur place, presque sans pr・vis, dans les autres pays.
Outre le Trait?d'interdiction des essais nucl・ires, les ・ats-Unis souhaitent r・liser de rapides progr・ sur un trait?d'interdiction de la production de mati・es fissiles. ?l'automne de 1998, nous avons demand??tous les pays ayant proc・??des essais nucl・ires d'observer un moratoire volontaire sur la production de ces mati・es, ce qu'ont fait les ・ats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine. Nous esp・ons que tous ces pays, ainsi que l'Inde et le Pakistan, observeront officiellement ce moratoire pendant que nous nous effor・ns de conclure un trait?dans le cadre de la Conf・ence du d・armement.
Nous nous attacherons ・alement ?renforcer d'autres composantes du r・ime de non- prolif・ation nucl・ire, notamment les garanties appliqu・s par l'Agence internationale de l'・ergie atomique (AIEA). Et nous mettrons en ・uvre l'initiative annonc・ en Russie en 1998 par les pr・idents Clinton et Eltsine, en vertu de laquelle les ・ats-Unis et la Russie se d・arrasseront respectivement de cinquante tonnes de plutonium dont ils n'ont plus besoin pour leurs programmes militaires. Cent tonnes de plutonium permettraient de produire des milliers d'armes nucl・ires.
Un autre argument susceptible de persuader certains pays de renoncer aux armes nucl・ires serait des progr・ dans le processus des accords START (Trait?de r・uction des armes strat・iques), d・lench?par les ・ats-Unis et la Russie afin de r・uire leur arsenal nucl・ire. Lors de leur rencontre de juin 1999 ?Cologne, les pr・idents Clinton et Eltsine ont r・ffirm?leur volont?commune d'assurer l'entr・ en vigueur de la deuxi・e phase du trait?START. Nous esp・ons que la Douma ratifiera promptement le START II cet automne, car ce trait?renforcera la s・urit?de la Russie comme des ・ats-Unis. Lors de la r・nion de suivi qui a eu lieu en juillet ?Washington, le premier ministre Stepashin et le vice-pr・ident Gore ont convenu que les pourparlers sur le START III et sur le Trait?de limitation des syst・es de missiles antimissiles (ABM) de 1972 commenceraient en ao・. Nous cherchons ?conclure un trait?START III pr・oyant des r・uctions encore plus radicales que celles obtenues en vertu de l'accord d'Helsinki pass?entre les pr・idents Clinton et Eltsine en 1997.
?l'・idence, notre volont?de renforcer le r・ime mondial de non-prolif・ation ne se limite pas aux armes nucl・ires. Les ・ats-Unis ont ratifi?la Convention sur les armes chimiques en 1997. Ils continuent de d・loyer des efforts soutenus en vue d'atteindre un autre objectif prioritaire ・onc?par le pr・ident Clinton dans son discours de 1998 sur l'・at de l'Union, ?savoir le renforcement de leur capacit?de d・erminer quels sont les ・ats respectueux des clauses de la Convention sur les armes biologiques. Nous sommes d・ermin・ ?obtenir l'ann・ prochaine un accord international sur les mesures relatives aux d・larations et aux inspections gr・e auquel il sera beaucoup plus difficile pour les ・ats d'・happer ?leurs obligations en vertu de la Convention.
Les conventions sur les armes chimiques et biologiques sont vitales, non seulement pour emp・her les ・ats de se doter d'armes de destruction massive, mais ・alement, avec l'appui des forces de police et du renseignement, pour ・iter que les terroristes ne se procurent de telles armes. Bien que les conventions concernent essentiellement les obligations des ・ats et non celles d'organismes ne relevant pas de leur autorit? pratiquement tous les ・ats figurant sur la liste des pays soutenant le terrorisme tenue par le d・artement d'・at des ・ats-Unis poss・ent des programmes d'acquisition d'armes de destruction massive. En tant que fournisseurs potentiels, ces ・ats suscitent de vives inqui・udes. Dans le cadre d'un r・ime strict de non-prolif・ation, les ・ats qui se refusent ?signer ou ?appliquer les conventions seront isol・, leurs capacit・ d'obtention de mat・iel li?aux armements seront limit・s, et il leur sera cons・uemment plus difficile d'aider les terroristes, notamment ?se procurer des armes de destruction massive.
Notre deuxi・e groupe de priorit・ vise ?relever les d・is les plus pressants en mati・e de prolif・ation r・ionale.
En Asie du Sud, nous avons cherch??obtenir une vigoureuse r・ction internationale afin de dissuader l'Inde et le Pakistan de proc・er ?d'autres essais. Le pr・ident Clinton, la secr・aire d'・at Albright, le secr・aire d'・at adjoint Strobe Talbot et d'autres ont entrepris d'intenses d・arches diplomatiques pour ・iter une aggravation des tensions et un affrontement nucl・ire entre l'Inde et le Pakistan. Nous continuerons d'encourager le dialogue indo-pakistanais qui s'est engag?de fa・n si encourageante ?Lahore en f・rier 1999. Nous encouragerons ・alement ces deux nations ?・uvrer en vue de r・ultats concrets en mati・e de non-prolif・ation : adh・ion au Trait?d'interdiction compl・e des essais nucl・ires, l'・ablissement de stricts contr・es ?l'exportation et la limitation de la production de mati・es fissiles, de la mise au point et du d・loiement de missiles balistiques.
Les pourparlers avec la Cor・ du Nord sont un exercice d・icat n・essitant un m・ange judicieux de dissuasion, de diplomatie et d'actions vigoureuses dans le sens de la non-prolif・ation. L'accord-cadre n・oci?en 1994 a mis un terme ?la production de mati・es fissiles pouvant ・re utilis・s ?des fins militaires. L'inspection en r・le du site nucl・ire de Kumchang-ni au printemps 1999 nous a rassur・. Toutefois, nous demeurons vivement pr・ccup・ par la possibilit?d'un autre essai de missile ?longue port・ par Pyongyang. Comme l'ont d・lar?les ministres de la d・ense des ・ats-Unis et de la Cor・ du Sud, MM. Cohen et Cho, le 29 juillet 1999 ?S・ul, la Cor・ du Nord aurait bien plus ?perdre qu'?gagner en lan・nt un autre missile.
Nous avons un ordre du jour bien rempli de questions relatives au contr・e des armements et ?la non-prolif・ation ?examiner avec la Chine. Nous continuerons de rechercher l'entr・ de la Chine dans le R・ime de limitation des techniques de missiles, mesure que les autorit・ chinoises ont, en juin 1999, convenu d'envisager s・ieusement. Notre dialogue avec la Chine sur la non-prolif・ation a produit des r・ultats concrets. La Chine a mis un terme ?sa coop・ation avec les installations nucl・ires non r・lement・s, s'est engag・ ?s'abstenir de nouvelles initiatives de coop・ation nucl・ire avec l'Iran, m・e ?des fins pacifiques, a promulgu?des lois r・issant l'exportation d'articles ?applications nucl・ires ?double usage, et est devenue membre du Comit?Zangger (organisme multilat・al coordonnant la surveillance des exportations de produits nucl・ires).
Nous ・uvrons avec la Chine en vue de convenir de nouvelles dispositions de v・ification destin・s ?renforcer la Convention sur les armes biologiques. Nous souhaiterions que P・in ・ende ses contr・es ?l'exportation afin de couvrir tous les pr・urseurs chimiques figurant sur la liste du Groupe Australie (organisme multilat・al coordonnant la surveillance des exportations afin de pr・enir la prolif・ation de l'armement chimique et biologique).
S'agissant de l'Irak, nous maintiendrons les sanctions jusqu'?ce que ce pays honore pleinement ses engagements en vertu des r・olutions du Conseil de s・urit?des Nations unies et notamment son obligation d'・iminer enti・ement ses programmes d'ADM. Nous n'en d・ordrons pas : le plein respect des r・olutions du Conseil de s・urit?est une condition absolument n・essaire de la lev・ des sanctions. Il appartient ?Saddam Hussein de d・ider s'il en souhaite la lev・, en renon・nt ?ses armes de destruction massive. Entre temps, nous sommes pr・s ?agir de mani・e d・isive, y compris en recourant ?la force, si nous constatons que l'Irak reprend la mise au point de ces armes.
En ce qui concerne la Russie, nous continuerons d'・uvrer avec les pouvoirs publics afin de mettre un terme ?la dangereuse prolif・ation susceptible de r・ulter des activit・ d'entit・ russes, notamment celles qui coop・ent avec les programmes de missiles et d'armes nucl・ires de l'Iran. Cette question est toujours au premier plan de nos pr・ccupations, et elle a ・?abord・ par le pr・ident Clinton et le vice-pr・ident Gore lors de leurs r・ents entretiens avec le pr・ident Eltsine et l'ancien premier ministre Stepashin.
Nous continuerons d'・uvrer avec la Russie aux fins de renforcer son syst・e de surveillance des exportations et sa capacit?d'agir de mani・e efficace contre les entreprises et les individus qui contreviennent ?la l・islation russe et qui font passer leur propre int・・ avant ceux de la Russie. Nous avons ・abor??cet effet des mesures visant ?encourager un comportement responsable. Nous avons pr・u, et avons impos?dans certains cas, des sanctions s・・es ?l'encontre des entit・ russes qui violent les normes internationales de non-prolif・ation.
Toutefois, ?longue ・h・nce, la protection la plus efficace contre la prolif・ation d'origine russe ne viendra pas de sanctions prises par les ・ats-Unis, mais d'un syst・e de contr・e des exportations con・ et appliqu?de mani・e efficace par la Russie. Seule la Russie peut surveiller ses propres fronti・es, ses usines et ses instituts technologiques.
Les signes d'une ・olution r・ente dans une direction positive indiqueraient que notre strat・ie se r・・e op・ante. Au cours des deux derniers mois, la Russie a renforc?les dispositions fondamentales de sa politique de non-prolif・ation et de son syst・e de contr・e des exportations. Les organismes russes ont re・ l'ordre de mettre en ・uvre un programme de travail con・ en coop・ation avec les ・ats-Unis et r・ondant ?certaines de nos pr・ccupations les plus imm・iates en mati・e de non-prolif・ation. En juillet, le pr・ident Eltsine a promulgu?une loi de limitation des exportations pr・oyant de strictes sanctions civiles et criminelles contre les entreprises et les individus coupables d'activit・ favorisant la prolif・ation des armements. Par ailleurs, les Russes coop・ent avec des experts am・icains ?la mise en place de m・anismes efficaces de surveillance des exportations dans les entreprises russes du secteur a・ospatial. Ces m・anismes internes, d・?en place dans les autres pays industrialis・, formeront la premi・e ligne de d・ense afin d'・iter que des techniques sensibles ne tombent entre de mauvaises mains.
?pr・ent que ces instruments sont en place, nous encourageons le gouvernement russe ?prendre des mesures tangibles d'application des contr・es ?l'exportation et de dissuasion des ・entuels contrevenants. Il est essentiel que des progr・ soient obtenus au cours des mois ?venir, et nous entendons surveiller de pr・ les initiatives de la Russie dans ce sens.
Nos efforts dans ce domaine comprennent ・alement des programmes con・s pour r・ondre au besoin tr・ r・l de fournir des emplois aux scientifiques sp・ialis・ dans les armes de destruction massive. C'est pourquoi nous finan・ns le Centre international des sciences et des techniques de Moscou ainsi que d'autres initiatives, pour permettre ?ces chercheurs de mettre leurs connaissances au service d'activit・ civiles. C'est ・alement dans ce dessein que nous recherchons des fonds pour appuyer l'Initiative des villes nucl・ires, qui vise ?aider la Russie ?reconvertir ses installations de production d'armes nucl・ires ?des usages pacifiques.
C'est aussi pourquoi le pr・ident Clinton a annonc?en janvier le lancement de l'Initiative renforc・ de r・uction des menaces. Dans le cadre de cette initiative, nous nous attacherons ?d・elopper les programmes actuels de r・uction des menaces, lesquels ont fait la preuve de leur efficacit?et ont permis d'・iminer des centaines de missiles, de silos, de lance-missiles et de bombardiers, et d'assurer la s・urit?de mati・es nucl・ires pouvant ・re utilis・ ?des fins militaires. Cette initiative nous permettrait en outre de continuer ?coop・er avec la Russie pour ・iminer les mat・iaux dangereux, convertir ?des fins pacifiques les ressources utilisables pour les armes de destruction massive, resserrer les contr・es ?l'exportation et faire en sorte que les scientifiques russes exercent des activit・ ne contribuant pas ?la prolif・ation des armements. Nous avons demand?au Congr・ d'accorder son plein appui ?cette initiative.
Dans notre troisi・e groupe de priorit・, nous reconnaissons qu'en d・it de nos meilleurs efforts, nous ne pouvons pas pr・enir toutes les formes de prolif・ation dans tous les cas. Les armes de destruction massive sont d'ores et d・?dans les mains de dangereux intervenants. Nous devons donc allouer des ressources suffisantes pour nous doter de capacit・ de d・ense et assurer la protection des populations dans l'・entualit?o?il serait fait usage de ces armes.
Afin de r・ondre ?la prolif・ation des techniques de missiles balistiques dans les r・ions cl・, nous avons renforc?nos programmes de d・ense tactique, notamment avec Isra・ et le Japon. En 2000, nous d・erminerons s'il convient de passer de la recherche ?la mise au point d'une d・ense nationale antimissiles pour faire face aux menaces croissantes de nations hors la loi. Nous prendrons cette d・ision au vu des r・ultats des efforts de mise au point, des estimations de co・s et des ・aluations des menaces. Nous ferons ・alement le point des progr・ obtenus dans la r・lisation de nos objectifs de limitation des armements, ce qui exigera peut-・re la n・ociation d'amendements au Trait?ABM pour nous permettre de d・loyer un syst・e de d・ense antimissile.
Par ailleurs, nous redoublons d'efforts en vue de prot・er les populations de la menace que constitue l'usage d'armes de destruction massive par les terroristes. Nous avons lanc??cette fin un vigoureux programme plac?sous la responsabilit?de notre coordinateur national pour la s・urit? la protection des infrastructures et la lutte antiterroriste. Nous avons institu?un Office national de pr・aration aux situations d'urgence nationale, charg?d'assurer la formation et de pourvoir ?l'・uipement des pompiers, des policiers et du personnel m・ical dans tous les ・ats-Unis en pr・ision d'attaques ?l'arme chimique, biologique ou nucl・ire. Nous nous effor・ns d'am・iorer notre syst・e de surveillance de la sant?publique, de mani・e ?pouvoir d・ecter l'usage ・entuel d'armes biologiques et ?agir promptement pour sauver des vies. Comme l'a d・lar?le pr・ident Clinton, en pr・arant notre d・ense contre ces nouvelles menaces, nous montrerons aux terroristes que les attaques contre les populations innocentes " ne serviront qu'?assurer l'・imination des agresseurs ".
Tous ces efforts, ?savoir la consolidation du r・ime de non-prolif・ation, la prise en compte des menaces r・ionales et le renforcement des dispositifs de d・ense nationale, sont essentiels. Les ・ats-Unis continueront d'・uvrer r・olument sur tous ces fronts. Comme il ressort de l'attention constante accord・ ?ces questions par le pr・ident Clinton dans ses entretiens avec les dirigeants internationaux, dans ses r・nions avec les experts, dans l'・aboration des politiques avec son ・uipe de s・urit?nationale et dans ses discours publics, les ・ats-Unis resteront vigilants et continueront de s'opposer fermement ?la prolif・ation des armes de destruction massive. C'est l?une d・arche essentielle pour la s・urit?du monde, tant pour la g・・ation actuelle que pour les g・・ations ?venir.