FAIRE FACE ?LA MENACE DES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE
William Cohen
Ministre de la d・ense des ・ats-Unis
Il n'existe pas de ?nbsp;parade unique ? ?la menace des armes de destruction massive, dit M. Cohen. ?nbsp;Face ? cette r・lit? nous devons pr・enir la prolif・ationde telles armes. Nous devons nous prot・er par la dissuasion et nous pr・arer ・alement ?leur utilisation ・entuelle aux ・ats-Unis m・es. ?/I>
Nous vivons dans un monde o?des armes de plus en plus puissantes sont entre les mains de personnes de plus en plus irresponsables, qui sont donc plus susceptibles de les utiliser. Contrer la menace des armes de destruction massive constituera peut-・re, en fait, le d・i essentiel en mati・e de s・urit?au cours des d・ennies ?venir.
L'Irak est l'un des vingt-cinq pays au moins qui poss・ent d・?des armes nucl・ires, biologiques ou chimiques et des moyens de les utiliser, ou qui sont en train de s'en doter. Nombre de ces pays entretiennent des relations avec des terroristes, avec des extr・istes religieux ou avec des groupes de criminels qui cherchent ・alement ? faire usage de ces armes. L'arme chimique et l'arme biologique sont, nous le savons, l'arme atomique du pauvre ; elles sont moins co・euses, plus faciles ?fabriquer et extr・ement meurtri・es.
La sup・iorit?militaire am・icaine aboutit ?un paradoxe. Comme nos adversaires potentiels savent qu'ils n'ont aucune chance de gagner en affrontant directement nos arm・s, ils sont plus susceptibles de recourir ?des m・hodes non conventionnelles, par exemple en utilisant des armes biologiques ou chimiques. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de laisser cette vuln・abilit?devenir notre tendon d'Achille.
C'est la raison pour laquelle j'ai demand?la cr・tion d'un nouvel organisme, la Defense Threat Reduction Agency (DTRA, Agence d・ensive de r・uction de la menace), qui sera op・ationnelle en octobre. Cette agence regroupera les organismes actuels, notamment la On-Site Inspection Agency (Agence d'inspection des sites), la Defense Special Weapons Agency (Agence des armes sp・iales de d・ense) et la Defense Technology Security Administration (Administration des techniques d・ensives de s・urit?, et se verra confier certaines des fonctions des programmes qui rel・ent actuellement de la responsabilit?du vice-ministre de la d・ense charg?des programmes de d・ense contre les armes nucl・ires, chimiques et biologiques.
La DTRA servira de point de coordination des travaux techniques et des analyses intellectuelles n・essaires pour faire face ?cette menace, en reconnaissant que ces armes pourraient ・re utilis・s, et ce tr・ t・, sur les futurs champs de bataille. C'est l?un ・・ent cl?de nos plans de guerre. Nous reconnaissons par ailleurs qu'il n'y a pas de solution magique et qu'il n'existe pas de parade unique ? cette menace. Face ?cette r・lit? nous devons donc pr・enir la prolif・ation des armes de destruction massive. Nous devons nous prot・er par la dissuasion et nous pr・arer ・alement ?leur utilisation ・entuelle aux ・ats-Unis m・es.
C'est en effet la pr・ention qui doit constituer notre premi・e et notre meilleure ligne de d・ense. Gr・e ?notre programme de r・uction de la menace par la coop・ation (Cooperative Threat Reduction Program, ou CTR), ・alement dit programme Nunn-Lugar, nous proc・ons ?la destruction et au d・ant・ement de l'arsenal nucl・ire et chimique de l'ex-Union sovi・ique. Nous agissons aussi dans le cadre d'accords de ma・rise et de non-prolif・ation des armements qui visent ?emp・her les r・imes hors-la-loi d'acqu・ir des armes de destruction massive.
Mais nous devons reconna・re que malgr?tous ces efforts, la prolif・ation aura probablement lieu. Si bien que notre deuxi・e ligne de d・ense doit ・re de nous prot・er par la dissuasion et par la d・ense. Nous avons clairement indiqu??l'Irak et au monde entier que si un terroriste ou un pays, quel qu'il soit, envisageait jamais d'utiliser des armes de destruction massive, qu'elles soient chimiques, biologiques ou de tout autre type, contre nos forces, notre riposte serait ・rasante et d・astatrice.
Mais nous dissuadons ・alement nos adversaires de nous attaquer en nous assurant que nos forces sont pr・es ?se battre et ?gagner sur n'importe quel champ de bataille, m・e un champ de bataille qui aurait ・?contamin? C'est pour cela qu'en d・embre dernier, j'ai ordonn? d'ajouter un milliard de dollars ?notre budget actuel au titre des m・anismes et des m・hodes de d・ense. Nous avons donc ajout?un milliard de dollars sur une p・iode de cinq ans aux 3,4 ou 3,5 milliards de dollars d・?inscrits ?notre budget ?cette fin. Le but de cette mesure est d'accro・re les capacit・ de nos forces de trouver et de d・ruire ces armes avant qu'elles ne soient utilis・s contre nos troupes, d'・uiper nos forces du mat・iel de d・ection et de d・ontamination le plus perfectionn?qui existe, et de les doter de nouveaux v・ements de protection plus l・ers.
Nous avons entrepris cette ann・ dans le golfe Persique la vaccination de nos forces arm・s contre la terrible bact・ie du charbon. Nous continuerons pendant cinq ?sept ans, jusqu'?ce que toutes nos troupes dans le monde entier soient immunis・s. Nous prenons ces pr・autions parce que la d・ense en elle-m・e est dissuasive. Plus nos forces seront pr・ar・s, plus r・uite sera la possibilit?d'attaques contre elles, nos adversaires potentiels n'envisageant alors m・e pas de les affronter.
Toutefois, nous devons nous rappeler que les lignes de front ne se situent plus uniquement ?l'・ranger ; elle peuvent ・alement se trouver sur le territoire des ・ats-Unis. Il y a cinq ans, six personnes ont ・?tu・s et des centaines d'autres bless・s lors de l'explosion du World Trade Center. Il y a trois ans, l'attaque au sarin dans le m・ro de Tokyo a fait des dizaines de morts et des milliers de bless・. Certains pensent que ces formes d'attaques chimiques ou biologiques, aux cons・uences meurtri・es, sont in・itables aux ・ats-Unis. Aucun ・・ement n'est in・itable jusqu'? ce qu'il se produise, mais nous devons nous pr・arer ?cette ・entualit?
En cons・uence, nous sommes en train d'・ablir une troisi・e ligne de d・ense qui repose sur la pr・aration int・ieure. Le minist・e de la d・ense orchestre une campagne f・・ale de formation de groupes de premi・e intervention dans cent vingt villes des ・ats-Unis. La police, les pompiers et les auxiliaires m・icaux seront les premiers ? arriver sur les lieux d'une attaque, et nous sommes en train de les aider ?se pr・arer ?intervenir dans ces conditions.
Nous avons ・alement innov?en cr・nt pour la premi・e fois dans nos forces arm・s des ・uipes d'・aluation rapide afin d'assurer que le minist・e de la d・ense soit encore mieux pr・ar?nbsp;: dix ・uipes sp・iales de la Garde nationale seront charg・s exclusivement d'aider les autorit・ civiles en cas d'attaque ?l'arme chimique ou biologique. Ces ・uipes, qui doivent ・re stationn・s en Californie, au Colorado, en G・rgie, en Illinois, au Massachusetts, au Missouri, dans l'・at du New York, en Pennsylvanie, au Texas et dans le Washington, sont con・es pour arriver rapidement, ・aluer la situation, puis aider les autorit・ locales ?identifier les ressources militaires f・・ales qui pourraient ・re n・essaires afin de combattre une attaque ou d'intervenir en cas d'incident.
Les unit・ de r・erve qui ont d・?・?form・s pour r・gir ? de telles attaques ?l'・ranger recevront une formation compl・entaire et seront dot・s de mat・iel et de capacit・ d'appui sur notre territoire. Nous ・oignant des capacit・ d'intervention limit・s durant l'ann・ budg・aire 1999, nous pr・oyons d'avoir des ・・ents de la Garde nationale et des troupes de r・erve pleinement form・, en place et pr・s ?intervenir, apr・ l'ann・ budg・aire 2000.
Les dix ・uipes d'・aluation rapide de la Garde nationale seront compl・・s et soutenues par cent vingt-sept unit・ de d・ontamination et cinquante-quatre unit・ de reconnaissance provenant d'・・ents des forces r・ervistes. Ces unit・ recevront une formation et un mat・iel suppl・entaires qui leur permettront d'ex・uter des missions d'intervention et d'appui.
Cette initiative sera la base de notre dispositif strat・ique de pr・aration de la d・ense am・icaine contre l'utilisation ・entuelle d'armes de destruction massive.
Les Objectifs de
politique ・rang・e des ・ats-Unis
Revue ・ectronique de
l'USIA, volume 3, num・o 3, juillet 1998