M. Edmund Hull
Directeur du Bureau des op・ations
humanitaires
et de maintien de la paix
au d・artement d'・at
Dans bien des cas, d・lare M. Hull, les op・ations de maintien de la paix organis・s par l'ONU permettent aux ・ats-Unis ?nbsp;d'influencer le cours des ・・ements sans avoir ?assumer le plein fardeau des co・s et des risques ? Il est du plus grand int・・ des Am・icains ?nbsp;que les conflits soient circonscrits, les perturbations sociales r・uites ?leur minimum et les normes internationales de comportement respect・s (...) Nous devons garder les coud・s franches pour pouvoir faire appel aux soldats de la paix de l'ONU, le cas ・h・nt ? s'il devient n・essaire de r・gir ? des situations d'urgence ?caract・e international, ajoute le haut responsable. M. Hull est directeur du Bureau des op・ations humanitaires et de maintien de la paix qui rel・e du Service des affaires relatives aux organisations internationales, au d・artement d'・at.
Tour d'horizon
Pendant la guerre froide, les Nations unies ne pouvaient recourir aux op・ations multinationales de paix que dans les rares cas o? les int・・s de l'Union sovi・ique et ceux de l'Ouest n'entraient pas en conflit. Dans les quarante ann・s qui suivirent l'・ablissement de la premi・e mission des Casques bleus, c'est-?dire de 1948 ?1988, le Conseil de s・urit?de l'ONU a approuv? en tout et pour tout, treize op・ations de maintien de la paix. C'est dire ?quel point il ・ait inutile, ?l'・oque, que les ・ats-Unis formulent une politique relative ?la question.
La fin de la guerre froide fit d・ouvrir ?la communaut? internationale non seulement des occasions historiques, mais aussi des d・is de m・e proportion. Maintenant que le monde n'est plus divis?en blocs id・logiques rivaux, les parties bellig・antes se tournent vers la communaut?internationale, et plus pr・is・ent vers les Nations unies, comme on l'a vu notamment au Cambodge, au Salvador, au Mozambique et en Angola, lorsqu'elles ont besoin d'aide pour mettre fin aux hostilit・ et parvenir ?la r・onciliation politique. Malheureusement, dans d'autres r・ions du monde, l'att・uation de l'antagonisme entre l'Est et l'Ouest s'est accompagn?de l'・latement de toute une gamme de conflits non assimilables ?des guerres traditionnelles et moins susceptibles de c・er aux op・ations classiques de maintien de la paix. Dans le m・e temps, l'・hec de l'invasion du Kowe・ par l'Irak ?la suite de l'intervention des forces multinationales coalis・s, pendant la guerre du Golfe, a renforc?les espoirs fond・ dans les coalitions internationales, per・es comme ・ant plus ?m・e de repousser les agressions.
Dans les Balkans et dans certaines parties de l'ancienne Union sovi・ique, la faillite du communisme a fait rejaillir le feu des anciens conflits ethniques et religieux qui sommeillaient. En Afrique, les gouvernements et les partis politiques ont exploit?les haines entre individus, clans et ethnies qui ont servi de pr・exte ?des actes syst・atiques de barbarie pratiquement in・al・ au cours de ce si・le. Les conflits de cette nature ont ・?marqu・ par le d・lacement de grands nombres de civils dont l'exode mena・it de d・tabiliser les r・ions voisines vers lesquelles ils fuyaient et n・essitait la mise en place d'une assistance internationale de grande envergure ?titre humanitaire et en faveur des r・ugi・. Dans plusieurs cas, il ne s'est pas trouv?une seule grande puissance suffisamment motiv・ pour former et diriger une coalition, comme cela avait ・?le cas au Kowe・. D・ lors, le premier r・lexe fut de d・loyer des missions de maintien de la paix de l'ONU pour tenter de ma・riser ces conflits.
Cette situation entra・a la revitalisation du Conseil de s・urit? de l'ONU, lui qui avait ・?si longtemps r・uit ?l'impuissance. Con・e pour ・re la gardienne de la paix et de la s・urit?au nom de la communaut?internationale, l'Organisation des Nations unies dut faire face ?un nombre sans pr・・ent de demandes d'intervention, et les attentes de la communaut?internationale ?son ・ard mont・ent d'un cran. Au Rwanda, en Somalie et en Bosnie, les interventions se sold・ent par des ・hecs, tant les Nations unies ・aient d・ass・s par les ・・ements. Dans d'autres cas, les op・ations de l'ONU contribu・ent de fa・n particuli・ement utile ?mettre fin ?des conflits qui avaient co・?bien cher aux ・ats-Unis pendant les ann・s de la guerre froide. L'intervention des soldats de la paix de l'ONU au Cambodge, au Mozambique, au Salvador et, plus r・emment, au Guatemala et au Liberia, s'est av・・ particuli・ement pr・ieuse pour mettre fin ?des guerres civiles d・astatrices.
Les int・・s des ・ats-Unis
Lorsqu'il ・ait pr・ident, M. George Bush fit observer que les Nations unies ・aient en train de devenir ?nbsp;un instrument central pour la pr・ention et la r・olution des conflits et la pr・ervation de la paix ? ?peu pr・ ?la m・e ・oque, l'ancien pr・ident Ronald Reagan plaidait en faveur d'une ?nbsp;force permanente de l'ONU -une arm・ de conscience- qui serait dot・ des moyens d'am・ager des sanctuaires pour les r・ugi・ et qui serait pr・e ?le faire en employant la force si n・essaire ? M. James Baker, ex-secr・aire d'・at, s'exprima ainsi en 1992 : ?nbsp;Le maintien de la paix par l'ONU est une bonne affaire et nous devrions tenir compte de cela (...) Nous avons d・ens?des dizaines de milliards de dollars pour gagner la guerre froide et nous ne devrions pas rechigner ?en d・enser des millions pour cimenter la paix. ?Les gouvernements successifs avaient compris que la participation des ・ats-Unis aux Nations unies servait ?promouvoir les int・・s de l'Am・ique et ? faire rayonner la paix dans le monde.
Qu'elles se d・oulent sous le drapeau de l'ONU ou non, les op・ations multilat・ales de paix peuvent s'av・er ?l'occasion le meilleur moyen de pr・enir, de contenir ou de r・oudre des conflits qui seraient autrement beaucoup plus co・eux et meurtriers. Ces conflits ont co・?des milliards de dollars aux contribuables des ・ats-Unis au titre des op・ations d'appui et de l'aide humanitaire. Le montant de l'aide d'urgence associ・ aux conflits en Afrique correspond ?l'enveloppe du d・eloppement en faveur du continent, et souvent m・e il la d・asse. Les Am・icains font les frais des conflits ?bien des ・ards, et ils retirent des dividendes de la paix. L? o? les Nations unies continuent d'employer du personnel militaire neutre pour s・arer les combattants -au Proche-Orient, ?Chypre et ?la fronti・e indo-pakistanaise, le risque de la reprise des conflits est r・l, et dans chacun de ces cas d'importants int・・s des ・ats-Unis seraient affect・ par la reprise des hostilit・.
Le maintien de la paix par l'ONU continue d'offrir aux ・ats-Unis une option avantageuse pour faire face aux situations de nature ? compromettre la paix et la s・urit?internationales avant m・e que nos int・・s soient si directement affect・ que nous serions pr・s ? envisager une intervention militaire unilat・ale. De surcro・, l'ONU pose les modalit・ du partage des charges en les ins・ant dans un cadre convenu d'avance. ?l'heure actuelle, on compte moins de sept cents Am・icains parmi les quatorze mille sept cents policiers civils et soldats qui sont d・loy・ dans les seize missions de l'ONU r・arties dans le monde. Si nous sommes d'accord pour prendre ? notre charge le quart des co・s des op・ations auxquelles nous consentons devant le Conseil de s・urit? nous devons faire remarquer que d'autres doivent s'acquitter de la vaste majorit?de la facture, parce que c'est le prix ?payer quand on d・ide d'agir par l'entremise de l'ONU. Nous en retirons un autre avantage, ?savoir le fait de pouvoir invoquer la voix de la communaut?des nations au nom des causes que nous soutenons.
Le maintien de la paix par l'ONU s'ins・e dans un ・entail d'options auxquelles nous avons recours pour faire face aux conflits et ?l'instabilit? Suivant la nature de la crise et le degr? auquel les int・・s vitaux des ・ats-Unis sont en jeu, nous avons le choix entre le recours ?la diplomatie et l'intervention militaire directe par nos soldats. Les op・ations de maintien de la paix de l'ONU repr・entent une troisi・e option, ?mi-chemin entre les deux autres, et une structure convenue d'avance qui permet le partage des responsabilit・ avec d'autres pays. Employ??bon escient, c'est un instrument qui a maintes fois prouv?sa valeur.
Les le・ns retenues
Des op・ations de maintien de la paix de l'ONU en Bosnie et en Somalie, nous avons tous appris des le・ns marquantes sur les limites de l'action des soldats de la paix lorsque les parties bellig・antes n'ont aucune intention de renoncer ?la violence. Certes, les op・ations effectu・s dans ces pays ont permis d'・argner des milliers de vies humaines et d'acheminer des secours humanitaires ?des innocents. Mais elles ont aussi fait comprendre ?la communaut? internationale qu'il fallait envisager d'autres options si elle estimait qu'une menace ?la paix et ?la s・urit?internationales justifiait une intervention, m・e si les parties bellig・antes elles- m・es n'avaient pas encore d・id?de s'engager sur la voie du r・lement politique du conflit.
Vers le milieu de l'ann・ 1994, le gouvernement Clinton a officiellement adopt?une politique de r・orme des op・ations multilat・ales de paix. Reconnaissant les limites de l'ONU, il a pris la ferme d・ision de soumettre chaque nouvelle mission de paix de l'ONU aux rigueurs de l'analyse militaire et politique. ?la demande des ・ats-Unis, le Conseil de s・urit?a d・ini ?peu pr・ ?la m・e ・oque des orientations analogues qui le guideraient pendant les d・ib・ations. En r・le g・・ale, les ・ats-Unis apporteront leur soutien aux missions de maintien de la paix bien d・inies et qui visent ?donner aux combattants des occasions ponctuelles de r・ler leurs diff・ends et aux soci・・ en d・oute les moyens de commencer ? se reconstituer. De telles op・ations ne doivent pas ・re assimil・s ? des engagements non limit・ dans le temps ; il convient au contraire de les lier ?des solutions politiques concr・es. Dans toute la mesure du possible, chaque op・ation de paix de l'ONU devrait pr・oir un calendrier pr・is associ??la r・lisation d'objectifs ? moyen terme et en phase terminale, une strat・ie politico-militaire int・r・ et coordonn・ avec une assistance humanitaire, le d・loiement d'un nombre d・ermin?de soldats et de fermes pr・isions budg・aires. S'il est question de d・loyer des soldats am・icains, les crit・es ? appliquer doivent ・re encore plus rigoureux. La participation des ・ats-Unis doit promouvoir leurs int・・s et ・re consid・・ n・essaire ?la r・ssite de l'op・ation. Le pr・ident Clinton n'a jamais c・?le commandement des forces arm・s am・icaines ?qui que ce soit et il ne le fera jamais.
Parall・ement ?la rigueur accrue qui accompagne la prise de d・isions, on a constat?l'am・ioration consid・able de la capacit?de l'ONU ?pr・oir et ?g・er ses responsabilit・ croissantes en mati・e de maintien de la paix. Son D・artement des op・ations de maintien de la paix a ・?・argi et r・rganis? Il dispose maintenant d'un poste de contr・e ouvert en permanence qui poss・e des capacit・ modernes de communications et de traitement de l'information. Les ・ats-Unis ont d・ach?du personnel militaire am・icain qui a contribu??la dotation en effectifs de ce d・artement et au rel・ement de son niveau professionnel. Nous continuons d'・uvrer avec l'ONU en vue de rehausser sa capacit?d'intervention rapide.
Cette coop・ation, qui s'inscrit dans le prolongement de l'action des gouvernements pr・・ents et tient compte des r・erves ・ises par le Congr・ aussi bien que de notre exp・ience r・ente, veille ? conf・er un caract・e plus s・ectif et plus efficace ?l'usage que nous faisons des op・ations maintien de la paix. L'un des cinq membres permanents du Conseil de s・urit? les ・ats-Unis ont ?ce titre le pouvoir d'opposer leur veto ?toute op・ation onusienne qui serait incompatible avec leurs int・・s. Nous ne sommes pas favorables ? l'id・ d'une arm・ permanente de l'ONU et nous n'avons pas non plus l'intention de r・erver des unit・ militaires pr・ises ?la participation ?des op・ations de l'ONU. En revanche, nous sommes pr・s ?fournir des renseignements sur nos capacit・ militaires aux fins de l'・ablissement de banques de donn・s et de planification.
Cons・utivement ?l'exercice d'une plus grande discipline, on observe depuis plusieurs ann・s une baisse consid・able de l'・endue et des co・s des op・ations de maintien de la paix de l'ONU. Au temps fort de ces interventions, en ・?1993, on d・ombrait soixante-dix- huit mille Casques bleus dans le monde entier. Aujourd'hui, ils sont moins de quinze mille. Par voie de cons・uence, la somme totale vers・ annuellement par les ・ats-Unis au titre du maintien de la paix a ・? ramen・ de plus d'un milliard de dollars ?moins de trois cents millions par an au cours de ces derni・es ann・s.
Le maintien de la paix par l'ONU ?l'heure actuelle
Depuis que ce nouveau mode d'action a ・?mis en place, le nombre de nouvelles missions de l'ONU a diminu?et le Conseil de s・urit? s'est montr?plus enclin ?se tourner vers d'autres organisations pour mettre en ・uvre des op・ations qui d・assent les capacit・ des Nations unies. C'est ce qui s'est pass?en Ha・i, o?une force multinationale plac・ sous le commandement des ・ats-Unis a ・?envoy・ sur place dans un premier temps pour ・ablir la s・urit?et la stabilit?de fa・n ?pouvoir ensuite confier la responsabilit?du maintien de la paix ?une mission traditionnelle de l'ONU. Apr・ les accords de paix de Dayton, l'OTAN et l'ONU se sont partag?le travail en Bosnie, l'IFOR (la Force de mise en ・uvre) et maintenant la SFOR (la Force de stabilisation) ayant assum?la responsabilit?de l'application des aspects militaires, tandis que l'ONU se chargeait de la r・orme de la police et de la r・nt・ration pacifique de la Slavonie orientale ?la Croatie.
D'autres organisations r・ionales se sont mises ?jouer un r・e de fer de lance dans des domaines qui les int・essent directement, souvent avec l'approbation du Conseil de s・urit? Cela a ・?le cas en Albanie, o?une mission de l'OSCE (Organisation pour la s・urit?et la coop・ation en Europe) a ・?d・loy・ sous l'・ide de l'Italie pour aider ?stabiliser la situation et permettre l'acheminement des secours humanitaires, aussi bien qu'en R・ublique centrafricaine, o? une force multinationale africaine appuy・ par la France a r・ssi ? ・ouffer une s・ie de mutineries dans l'arm・. Des op・ations de maintien de la paix ont ・alement ・?orchestr・s au Liberia, en Sierra-Leone et dans le Caucase, avec des d・loiements ?grande ・helle de soldats de la paix fournis par la Communaut? ・onomique des ・ats de l'Afrique de l'Ouest (au Liberia et en Sierra-Leone) et par la Communaut?des ・ats ind・endants (en G・rgie et au Tadjikistan). Dans tous les cas, exception faite de la Sierra-Leone, des missions d'observation de l'ONU de petite envergure font actuellement fonction d'administration neutre ayant pour mission de collaborer avec ces d・arches r・ionales.
?l'avenir, les Nations unies se verront en toute probabilit? confier la t・he de diriger des missions de maintien de la paix lorsque les parties bellig・antes auront conclu un cessez-le-feu et un accord de paix, mais auront besoin d'une aide ext・ieure pour en assurer la mise en ・uvre. S'agissant de ce type d'intervention, les ・ats de service de l'ONU sont impressionnants. La r・ssite des op・ations men・s au Cambodge, au Salvador, au Mozambique, au Guatemala et en Slavonie orientale d・ontrent ?quel point l'ONU s'acquitte habilement de ce r・e. De m・e, les missions de cette nature qui sont en cours en Angola et au Tadjikistan sont en passe d'atteindre leurs objectifs. La police civile de l'ONU sera de plus en plus souvent mise ?contribution pour assurer le suivi et la formation des forces locales de maintien de l'ordre qui jouent un r・e essentiel dans le r・ablissement de la stabilit?et la cr・tion d'un climat propre ?favoriser le retrait des soldats de la paix.
Ces derni・es ann・s, les op・ations de l'ONU ont appuy?de diverses fa・ns les objectifs des ・ats-Unis en mati・e de s・urit?et de politique ・rang・e. En voici des exemples :
Au Guatemala, un petit groupe d'observateurs de l'ONU a pr・id?pendant trois mois ?la d・obilisation d'une arm・ de rebelles qui avait s・i pendant pr・ de quarante ans et ?sa r・nt・ration dans la soci・?
L'Administration transitoire des Nations unies pour la Slavonie orientale (ATNUSO) a facilit?la r・nt・ration pacifique de ce morceau de territoire ?la Croatie et elle est intervenue dans les rapports entre la Croatie et l'ancienne r・ublique yougoslave avant que la situation n'explose.
En Ha・i, toutes les forces militaires de l'ONU ont ・?en mesure de se retirer, ne laissant derri・e elles qu'un petit nombre de policiers civils de l'ONU qui ont pour mission de continuer ?rehausser la professionnalisation de la police nationale ha・ienne, conform・ent aux principes d・ocratiques internationaux pertinents.
Au Tadjikistan, une petite mission d'observation des Nations unies continue d'aider le gouvernement et le principal mouvement d'opposition ?mettre en ・uvre l'accord de paix qui a mis fin ?la guerre civile.
En Angola, une petite mission de l'ONU supervise les derni・es phases de l'application des protocoles de Lusaka. Les membres qui la composent faisaient partie des effectifs d・loy・ ?l'origine par l'ONU et qui comptaient sept mille personnes en 1996.
Ce sont encore des op・ations de l'ONU qui emp・h?la reprise de la violence ?Chypre entre deux alli・ de l'OTAN, ?savoir la Turquie et la Gr・e ; entre l'Inde et le Pakistan au sujet du Cachemire ; et, au Proche-Orient, entre Isra・ et ses voisins.
Le long de la fronti・e entre l'Irak et le Kowe・, une mission d'observation des Nations unies (financ・ principalement par le Kowe・) surveille les mouvements des troupes irakiennes et t・oigne de la d・ermination de la communaut? internationale ?contrer sans rel・he les vis・s expansionnistes de Saddam Hussein.
En Afrique centrale, une force de l'ONU de petite envergure ・uvrera de concert avec une force interafricaine ? l'・ablissement et au maintien d'un minimum d'ordre civil, tandis que le gouvernement s'emploie ?appliquer les r・ormes politiques, militaires et ・onomiques fondamentales susceptibles de garantir la stabilit??long terme de la R・ublique centrafricaine.
Conclusion
Nous ne comptons pas sur les Nations unies pour d・endre nos int・・s fondamentaux et nous n'attendons pas d'elles non plus qu'elles se montrent efficaces dans les situations qui n・essitent l'application d・isive d'une force militaire. Cela dit, dans bien des cas, l'ONU nous donnera les moyens d'influencer le cours des ・・ements sans avoir ?assumer le plein fardeau des co・s et des risques. Elle pr・e le poids du droit international et de l'opinion mondiale ?des causes et ?des principes que nous soutenons. Elle peut donner une certaine mesure de confiance ?des parties rivales lasses de guerroyer, mais qui n'ont pas encore d・id?de faire la paix. Plus les Nations unies se r・・eront capables de contenir un conflit ou d'y mettre fin, moins les ・ats-Unis seront amen・ ?d・loyer leurs forces arm・s. Les ・ats-Unis ne sont pas les gendarmes du monde, mais il est dans leur int・・ le plus vif que les conflits soient circonscrits, les perturbations sociales r・uites ?leur minimum et les normes internationales de comportement respect・s. Face ?une situation d'urgence, nous r・girons conform・ent ?nos int・・s, parfois en faisant cavalier seul, parfois dans le cadre d'une coalition et parfois encore par l'entremise d'une organisation internationale. Nous devons garder les coud・s franches pour pouvoir faire appel aux soldats de la paix de l'ONU, le cas ・h・nt, de fa・n ?ne pas avoir ? faire face ?une cruelle d・ision d・ qu'un conflit ・ranger menace nos int・・s : op・er le choix moralement inacceptable de ne rien faire ou intervenir unilat・alement en laissant prendre tous les risques aux soldats am・icains.
Employ・s ?bon escient, les op・ations de maintien de la paix peuvent permettre de s・arer les adversaires, de faire respecter les cessez-le-feu, de faciliter l'acheminement des secours humanitaires, de favoriser le retour des r・ugi・ et des personnes d・lac・s, de d・obiliser les combattants et de cr・r les conditions propices ? la r・onciliation politique et ?la tenue d'・ections libres. Les op・ations de cette nature - c'est-?dire lorsqu'elles sont clairement con・es, constamment ・alu・s et men・s ?bonne fin- constituent un investissement judicieux dans la paix. Elles peuvent contribuer ? ・auler les d・ocraties naissantes, ?endiguer le flux des r・ugi・ ? travers le monde, ?r・uire la probabilit?d'interventions mal accueillies par des puissances r・ionales, et ?・iter que les guerres livr・s sur une petite ・helle ne d・・・ent en conflits plus importants, beaucoup plus meurtriers et assur・ent plus co・eux.
Les Objectifs de
politique ・rang・e des ・ats-Unis
Revue ・ectronique de
l'USIA, volume 3, num・o 2, avril 1998