L'OPINION DES AM・ICAINS ET DES EUROP・NS
SUR LES QUESTIONS
TRANSATLANTIQUES
Les sondages effectu・ par l'Agence d'information des ・ats-Unis (USIA) en Europe de l'Ouest r・・ent que si le public reconna・ l'importance croissante du r・e de l'Union europ・nne (UE) dans les affaires mondiales, il appr・ie toujours le maintien de relations ・roites avec les ・ats-Unis. Les ressortissants des principaux pays europ・ns alli・ des ・ats-Unis souhaitent que ceux-ci continuent de jouer un r・e, moins dominant toutefois, dans le domaine de la s・urit?europ・nne et, de pr・・ence, dans un contexte multilat・al. Par ailleurs, les opinions du public sur les dimensions et les comp・ences id・les d'institutions multilat・ales telles que l'OTAN, l'UE et l'ONU sont encore en ・olution.
L'attitude de l'Europe de l'Ouest ?l'・ard de l'int・ration europ・nne
Le public des principaux pays d'Europe de l'Ouest continue de se prononcer en faveur de l'unification ・onomique et politique de l'Europe, a confiance en l'UE en mati・e de gestion des affaires europ・nnes et approuve l'appartenance de leur pays ?l'Union. La moiti?ou plus des Allemands (49%), des Britanniques (56%) et des Fran・is (70%) estiment que l'UE fonctionne actuellement davantage comme un ensemble de ?nbsp;pays distincts ayant des priorit・ diff・entes ?que comme un ?nbsp;seul pays ?(Allemagne 17%, France 16%, Royaume-Uni 16%). Nombreux sont toutefois ceux qui s'attendent ?voir changer cet ・at de choses. Une forte proportion d'Allemands (37%), de Britanniques (36%) et de Fran・is (46%) disent que l'UE agira d'avantage comme un seul pays dans la d・ennie ?venir.
Les Europ・ns de l'Ouest se d・larent g・・alement en faveur d'une approche europ・nne commune en mati・e de politique sociale et ・rang・e. En fait, lorsqu'on leur a demand?quelle organisation, l'OTAN, l'UE ou une autre, devrait prendre les grandes d・isions europ・nnes en mati・e de s・urit? la moiti?ou plus des Allemands (49%), des Espagnols (68%), des Fran・is (61%), des Grecs (67%) et des Italiens (77%) ont choisi l'UE ; les Britanniques ont accord?une l・・e pr・・ence ?l'OTAN par rapport ?l'UE (40% pour l'OTAN, 33% pour l'UE).
Par contre, les Europ・ns de l'Ouest ont des opinions vari・s sur l'attitude des ・ats-Unis concernant l'int・ration europ・nne. Trente- cinq pour cent des Allemands pensent que les ・ats-Unis seraient en faveur d'un renforcement de l'UE, alors que 41% des Fran・is sont d'avis qu'ils y seraient oppos・. Au Royaume-Uni, 38% estiment que les ・ats-Unis sont tout simplement indiff・ents. Dans chaque pays, nombreux sont ceux qui d・larent ignorer la position des ・ats-Unis sur la question de l'int・ration europ・nne.
Les relations am・icano-europ・nnes
De part et d'autre de l'Atlantique, le public continue d'accorder une grande valeur aux relations entre les ・ats-Unis et l'Europe. Les Allemands (81%), les Britanniques (79%), les Espagnols (79%), les Fran・is (76%) et les Italiens (81%) pensent que les relations de leur pays avec les ・ats-Unis sont aussi importantes maintenant, sinon plus, qu'?l'・oque de la guerre froide. Selon des sondages r・lis・ dans le cadre du ?nbsp;Program on International Policy Attitudes ?(PIPA, Programme sur les attitudes en politique internationale) de l'universit?du Maryland, les Am・icains attachent eux aussi une grande importance ?leurs relations avec l'Europe. D'apr・ ces sondages, sept Am・icains sur dix estiment que ?nbsp;bien que la guerre froide soit termin・, nous devons maintenir des relations solides avec l'Europe ? non seulement parce que c'est une partenaire lorsqu'il s'agit de r・oudre des probl・es internationaux, mais aussi en raison de l'importance des relations commerciales que nous avons avec elle. Un quart des Am・icains seulement sont de l'avis contraire et estiment que les relations avec l'Europe sont moins importantes aujourd'hui qu'elles ne l'・aient pendant la guerre froide, et que ?nbsp;les ・ats-Unis devraient se pr・ccuper davantage de ce qui se passe chez eux et moins des probl・es des autres ?
Les relations am・icano-europ・nnes sont fond・s en partie sur l'engagement envers la d・ense collective dans le cadre de l'OTAN. Le public allemand (78%), britannique (84%), fran・is (71%), italien (80%) estime pouvoir compter sur les ・ats-Unis pour contribuer ?sa d・ense. En revanche, les Grecs et les Turcs, ?la lumi・e des tensions ?Chypre, ainsi que les Espagnols, doutent g・・alement que les ・ats-Unis leur viennent en aide (76%, 68% et 55% respectivement). Les Am・icains estiment dans l'ensemble (55%) qu'ils peuvent compter sur leurs alli・ europ・ns, encore qu'une forte minorit?(43%) exprime des doutes ?ce sujet.
Les ・ats-Unis suscitent encore des sentiments nettement favorables dans toute l'Europe (74% en moyenne), mais on estime des deux c・・ de l'Atlantique que les relations devraient ・re plus ・uilibr・s. Dans la plupart des pays europ・ns, tant ?l'Est qu'?l'Ouest, une majorit? de l'opinion (allant de 53% en France ?77% au Royaume-Uni) estime qu'une ferme direction exerc・ par les ・ats-Unis en mati・e de politique internationale sert les int・・s nationaux en Europe ; on rel・e un d・accord sur ce point en Bulgarie (49%), en Slovaquie (56%) et dans certains pays d'Europe m・idionale membres de l'OTAN, ? savoir en Espagne (56%) et en Turquie (49%). Toutefois, dans l'ensemble du Vieux Continent, nombreux sont ceux qui trouvent que les ・ats-Unis exercent de fortes pressions dans leurs relations avec l'Europe, la moiti?ou plus (de 54% ?80% en Europe de l'Ouest, de 39 ?56% en Europe centrale et orientale) d・larant que les ・ats-Unis ont ?nbsp;une influence excessive ?sur les affaires de leur pays. De surcro・, beaucoup consid・ent que les ・ats-Unis ne traitent pas leur pays en partenaire ・al dans les domaines bilat・aux (pourcentages allant de 50% des Britanniques ?73% des Italiens) ; seuls les Allemands (57%) sont enclins ?penser que leur pays est trait?sur un pied d'・alit?
Nombre d'Europ・ns de l'Ouest souhaitent que l'UE joue un r・e accru en mati・e de s・urit?et estiment qu'ils contribuent d・?leur quote-part dans ce domaine (Allemagne 44%, France 50%, Royaume-Uni 48%). Les deux tiers des Europ・ns ou plus, tant dans les pays membres de l'UE qu'en Europe centrale et orientale, estiment qu'une pr・ominance de l'UE en politique internationale va dans le sens de leurs int・・s nationaux. Dans chacun des pays europ・ns vis・ par l'enqu・e, la majorit?de l'opinion pr・・e la pr・ominance de l'UE ? celle des ・ats-Unis dans le domaine des affaires ・rang・es, sauf au Royaume-Uni, o?l'opinion est ・alement divis・.
Les Am・icains, quant ?eux, souhaitent un partage de l'influence en mati・e de politique internationale. D'apr・ les sondages de l'universit?du Maryland, huit Am・icains sur dix pensent que les relations am・icano-europ・nnes devraient ・re celles de partenaires ・aux (13% souhaitent confier les initiatives aux ・ats-Unis et 5% ? l'Europe) et 65% estiment que les ・ats-Unis devraient coop・er ・roitement avec l'UE lorsqu'il s'agit de r・ler les probl・es mondiaux. Toutefois, la plupart des Am・icains (77%) estiment que l'Europe ne participe pas autant qu'elle le devrait ?la s・urit? europ・nne et que les ・ats-Unis ?nbsp;font plus que leur part ?
De nombreux Europ・ns de l'Ouest pensent que leurs pays ?nbsp;・uvrent dans la m・e direction ?que les ・ats-Unis sur certains dossiers internationaux, notamment la Bosnie. Les Britanniques et les Allemands per・ivent aussi g・・alement une convergence avec les ・ats-Unis au sujet de la s・urit?europ・nne (55% et 65% respectivement), de l'Iran (62%, 52%), de l'Irak (69%, 63%) et de la paix au Proche-Orient (62%, 55%). Les Fran・is sont plus divis・ sur toutes ces questions.
De l'expansion de la coop・ation
Les Allemands, les Britanniques et les Fran・is ont une opinion g・・alement favorable des organisations internationales dont leur pays est membre, il ne se d・age pas de consensus sur la question de savoir laquelle de ces institutions devrait ・re la principale responsable d'un certain nombre de questions. Ceci indique que le public n'a pas d'opinions arr・・s sur les responsabilit・ des diverses institutions. L'opinion du plus grand nombre, dans chaque pays, est que le gouvernement national devrait avoir le contr・e de l'immigration clandestine et que l'ONU devrait prendre la direction des missions de maintien de la paix et d'action humanitaire. Les avis sont plus partag・ sur la question de savoir ?qui il incombe au premier chef de r・uire le ch・age, de coordonner les mesures internationales de limitation des armements, et de lutter contre le grand banditisme, le trafic des stup・iants et le terrorisme international. En g・・al, les Britanniques et les Fran・is ont plut・ tendance ?penser que ces probl・es devraient relever de la comp・ence des autorit・ nationales ou de celle de l'ONU, tandis que les Allemands sont enclins ?attribuer cette responsabilit??l'UE.
Les Europ・ns de l'Ouest accepteraient que l'OTAN se charge de certaines nouvelles missions. L'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie, le Royaume-Uni et la Turquie sont majoritairement en faveur d'interventions des troupes de l'OTAN pour assurer le maintien de la paix entre les pays de l'Alliance (de 65% ?86%) ou dans les pays limitrophes (60% ?86%), ou pour renforcer la s・urit?dans une r・ion donn・, par exemple la M・iterran・ (51% ?82%). De fortes majorit・ (69% ?86%) se prononcent m・e en faveur d'interventions des forces de l'OTAN pour lutter contre le terrorisme et le trafic international des stup・iants. Le public est un peu moins enthousiaste ?l'id・ de demander aux troupes de l'OTAN de d・endre les int・・s occidentaux hors de la r・ion, dans le golfe Persique par exemple, encore que cette hypoth・e recueille la majorit?des suffrages en Italie (61%) et au Royaume-Uni (64%), et la moiti?en Espagne (46%), en France (49%) et en Turquie (53%). C'est en Allemagne que cette id・ rencontre la plus forte opposition (46%).
Nombre d'Europ・ns de l'Ouest se d・larent favorables ?une participation de leur pays aux missions multinationales de s・urit? Dans les principaux pays, sept personnes sur dix ou plus (Allemagne 69%, Espagne 82%, France 76%, Italie 82% et Royaume-Uni 74%) sont en faveur d'une participation des forces arm・s nationales au maintien de la paix en Bosnie. Le soutien est presque aussi fort dans la plupart des pays d'Europe centrale et orientale (63 ?66% en Hongrie, en Pologne, en R・ublique tch・ue et en Roumanie). S'agissant du Kosovo, des sondages r・lis・ en juin 1998 montraient qu'au moins 70% des Allemands, des Britanniques, des Fran・is et des Italiens ・aient partisans du stationnement de troupes le long des fronti・es du Kosovo et du maintien ult・ieur de cette pr・ence si des op・ations militaires avaient lieu. Il est int・essant de noter que le public de ces principaux pays alli・ pr・・e que toute intervention militaire au Kosovo soit autoris・ par l'ONU (Allemagne 39%, France 50%, Royaume- Uni 48%) plut・ que par l'OTAN seule (Allemagne 35%, France 41%, Royaume-Uni 34%).
S'ils soutiennent les contributions de leur pays ?certaines actions multilat・ales, en Bosnie et au Kosovo par exemple, beaucoup d'Europ・ns ne sont n・nmoins pas dispos・ ?assumer des co・s suppl・entaires pour la d・ense g・・ale de la s・urit?europ・nne. ? la question pr・ise de savoir s'ils accepteraient une augmentation de leurs d・enses publiques en ・hange d'une r・uction du r・e des ・ats- Unis en mati・e de s・urit?europ・nne, l'appui ?un r・e accru de l'Europe fl・hit en Allemagne, en France, en Gr・e et au Royaume-Uni. De m・e, de nombreux Europ・ns du Centre et de l'Est souhaitent devenir membres de l'OTAN et les Europ・ns de l'Ouest sont en g・・al pr・s ?les accueillir, mais ils tendent ?refuser une augmentation des budgets de la d・ense pour financer l'・argissement de l'OTAN. Toutefois, la plupart des Europ・ns, de toutes r・ions confondues, pensent que leur pays devrait verser une quote-part, seul ou avec d'autres pays de l'OTAN, pour couvrir ces frais.
M・hodologie
Les r・ultats des sondages rapport・ dans le pr・ent article sont fond・ sur des interviews personnelles r・lis・s en 1998 avec des ・hantillons d'environ 1000 adultes (・・ de 18 ans ou plus) repr・entatifs de la population de chaque pays. Quelques renseignements recueillis par des enqu・es t・・honiques ont ・alement ・?inclus. L'USIA a confi?la r・lisation des sondages ?des cabinets locaux sp・ialis・ dans les sondages politiques et les ・udes de march? Les questions ont ・?r・ig・s par le Bureau de l'USIA charg? de la recherche et de la r・ction des m・ias, traduites par les cabinets locaux et v・ifi・s par le personnel de l'USIA. Dix-neuf fois sur 20, les r・ultats avec des ・hantillons de cette taille ont une marge d'erreur de quatre points de pourcentage dans un sens ou dans l'autre par rapport ?ceux qui seraient obtenus si l'on pouvait interroger l'ensemble de la population adulte. Les r・ultats concernant les opinions am・icaines sont fond・ sur un sondage effectu?par l'universit?du Maryland.
USIS revues ・ectroniques | USIS Les Objectifs de politique ・rang・e des ・ats-Unis, Mars 1999 | Page d'acqueil de l'USIS