L'engagement des ・ats-Unis dans le monde :
une ・oque remplie de possibilit・


D・larations du secr・aire d'・at Colin Powell sur les grandes questions de politique ・rang・e



photo of Colin Powell Selon le secr・aire d'・at am・icain, M. Colin Powell, la p・iode actuelle offre aux ・ats-Unis de grandes possibilit・ parce qu'« il n'existe aucune autre id・logie capable de rivaliser avec ce que nous pouvons offrir au monde ». Les ・ats-Unis, ajoute-t-il, peuvent utiliser leur puissance politique, diplomatique et militaire, mais surtout le pouvoir de leurs id・s, pour poursuivre leur engagement sur la sc・e internationale. M. Powell est devenu le soixante-cinqui・e secr・aire d'・at des ・ats-Unis le 20 janvier, apr・ avoir ・?chef de l'・at-major des arm・s (1989-1993) et conseiller pr・identiel pour les questions de s・urit?nationale sous le gouvernement Reagan. Nous donnons ci-apr・ des extraits de diverses d・larations publiques de M. Powell qui refl・ent ses vues sur les grandes questions de politique ・rang・e que devra traiter le gouvernement du pr・ident George W. Bush durant sa premi・e ann・ au pouvoir.

    L'engagement des ・ats-Unis dans le monde

    Quand je consid・e les d・is actuels - qu'il s'agisse de l'Irak, du Proche-Orient, des armes de destruction massive, du trafic des femmes ou des droits de l'homme - ce qui motive mon espoir et mon exaltation, c'est la certitude absolue que nous poss・ons la bonne formule : notre libert?; notre d・ocratie ; notre mod・e ・onomique ancr?dans la libert?d'entreprise ; notre r・ime qui repose sur les droits de chaque homme et de chaque femme.

    Si nous restons attach・ ?ces principes et si nous les d・endons en tous lieux, nous continuerons ?r・over notre monde de mani・e ?ce que l'humanit?tout enti・e en profite.

    Je pense donc que nous vivons une ・oque remplie de possibilit・ pour notre pays. Il n'existe aucune autre id・logie qui puisse v・itablement rivaliser avec celle que nous offrons au monde. Elle est venue ?bout de l'Union sovi・ique. Elle change la Chine, malgr?certaines difficult・ qui continuent de nous pr・ccuper.

    Ce que nous devons faire, c'est renforcer nos succ・ sans redouter les difficult・ et les risques, et utiliser la puissance qui est la n・re - notre puissance politique, diplomatique et militaire, mais surtout le pouvoir de nos id・s - afin de rester engag・ dans le monde. Et c'est pr・is・ent ce qu'ont l'intention de faire le pr・ident Bush et son ・uipe de s・urit?nationale.

    D・laration liminaire devant la commission des relations internationals
    de la Chambre des repr・entants, 7 mars

    L'OTAN

    Au programme de ma premi・e visite ?l'・ranger (en tant que secr・aire d'・at) figuraient non seulement le Proche-Orient et le golfe Persique, mais aussi Bruxelles, au retour, pour des entretiens avec mes coll・ues de l'OTAN et avec mes nouveaux partenaires de l'Union europ・nne (UE). L'OTAN et l'Europe ne sont plus ce qu'elles ・aient du temps de la guerre froide o? en tant que militaire stationn??Fulda, je m'attendais ?voir les gardes de l'Arm・ sovi・ique fondre sur moi (...)

    C'est tr・ bien, mais nous devons nous souvenir que cette Alliance est toujours vitale. Et voici le message que j'ai transmis aux Europ・ns : les ・ats-Unis resteront engag・ dans cette Alliance ainsi qu'envers l'Union europ・nne. Et nous pouvons renforcer l'Alliance. Elle ne va pas dispara・re. Elle ne va pas s'effondrer. Nos alli・ europ・ns peuvent vouloir envisager des choses telles que l'Identit?europ・nne de s・urit?et de d・ense (IESD), mais nous leur avons expliqu?qu'elle devait s'inscrire dans le cadre de l'OTAN et nous pensons qu'ils le comprennent. L'OTAN se porte tr・ bien, si bien que neuf nouveaux pays attendent de voir s'ils ne peuvent pas en devenir membres.

    Pourquoi ces pays (anciens membres du Pacte de Varsovie) veulent-ils devenir membres de l'OTAN ? Est-ce pour devenir les partenaires de leurs autres amis europ・ns ? Certes. Mais la v・itable raison de leur d・ir de devenir membres de l'OTAN est de s'associer ?ce bastion de la libert?que repr・entent ici, en Am・ique du Nord, les ・ats-Unis et le Canada. C'est pourquoi ils veulent faire partie de l'OTAN, et c'est pourquoi nous devons continuer ?aider l'Alliance ?se d・elopper. Et je pense que nous avons les moyens de faire de nouveau de l'OTAN ce qu'elle ・ait dans le pass?: le bastion de la s・urit? de la paix et de la libert?en Eurasie, une entit?avec laquelle la Russie devra traiter. L'avenir de la Russie est ?l'Ouest parce qu'elle a besoin de la technologie, de l'information et du savoir-faire ・onomique de l'Occident.

    L'un des probl・es que l'OTAN aura ?r・oudre ce printemps et cet ・?consistera ?fixer les normes auxquelles les neuf candidats ?l'adh・ion devront r・ondre. Comme vous le savez, avec trois de ces pays, en particulier, il y a une s・ie de points sensibles : ce sont les ・ats baltes et nos relations avec la Russie.

    En d・initive, leur admission ?l'OTAN reposera sur les bases suivantes : r・ondent-ils aux normes, peuvent-ils contribuer ?l'Alliance et serons-nous en mesure de les d・endre dans le cadre des dispositions de l'Alliance, respecteront-ils certains crit・es en mati・e de d・ocratie, de r・orme ・onomique et de stabilit??

    D・osition devant la commission des relations internationales de la Chambre, le 7 mars,
    et devant la commission s・atoriale des affaires ext・ieures, le 8 mars

    Le maintien de la paix dans les Balkans

    Les ・ats-Unis se sont engag・ ?promouvoir le succ・ des forces de maintien de la paix dans les Balkans. Avec nos alli・ de l'OTAN, nous ・aluerons soigneusement et r・uli・ement le type et les effectifs de nos forces. Nous sommes d・id・ ?tenir nos engagements en faveur de la stabilit?de la r・ion et nous ・iterons toute mesure qui compromettrait les succ・ obtenus jusqu'?pr・ent par l'Alliance. Nous nous sommes engag・ ?veiller, lors de l'・aluation de la situation de nos forces dans les Balkans, ?agir en pleine consultation avec nos alli・ de l'OTAN. Nous partons du principe que « nous y sommes all・ ensemble et nous en sortirons ensemble » et, ce faisant, nous veillerons, ?tout moment, ?assurer un bon ・uilibre des forces.

    Conf・ence de presse commune avec le secr・aire g・・al de l'OTAN,
    le g・・al George Robertson, Bruxelles, 27 f・rier

    La Mac・oine

    Nous avons fait clairement savoir ?tous les dirigeants de la r・ion et ?ceux qui (...) s'efforcent d'enrayer le progr・, ?ceux qui se conduisent en extr・istes et tentent de faire obstacle ?la d・ocratie (...) que nous soutiendrons le gouvernement mac・onien. Nous avons clairement indiqu?que nous soutiendrons l'int・rit?territoriale de la Mac・oine et que nous allons collaborer ・roitement avec son gouvernement de coalition pour ・iter qu'il soit ・ranl?par ce gangst・isme en provenance du Kosovo.

    Aux c・・ de leurs coll・ues de l'OTAN, les troupes am・icaines feront tout leur possible pour patrouiller la fronti・e c・?Kosovo afin d'emp・her les infiltrations en Mac・oine. Nous interviendrons par la voie diplomatique, par tous les moyens possibles, pour faire en sorte que la Mac・oine reste libre et d・ocratique, ?m・e de choisir son avenir sans ・re perturb・ ou boulevers・ par ce genre d'・・ents extr・istes.

    D・laration devant la National Newspaper Association, 23 mars

    La Russie

    Nous voulons ・re amis avec la Russie. Nous n'essayons pas de nous tenir ?l'・art de la Russie. Nous ne recherchons pas des moyens d'offenser ce pays, mais nous avons fait comprendre ?nos homologues russes que nos relations devaient refl・er de la maturit?et que nous devions nous parler franchement (...)

    Un probl・e a surgi cette semaine [la semaine du 19 mars], un probl・e auquel nous avons d?r・gir (...) et qui concernait un espion [am・icain] du nom de [Robert] Hanssen. En examinant cette affaire, nous avons ・?amen・ ?・udier le probl・e constant que nous avons avec les Russes en ce qui concerne le niveau de leur pr・ence ici dans le domaine du renseignement, et nous avons d・id?que nous devions r・gir. [Les ・ats-Unis ont r・gi ?la d・ouverte de l'espionnage auquel un agent sup・ieur du FBI (Bureau f・・al d'enqu・e), Robert Hanssen, se livrait pour le compte des Russes depuis 1985, en annon・nt l'expulsion d'une cinquantaine de diplomates russes.]

    Notre r・ction a ・?mesur・, r・liste et appropri・. En ce qui nous concerne, l'incident est clos. Cette action ne faisait pas partie d'un vaste plan ; il s'agissait d'un probl・e isol?auquel nous devions faire face. Nous ne nous y sommes pas d・ob・. Nous n'avons pas recul? Nous l'avons r・l?de fa・n r・liste.

    Et j'ai eu ?ce sujet un long entretien avec le ministre des affaires ・rang・es, M. Igor Ivanov, qui m'a exprim?son point de vue en termes tr・, tr・ vifs (...)

    Mais nous en sortirons parce que le monde a besoin que de bonnes relations existent entre la Russie et les ・ats-Unis. Le monde a besoin que nous explorions ensemble toutes les questions qui nous int・essent : nos relations bilat・ales, nos relations commerciales, les probl・es r・ionaux, les armements et la d・ense antimissile. Toutes ces questions feront l'objet de discussions.

    D・laration devant la National Newspaper Association, 23 mars

    La Chine

    La Chine est un g・nt qui cherche sa place dans le monde. C'est un pays qui a encore des dirigeants communistes, mais qui poss・e des structures typiquement chinoises qui d・ient toute caract・isation, si ce n'est qu'une forte tendance au capitalisme s'y manifeste actuellement. Notre probl・e avec la Chine consiste ?prendre le maximum de mesures constructives et utiles conformes ?nos int・・s. Le Japon, la Cor・ du Sud, l'Australie et nos autres alli・ et amis de la r・ion ont un enjeu dans la promotion de relations constructives avec la Chine, et nous voulons collaborer avec eux pour traiter avec une Chine dynamique.

    En devenant membre ?part enti・e de l'Organisation mondiale du commerce, en adoptant un comportement de plus en plus responsable dans la r・ion et dans le monde et, ce qui est le plus important, en accordant une plus grande libert??sa population, la Chine peut encore donner suite ?la promesse que Sun Yat-sen avait commenc??tenir il y a pr・ de cent ans. Mais dans l'intervalle, nous traiterons la Chine comme elle le m・itera. La Chine n'est pas un partenaire strat・ique. Mais elle n'est pas pour autant un ennemi in・itable et implacable. C'est un pays concurrent, un rival r・ional en puissance mais aussi un partenaire commercial d・ireux de coop・er dans des domaines o?nos int・・s strat・iques se recoupent, comme en Cor・. La Chine est tout cela, mais elle n'est pas un ennemi et nous devons faire en sorte que cela reste le cas.

    Les ・ats-Unis reconnaissent qu'il n'y a qu'une seule Chine. ?cet ・ard, Ta・an fait partie de la Chine. La fa・n dont la R・ublique populaire de Chine et Ta・an r・oudront leur diff・end sur l'interpr・ation de cette notion est leur probl・e, ?condition que le recours ?la force militaire ne soit pas l'une des m・hodes utilis・s. En attendant, nous soutiendrons Ta・an et nous r・ondrons aux besoins de sa d・ense conform・ent ?notre Loi sur les relations avec Ta・an sur laquelle repose notre engagement envers cette d・ocratie travailleuse et prosp・e. Que tous ceux qui en douteraient, pour quelque raison que ce soit, soient assur・ d'une v・it?immuable : nous nous attendons ?un r・lement pacifique, nous exigeons une solution acceptable pour les peuples qui vivent de part et d'autre du d・roit de Ta・an. C'est l'un des principes fondamentaux auxquels nous tenons fermement et tout le monde devrait clairement le comprendre.

    D・laration liminaire prononc・ le 17 janvier lors de l'audition de confirmation
    devant la commission s・atoriale des relations ext・ieures

    La visite du vice-premier ministre chinois, Qian Qichen

    Nous avons eu une s・ie d'excellents entretiens [les 21 et 22 mars, ?Washington] avec le vice-premier ministre chinois, M. Qichen, qui (...) s'est montr?communicatif et qui voulait sonder notre nouveau gouvernement. Il souhaitait aussi nous faire part du vif int・・ qu'il porte ?l'・olution de l'・onomie chinoise. Il tenait en outre ?s'assurer que nous comprenions les pr・ccupations de la Chine au sujet de Ta・an, et nous nous sommes assur・ qu'il comprenait les n・res.

    Nous n'avons pas cherch??d・rire de fa・n simpliste nos relations avec la Chine car nous sommes conscients de leur complexit? Nous sommes des partenaires commerciaux et nous sommes appel・ ?・re des concurrents r・ionaux, mais il y a de multiples domaines dans lesquels nous pouvons et devons collaborer pour tenter d'int・rer davantage la Chine ?la communaut?internationale, notamment par son accession ?l'Organisation mondiale du commerce. Et ensemble, nous pouvons tourner le dos au pass?et aller de l'avant de fa・n plus positive, dans des directions plus positives, tout en prot・eant nos int・・s respectifs.

    D・laration devant la National Newspaper Association, 23 mars

    La Cor・ du Nord

    La Cor・ du Nord est gouvern・ par un r・ime despotique, bris? Nous ne nous faisons aucune illusion ?son sujet, pas plus que sur la mentalit?de l'homme qui gouverne ce pays. Nous savons que c'est un despote, mais la soci・?en faillite qu'il domine doit commencer ?s'ouvrir au monde si elle ne veut pas sombrer compl・ement. Et encore, l'ouverture au monde ne suffira peut-・re pas ?assurer sa survie.

    Le pr・ident Bush a d・lar?appr・ier ce qu'a fait le pr・ident de la Cor・ du Sud, M. Kim Dae Jung, pour « entrouvrir la porte », comme il le dit souvent [notamment dans son entrevue avec son homologue nord-cor・n Kim Jong-Il, en juin 2000]. M. Bush le soutient et est favorable aux autres mesures qu'il va adopter cette ann・ (...) Parall・ement, nous ・udierons les initiatives que nous nous proposerons de prendre ?propos de nos relations avec la Cor・ du Nord quand nous d・iderons que le moment sera venu de renouer ces relations.

    Ceci dit, nous avons exprim?dans les termes les plus vifs l'inqui・ude que nous causent les efforts de la Cor・ du Nord en vue de la mise au point d'armes de destruction massive et le fait qu'elle fournit de telles armes ainsi que des missiles et divers mat・iels ?d'autres pays non seulement dans la r・ion, mais ?travers le monde. Il s'agit l?d'une source majeure de prolif・ation.

    L'examen des ・・ents de n・ociation que le gouvernement pr・・ent nous a l・u・ nous a permis de d・ouvrir des signes tr・ prometteurs. Ce qui faisait d・aut, c'・ait un dispositif de surveillance et de v・ification du type dont nous aurions besoin pour poursuivre des n・ociations avec un tel r・ime.

    Or la Cor・ du Nord n'a pas pris de mesures s・ieuses dans ce sens sous le gouvernement Clinton.

    C'est pourquoi le pr・ident a dit que nous allions prendre notre temps, que nous allions ・aborer une politique g・・ale et qu'en temps voulu, nous d・iderions, ?notre propre rythme, de la meilleure fa・n de renouer des relations avec le r・ime nord-cor・n.

    D・osition devant la commission s・atoriale des affaires ext・ieures,
    8 mars

    Le Proche-Orient

    Au Proche-Orient, le processus de paix pose un d・i majeur. J'applaudis ?l'acharnement avec lequel les pr・・esseurs du pr・ident Bush se sont employ・ ?tenter de trouver une solution ?un conflit vieux d'un demi-si・le ayant ses racines dans l'antiquit? Le pr・ident Bush poursuit aussi cet objectif. Nous recherchons une paix durable fond・ sur un soutien in・ranlable ?la s・urit?d'Isra・, sur les aspirations l・itimes du peuple palestinien, sur nos amiti・ dans le monde arabe et sur le principe r・liste selon lequel ce sont les parties elles-m・es qui doivent ・ablir la paix.

    Nous d・lorons l'intensification de la violence dans la r・ion et encourageons les parties ?faire tout leur possible pour y mettre fin. Il est impossible de rechercher la paix au milieu de cette violence. Nous nous engageons ・alement ?faire porter nos efforts sur l'ensemble de la r・ion et non pas simplement sur le processus de paix. Nous sommes pr・s ?coop・er avec toutes les parties de la r・ion pour parvenir ?une solution d'ensemble. La paix pour Isra・ signifie la paix avec tous ses voisins, y compris la Syrie, o?nous devons exploiter les possibilit・ cr蜑es par le retrait des forces isra・iennes du Liban.

    D・laration liminaire prononc・ le 17 janvier lors de l'audition de confirmation
    devant la commission s・atoriale des affaires ext・ieures

    La visite de M. Sharon

    Le premier ministre isra・ien, M. Sharon, ・ait ?Washington le 20 mars et nous avons eu avec lui des entretiens tr・ ouverts et tr・ francs entre amis. Nous nous sommes assur・ qu'Isra・ comprenait notre engagement total envers sa s・urit?(...) Nous avons ・alement discut?de ce que nous devrions tenter de faire, en collaboration avec nos amis arabes dans la r・ion et avec le pr・ident de l'Autorit?palestinienne, M. Arafat, pour ma・riser la violence, pour que les deux camps fassent preuve du maximum de retenue afin de faire baisser le niveau de la violence, pour que l'activit?・onomique puisse reprendre et que les gens puissent se sentir de nouveau en s・urit?dans leur quartier.

    Il faut d'abord r・ablir la coop・ation et la coordination dans le domaine de la s・urit? Ensuite, quand la situation se sera stabilis・, nous pourrons envisager de renouer avec les pourparlers de paix que souhaitent les deux camps et dont leurs deux peuples ont besoin pour pouvoir partager cette terre sainte.

    D・laration devant la National Newspaper Association, 23 mars

    L'Irak

    L'examen de la situation en Irak ・ait le principal objectif de mon voyage dans le golfe Persique et au Proche-Orient, en f・rier dernier. Lorsque le gouvernement Bush a pris ses fonctions, le 20 janvier, j'ai d・ouvert que notre politique envers l'Irak ・ait en plein chaos. Le soutien aux sanctions de l'ONU, qui avaient ・?si efficaces ces dix derni・es ann・s, s'・aporait.

    La premi・e chose que nous devions faire, selon moi, c'・ait modifier le caract・e du d・at. On nous accusait ?tort de nuire au peuple irakien, aux enfants irakiens, et nous devions opposer un d・enti ?cette affirmation. Ces sanctions visaient les armes de destruction massive.

    Nous devions d'abord parler de la fa・n dont le gouvernement irakien menace les enfants, ses propres enfants et ceux de l'Arabie saoudite, du Kowe・, de la Syrie et de tous les pays de la r・ion, du danger que Saddam Hussein leur fait courir, et r・uter ainsi l'argument qu'il utilise contre nous.

    Il nous fallait ensuite examiner les sanctions elles-m・es. Etaient-elles utilis・s pour faire obstacle ?l'acquisition d'armes de destruction massive ou commen・ient-elles ?nuire au peuple irakien ? La solution consistait, ?mon avis, ?・iminer les dispositions du r・ime de sanctions qui portaient sur des articles ?usage civil destin・ ?la population pour concentrer exclusivement les sanctions sur les armes de destruction massive et les articles susceptibles de servir ?leur fabrication.

    J'ai transmis ce message ?l'ensemble de la r・ion et constat?que nos amis arabes ainsi que les cinq membres permanents du Conseil de s・urit?de l'ONU [les ・ats-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie] et certains de mes coll・ues de l'OTAN, trouvaient cette solution tr・ s・uisante et pensaient que nous devions continuer ?poursuivre cet objectif. Voyons s'il existe un meilleur moyen d'utiliser ces sanctions pour qu'elles visent les armes de destruction massive et ・iminons l'argument que nous avions laiss?Saddam Hussein utiliser, selon lequel nous nuisions au peuple irakien. C'est lui qui nuit ?son peuple, pas nous.

    Le gouvernement irakien a plus d'argent qu'il n'en faut pour faire face aux besoins de sa population. Aucun argent ne rentre plus en Irak du fait de la modification apport・ au r・ime des sanctions, mais Saddam Hussein jouit d'une plus grande latitude qui lui permettra, s'il la met ?profit, de satisfaire les besoins de sa population.

    Comment finirons-nous par supprimer les sanctions ? Il faut que les inspecteurs retournent en Irak. Si Saddam Hussein veut s'en sortir, s'il veut contr・er de nouveau les comptes bloqu・ dans le cadre du programme « p・role contre nourriture », le seul moyen pour lui est de laisser de nouveau les inspecteurs entrer dans son pays. Mais ce n'est pas ?nous de le supplier de le faire, c'est ?lui qu'il incombe d'agir. Nous contr・ons l'argent ; nous continuerons ?limiter les armes de destruction massive. M. Saddam Hussein, vous ne pouvez plus utiliser l'argument selon lequel nous nuisons ?votre population.

    Si les inspecteurs retournent en Irak, s'ils peuvent faire leur travail et si, d・ le d・art, nous sommes satisfaits de ce qu'ils d・ouvrent, nous pourrons suspendre les sanctions. Et ?un moment donn? quand nous aurons la conviction qu'il n'y a plus d'armes de destruction massive, alors peut-・re envisagerons-nous de supprimer les sanctions. Mais ce n'est pas pour demain. Il s'agissait donc pour nous non pas d'att・uer les sanctions, mais de sauver un r・ime de sanctions en voie d'effondrement.

    Dans le cadre de cette approche, nous voudrions ・alement faire comprendre au gouvernement irakien que nous nous r・ervons le droit de frapper militairement en Irak toute activit? toute installation incompatible avec l'obligation qui lui incombe de se d・arrasser de ces armes de destruction massive.

    Cela r・le le probl・e des inspections de l'ONU. En ce qui concerne les zones d'interdiction a・ienne, nous passons notre politique en revue pour voir si nous l'appliquons le plus efficacement possible. Par ailleurs, nous soutenons les activit・ de l'opposition irakienne. Le principal b・・iciaire de notre soutien est le Congr・ national irakien et, la semaine derni・e, j'ai d・loqu?une nouvelle partie des fonds que le Congr・ am・icain nous a allou・ ?ce titre. Et nous ・udions actuellement ce que nous pouvons faire de plus pour les soutenir et voir quelles autres activit・ de l'opposition nous pourrions inclure dans cette strat・ie en faveur d'un changement de r・ime.

    Je pense donc qu'il s'agit d'une ・ude g・・ale et compl・e des mesures ?prendre pour reconstituer la coalition, faire porter le fardeau au gouvernement irakien, nous concentrer sur ce qui est important, c'est-?dire les armes de destruction massive, maintenir l'isolement du r・ime irakien et nous assurer de son endiguement. On peut esp・er que le jour viendra o?les circonstances permettront l'av・ement d'un r・ime irakien meilleur pour le monde.

    D・laration liminaire prononc・ le 8 mars
    devant la commission s・atoriale des affaires ext・ieures

    L'H・isph・e occidental

    Ce n'est pas par hasard que le pr・ident Bush a eu ses premiers entretiens [avec des dirigeants ・rangers] avec le premier ministre canadien, M. Chr・ien, et avec le pr・ident mexicain, M. Fox. Nous comprenons l'importance que rev・ pour nous le Mexique, notre second partenaire commercial apr・ le Canada. Et nous avons commenc? de concert avec le pr・ident Fox , ?mettre en place une nouvelle mani・e d'aborder nos probl・es mutuels. Je pr・iderai les comit・ qui ont ・?cr・s lors de ce sommet [avec le pr・ident Fox] pour traiter des probl・es d'immigration. L'ALENA (Accord de libre-・hange nord-am・icain) est un puissant moteur qui peut aider ?faire tomber les obstacles, donner au Mexique la possibilit?de fournir des emplois ?sa population et aider ?r・oudre le probl・e de l'immigration qui se pose ?nous tous.

    Nous nous sommes engag・ ?appliquer un plan andin allant au-del?du Plan pour la Colombie, afin de nous attaquer ?l'offre de stup・iants dans cette partie du monde. C'est pour la m・e raison que nous nous r・ouissons ?la perspective de prendre part au Sommet des Am・iques qui aura lieu ?Qu・ec en avril et auquel participeront tous les pays d・ocratiques de l'Am・ique afin de discuter de d・ocratie et d'・ucation. Ce sont les deux principales questions inscrites au programme de ce sommet. Nous parlerons ・alement du commerce et d'un accord de libre-・hange pour les Am・iques qui lierait tous les pays, d'une extr・it??l'autre de notre h・isph・e, en faisant tomber les obstacles au commerce. Tous les ・ats auraient ainsi ・alement acc・ ?l'information sur les techniques et au potentiel de richesse que repr・entent des m・anismes commerciaux fond・ sur la libre entreprise.

    D・laration liminaire prononc・ le 7 mars
    devant la commission des relations internationales de la Chambre

    L'Afrique

    Nous devons poursuivre notre politique d'ouverture envers l'Afrique, et m・e prendre des mesures plus substantielles dans ce domaine. L'une des initiatives les plus importantes prises par le Congr・ l'ann・ derni・e a ・?l'adoption de la Loi sur la croissance et les possibilit・ ・onomiques en Afrique. Le libre-・hange est important dans le monde entier, mais diff・entes r・ions appellent des formules diff・entes pour en favoriser l'instauration. Cette loi est la formule qui convient pour int・rer l'Afrique au monde plus prosp・e de la libre circulation des capitaux et des marchandises.

    De concert avec des pays dot・ d'une ・onomie dynamique tels que l'Afrique du Sud et, par la suite, le Nigeria et d'autres pays africains en cours de transformation, nous pouvons commencer ?am・iorer l'existence des habitants les plus pauvres d'Afrique. Nous savons aussi que les Africains doivent faire davantage par eux-m・es. Au Nigeria, cela signifie une adoption rapide de la privatisation et une plus grande ouverture de l'・onomie. En Sierra Leone, au Liberia, en Angola, au Congo et ailleurs, cela signifie mettre fin ?la tuerie, retirer les armes des mains des enfants, mettre fin ?la corruption, rechercher des compromis et commencer ?travailler dans une atmosph・e de paix et de dialogue au lieu de recourir ?la guerre et aux massacres. Cela signifie aussi consacrer les ressources provenant de l'exploitation du p・role, des mines de diamant et autres ressources pr・ieuses aux ・oles, aux h・itaux et ?la construction de routes carrossables, et renoncer aux bombes, aux balles de fusil et aux querelles entre seigneurs de la guerre.

    D・laration liminaire prononc・ le 17 janvier lors de l'audition de confirmation
    devant la commission s・atoriale des affaires ext・ieures

Retour au d・ut de l'article | Sommaire, Les Objectifs de politique ・rang・e des ・ats-Unis, mars 2001
Revues de l'IIP | Accueil IIP