CHINE : UNE CONCEPTION PLUS RESPONSABLE
DE LA
NON-PROLIF・ATION
Interview de Robert Einhorn
Sous-secr・aire d'・at adjoint
charg?des questions li・s ?la non-prolif・ation
?nbsp;La Chine se rend compte que la non-prolif・ation est dans son propre int・・ et c'est pourquoi elle est devenue, au fil des ans, un acteur de plus en plus responsable ? dit M. Einhorn. ?nbsp;La Chine a encore de grands progr・ ? r・liser, mais nous esp・ons qu'elle continuera ?am・iorer son dossier en mati・e de non-prolif・ation ? note-t-il. M. Einhorn a ・? interview?par Jane Morse, journaliste de l'USIA qui a particip? ?la r・action de cette revue ・ectronique.
Question - En tant que nation nucl・ire et grande puissance de l'Asie, la Chine joue un r・e d・erminant et son concours sera crucial afin de mettre fin ?la prolif・ation des armes de destruction massive. Quelles mesures la Chine a t-elle prises ? cet ・ard et quelles mesures les ・ats-Unis attendent-ils d'elle ? l'avenir ?
M. Einhorn - La Chine a pris, depuis plusieurs ann・s, un certain nombre de mesures pour montrer son attachement ?la non-prolif・ation, non seulement des armes nucl・ires, mais aussi des armes chimiques et biologiques et des syst・es de lancement de missiles.
En 1992, la Chine a adh・?au Trait?de non-prolif・ation des armes nucl・ires (TNP). En 1995, elle s'est prononc・ en faveur de l'adoption ?titre permanent de ce trait? qui est le pivot des efforts mondiaux en mati・e de non-prolif・ation. Elle a sign?la Convention sur les armes chimiques (CAC) en 1993 et en est devenue partie en avril dernier. Elle est ・alement partie ?la Convention sur les armes biologiques.
Donc, tout particuli・ement pendant les ann・s 1990, la Chine a pris une s・ie de mesures importantes pour appuyer les accords de non-prolif・ation et elle a aussi coop・?avec les ・ats-Unis pour soutenir la r・lisation des objectifs de non-prolif・ation dans diverses r・ions du globe.
Elle a notamment collabor?avec les ・ats-Unis afin de promouvoir la formulation d'une solution efficace au probl・e nucl・ire de la Cor・ du Nord en 1994. ?cette ・oque, les Nord-Cor・ns avaient l'intention de d・oncer le Trait?de non-prolif・ation. Nous pensions qu'ils avaient failli ?leurs engagements en vertu du TNP et nous nous efforcions de trouver une solution. Les Chinois ont ・uvr? efficacement en coulisse en faveur d'une solution sur laquelle nous nous sommes entendus avec les Nord-Cor・ns en octobre 1994 et qui a mis fin ? leur programme nucl・ire.
Question - De quelle fa・n l'attitude de la Chine sur les diverses mesures de limitation des armements a-t-elle ・olu?au cours des dix derni・es ann・s ? Et comment la Chine est-elle devenue un partenaire constructif des initiatives de limitation des armements que le gouvernement Clinton consid・e comme prioritaires ?
M. Einhorn - Le comportement de la Chine a enregistr? des changements radicaux au cours des derni・es d・ennies. Dans les ann・s 1960, par exemple, la politique officielle de la Chine ・ait favorable ?la prolif・ation des armes nucl・ires. Une telle prolif・ation, disaient les Chinois, aurait pour effet, et je cite, ?nbsp;de rompre l'h・・onie des superpuissances ?
La Chine a beaucoup ・olu?depuis l'・oque o?elle favorisait ouvertement la prolif・ation. Nous pensons qu'elle se consid・e aujourd'hui davantage comme une grande puissance avec les importantes responsabilit・ que cela comporte. Elle est membre permanent du Conseil de s・urit?des Nations unies, l'une des cinq nations ayant l'arme nucl・ire, et elle r・lise d・ormais que l'un des importants attributs attach・ au statut de grande puissance, c'est le respect des normes internationales en mati・e de non-prolif・ation. Nous pensons donc que la Chine est maintenant un acteur de plus en plus responsable.
Je pr・iserai cependant que l'・olution de la Chine n'est pas termin・. Elle a r・lis?des progr・ importants, mais, dans certains domaines de la non-prolif・ation, elle se livre encore ?des activit・ que nous estimons discutables. C'est ainsi, par exemple, que s'il y a eu des am・iorations consid・ables en mati・e de coop・ation nucl・ire avec des pays tiers, nous estimons qu'il y a encore des probl・es dans le domaine de la prolif・ation des missiles et des armes chimiques. Nous ne pensons pas que la Chine ma・rise suffisamment l'exportation de produits chimiques ?double usage. Et certaines entreprises chinoises ont effectivement contribu?au programme d'armes chimiques de l'Iran.
S'agissant des missiles, nous constatons que la Chine exporte des composants et des techniques qui aident le Pakistan et l'Iran ? se doter de ces armes.
La Chine a donc r・lis?de grands progr・ dans le domaine de la non-prolif・ation et, en particulier, de la non-prolif・ation nucl・ire, mais elle a encore du chemin ?faire dans certains des autres domaines.
Question - Quel effet les relations militaires et techniques entre la Chine et le Pakistan et l'Iran ont-elles sur les int・・s des ・ats-Unis ?
M. Einhorn - Il faut examiner chaque cas s・ar・ent. Nous sommes gravement pr・ccup・ par la conduite de l'Iran. Ce pays est oppos?au processus de paix au Proche-Orient, il soutient le terrorisme, il cherche ?acqu・ir des armes de destruction massive, et il a souvent eu une attitude hostile envers ses pays voisins. Nous estimons donc que toute assistance aux programmes militaires iraniens est une erreur et que cela peut contribuer ?l'instabilit?dans l'importante r・ion du Golfe. Et c'est l?un point que nous avons abord?avec les autorit・ chinoises ?plusieurs reprises.
Le Pakistan, bien s・, est un ami des ・ats-Unis avec lequel nous souhaitons entretenir de bonnes relations bilat・ales. Nous reconnaissons par ailleurs que la Chine est aussi amie du Pakistan, et nous ne souhaitons pas nous ing・er dans leurs relations mutuelles. Mais nous esp・ons que les Chinois reconna・ront que leurs relations avec le Pakistan doivent ・re conformes aux normes internationales en mati・e de non-prolif・ation et que la fourniture d'une aide ? des activit・ telles que le programme de missiles pakistanais pourrait mener ?une d・tabilisation de la r・ion et avoir des effets adverses sur les efforts de rapprochement de l'Inde et du Pakistan apr・ cinquante ans d'ind・endance.
Question - Quelles mesures la Chine a-t-elle prises dans ce domaine avec le Pakistan ou avec l'Iran ?
M. Einhorn - La Chine a pris plusieurs mesures. Elle a adopt?un comportement beaucoup plus r・erv?et beaucoup plus responsable en ce qui concerne l'exportation de mat・iel et de techniques nucl・ires. Jadis, la Chine a effectivement contribu? au programme nucl・ire non assorti de mesures de sauvegarde du Pakistan. Elle a ainsi contribu??la mise en place d'installations au Pakistan qui ne sont pas couvertes par les contr・es ou les inspections de l'Agence internationale de l'・ergie atomique. C'est l?une pratique tr・ regrettable. Mais les Chinois se sont engag・, en mai 1996, ?ne plus fournir aucune assistance ?ce genre d'installations nucl・ires. Nous n'avons aucune raison de penser qu'ils ont manqu??leur engagement.
Les Chinois nous ont ・alement assur? au moment de la visite du pr・ident Jiang Zemin ?Washington en octobre 1997, qu'ils n'allaient pas entreprendre de nouvelles initiatives de coop・ation nucl・ire avec l'Iran, et qu'ils termineraient rapidement les actuels projets de coop・ation. Nous estimons que c'est l?une mesure responsable.
La Chine a aussi r・is?sa politique en mati・e d'exportation de produits chimiques. En mai 1997, les ・ats-Unis ont ・? contraints, en vertu de leurs lois, ?imposer des sanctions commerciales ?sept entreprises chinoises qui contribuaient au programme d'armes chimiques de l'Iran. Nous avons constat? ?la suite de ces sanctions, que la Chine avait pris des mesures en vue de surveiller plus s・ieusement les soci・・ qui exportaient vers l'Iran. C'est donc une ・olution positive.
Elle a par ailleurs pris des mesures dans le domaine de la prolif・ation des missiles, quoique moins vigoureuses. Elle a notamment consenti ?interdire l'exportation de tous les types de missiles sol-sol ?longue port・. Et nous pensons que la Chine n'a pas export?de missiles sol-sol entiers depuis cet accord. Nous sommes pr・ccup・, toutefois, par le fait qu'elle continue de fournir des composants et des techniques aussi bien au Pakistan qu'?l'Iran.
Question - Vous avez dit que la Chine s'・ait engag・ ? ne plus conclure de nouveaux accords avec l'Iran, mais qu'elle m・erait ?bien les projets en cours. Combien de projets y a-t-il actuellement et quelles sont leurs cons・uences sur la non- prolif・ation ?
M. Einhorn - Nous avions demand?aux Chinois, lors des n・ociations qui ont pr・・?la visite du pr・ident Jiang, de fournir une description pr・ise des projets en cours auxquels ils participaient en Iran. Ils nous ont dit qu'il y avait deux projets ; nous les avons ・alu・ et ils sont d'une importance mineure. Nous ne pensons pas qu'ils motivent de pr・ccupations en ce qui concerne la prolif・ation et nous n'avons donc pas d'objections ? ce que les Chinois les terminent ?relativement br・e ・h・nce.
Question - Quelles assurances la Chine nous a-t-elle donn・s en ce qui concerne les contr・es des techniques et du mat・iel nucl・ires devant ・re appliqu・ conform・ent au Trait?de coop・ation nucl・ire pacifique de 1985 entre les ・ats-Unis et la Chine ?
M. Einhorn - Nous estimons que la Chine a pris certaines mesures et a fourni de nouvelles assurances qui, ?notre avis, justifient la d・ision du pr・ident Clinton de d・larer, le 29 octobre, qu'il fournirait au Congr・ les certifications n・essaires ? la mise en ・uvre de l'Accord de coop・ation nucl・ire sino-am・icain de 1985. Je vais vous donner un aper・ rapide de ces mesures.
La premi・e a ・?l'engagement, en mai 1996, de ne pas fournir d'assistance aux installations nucl・ires non contr・・s. Et, comme je l'ai dit, la Chine semble prendre cet engagement tr・ au s・ieux.
Deuxi・ement, la Chine a promis de ne pas entreprendre de nouvelles initiatives de coop・ation dans le domaine nucl・ire avec l'Iran et de mener rapidement ?bien les projets en cours.
Troisi・ement, elle a adopt?un r・ime de contr・e des exportations nucl・ires, syst・e de port・ nationale qu'elle ne poss・ait pas jusqu'ici, et qui lui permettra, pour la premi・e fois, de contr・er de mani・e efficace les exportations de produits nucl・ires et de produits dits ?double usage, civil et militaire.
Et quatri・ement, il ・ait important pour nous que la Chine participe aux d・ib・ations multilat・ales concernant les exportations nucl・ires. Le 16 octobre, la Chine est devenue membre du Comit? des exportateurs du TNP, dit ?nbsp;Comit?Zangger ? qui est un groupe de pays fournisseurs signataires du TNP. Ceci aidera la Chine ? se familiariser pleinement avec les politiques de contr・e des produits nucl・ires et les pratiques des gouvernements fournisseurs responsables du monde. Et je crois que cela renforcera l'orientation de la Chine dans la direction de la responsabilit?
Question - Pourquoi a-t-il fallu aussi longtemps pour mettre en ・uvre l'Accord de coop・ation nucl・ire sino- am・icain ? Quels avantages cet accord pr・ente-t-il pour la Chine d'une part, et pour les ・ats-Unis d'autre part ?
M. Einhorn - Apr・ la n・ociation et la signature de cet accord en 1985, nous avons appris que la Chine fournissait une assistance au programme nucl・ire non contr・?du Pakistan, contribuant ainsi ?accro・re les capacit・ de ce pays en armement nucl・ire. Le Congr・ a adopt?diverses lois, certaines en 1985 et d'autres apr・ le massacre de la place Tia-nanmen en 1989, qui exigeaient que le pr・ident des ・ats-Unis donne des certifications sur un certain nombre de points si son gouvernement voulait mettre cet accord en application.
・ant donn?que la Chine continuait d'apporter son aide au programme nucl・ire du Pakistan, aucun pr・ident am・icain n'a pu, pendant longtemps, pr・enter les certifications indispensables. Mais le pr・ent gouvernement, compte tenu de la priorit?qu'il attache ?la non-prolif・ation, a d・id?de s'efforcer de persuader la Chine ? modifier sa conduite et ?donner les assurances n・essaires. Nous avons mis en ・uvre d'importantes initiatives, depuis deux ans et demi, pour persuader les Chinois de la sagesse de cette d・arche. Et nous pensons avoir pu obtenir ce dont nous avions besoin.
Nous estimons que la mise en ・uvre de cet accord apportera des avantages substantiels tant aux ・ats-Unis qu'?la Chine. Pour les ・ats-Unis, un avantage important est l'am・ioration qui a pu ・re obtenue dans le comportement de la Chine en faveur de la non-prolif・ation.
L'accord conclu n'est qu'un cadre. Il permet aux entreprises am・icaines de faire du commerce avec la Chine, mais chaque transaction doit ・re approuv・ au cas par cas. Ainsi, si la Chine n'honorait pas ses engagements, nous pourrions mettre un terme aux ・hanges commerciaux nucl・ires avec ce pays. L'existence de cet accord nous permettra donc de surveiller en permanence le comportement de la Chine et d'influencer ce comportement. C'est l?un avantage important pour les ・ats-Unis. De m・e, pour la premi・e fois, les entreprises am・icaines auront la possibilit?de vendre ?la Chine des r・cteurs nucl・ires, du combustible nucl・ire et d'autres produits nucl・ires. Les Chinois poss・ent de vastes usines thermiques, et notamment d'importantes centrales nucl・ires, ce qui constitue un march?potentiellement tr・ lucratif pour l'industrie am・icaine du nucl・ire.
L'accord de coop・ation nucl・ire pourrait ・alement avoir d'importants avantages ・ologiques. L'・ergie nucl・ire est, on le sait, tr・ propre. Elle ne produit pas de polluants comme il s'en d・age de la combustion des carburants fossiles. L'utilisation par la Chine de r・cteurs am・icains s・s ne nuisant pas ? l'environnement pourra constituer une mesure importante en faveur de l'environnement.
Nous estimons donc qu'il y aura pour nous des avantages substantiels. Quant aux Chinois, bien s・, ils auront la possibilit? d'acheter et d'importer les r・cteurs nucl・ires les meilleurs, les plus s・s et les plus perfectionn・ au monde, les r・cteurs de conception am・icaine.
Question - A-t-on une id・ des sommes qui sont en jeu pour l'industrie am・icaine ? Et quels sont les autres pays qui vendent d・?des techniques nucl・ires ?la Chine ?
M. Einhorn - ?l'heure actuelle, il y a la France, la Russie et le Canada qui ont d・?consenti ?vendre des r・cteurs nucl・ires ?la Chine. Mais jusqu'?pr・ent, les Chinois n'avaient pas le droit d'acheter de r・cteurs am・icains. Il est ・ident que l'une des raisons pour lesquelles ils se sont montr・ dispos・ ? prendre ces nouveaux engagements en mati・e de non-prolif・ation, c'est qu'ils ont compris les avantages qu'ils avaient ?acheter aux ・ats-Unis.
Pour ce qui est de la taille du march?et ce ?quoi les ・ats-Unis peuvent s'attendre en mati・e de ventes de produits nucl・ires ? la Chine, il est difficile de le pr・oir. Cela d・endra des entreprises chinoises, des entreprises am・icaines, et de leurs concurrents ・rangers ; ce sont elles qui d・ermineront la taille du march? pour les produits am・icains.
Question - Vous avez parl?du changement de comportement de la Chine envers l'Iran et le Pakistan, mais y a-t-il d'autres pays auxquels la Chine vend des armes ?
M. Einhorn - Chose int・essante, la Chine ne vend pas d'armes ?un grand nombre de pays de la r・ion. On lit souvent dans la presse des remarques, de sources diverses, qui laissent penser que la Chine est un inv・・?vendeur d'armes et de techniques d・tabilisatrices. En fait, les ventes de la Chine que nous avons trouv・s contestables ne concernent qu'un nombre relativement peu ・ev?de pays acheteurs. Nous esp・ons que la Chine continuera d'am・iorer son dossier et que nous n'assisterons pas ?une multiplication des ventes d'armes et de techniques chinoises.
Question - Les m・ias ont ・is des doutes sur les d・larations du gouvernement chinois selon lesquelles il ignorait l'existence de certaines ventes effectu・s par des entreprises priv・s. L'argument des m・ias est qu'il n'y a pas vraiment d'entreprises priv・s en Chine et que, en cons・uence, le gouvernement ne peut pas pr・endre ignorer l'existence de ventes ?des pays ・rangers. Quel est votre r・ction sur cette question ?
M. Einhorn - J'observe les actions de la Chine tr・ attentivement dans ce domaine depuis de nombreuses ann・s, et je trouve parfaitement plausible que certaines activit・ aient lieu sans l'approbation, voire ?l'insu, du gouvernement central. Il y a de cela un bon exemple, qui est celui de la vente, remontant ?plusieurs ann・s, d'aimants annulaires, qui sont des pi・es relativement peu sophistiqu・s, au programme d'enrichissement de l'uranium du Pakistan. Plus nous avons approfondi cette affaire, plus nous avons ・? enclins ?croire que l'entreprise chinoise concern・ op・ait de mani・e ind・endante, sans supervision gouvernementale. La transaction avait une valeur commerciale d'un peu moins de soixante-dix mille dollars et elle portait sur des produits d'utilisation g・・ale, mais qui n'en ont pas moins contribu?au programme d'enrichissement de l'uranium du Pakistan.
C'est une des raisons qui ont motiv?notre demande de resserrement des contr・es des exportations de la Chine en rapport avec le secteur nucl・ire, parce que nous voulions rem・ier ?ce genre de probl・es et faire en sorte que les autorit・ gouvernementales aient la haute main sur toutes les exportations susceptibles de contribuer ?la prolif・ation.
Question - Pourriez-vous parler des int・・s de la Chine au Proche-Orient et de leurs implications en ce qui concerne ses initiatives dans le domaine de la non-prolif・ation ?
M. Einhorn - La Chine a fortement int・・ ?ce que le Proche-Orient demeure stable. Elle est devenue importatrice nette de p・role. Ses besoins ・erg・iques augmentent ; elle devra continuer d'importer du p・role, notamment du golfe Persique. Elle ne souhaite donc pas une d・tabilisation de cette r・ion.
La vente, par la Chine, de missiles de croisi・e anti-navires de type classique ?l'Iran nous a pr・ccup・. Nous estimons que les Iraniens, en possession de telles armes, pourraient ・re en mesure de d・tabiliser la r・ion, de menacer la navigation dans le Golfe.
Nous avons accord??cette question une haute priorit?et nous avons r・emment constat?que les Chinois comprenaient nos pr・ccupations. Nous esp・ons qu'ils en tiendront compte dans leurs actions.
Question - Pourriez-vous expliquer l'int・・ personnel qu'a la Chine ?se conformer aux dispositions concernant la non-prolif・ation ?
M. Einhorn - Je crois que l'adoption, par la Chine, d'une strat・ie plus responsable en mati・e de non-prolif・ation d・oule de la r・lisation qu'il n'est pas dans son int・・ de voir davantage de pays, notamment de pays voisins, acqu・ir ces armes d・tabilisatrices. Elle est certainement convaincue qu'il ne doit pas y avoir d'armes nucl・ires dans la p・insule cor・nne et dans d'autres r・ions proches de ses fronti・es.
Je crois que la Chine se rend compte que la non-prolif・ation est dans son propre int・・ et c'est pourquoi elle est devenue, au fil des ans, un acteur de plus en plus responsable. Cette ・olution n'est pas achev・ et la Chine a encore de grands progr・ ?r・liser dans des domaines tels que la prolif・ation des missiles et des armes chimiques. Mais les ・ats-Unis entendent ・uvrer en ・roite coop・ation avec la Chine et ・aluer les actions de ce pays. Nous ne manquerons pas d'attirer vigoureusement l'attention des dirigeants chinois sur les points pr・entant des carences. Et nous esp・ons que la Chine continuera ?am・iorer son dossier en mati・e de non-prolif・ation.