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LA PR・ENTION DU SIDA : UN INVESTISSEMENT EN FAVEUR DE LA PROSP・IT? MONDIALE
Lawrence Summers
Ministre des finances des ・ats-Unis

Le rythme actuel des d・ouvertes scientifiques offre une occasion sans pr・・ent d'accomplir des progr・ d・isifs dans la lutte contre des maladies mortelles comme le sida qui font payer un si lourd tribut au d・eloppement ・onomique et qui menacent la prosp・it?et la stabilit?de l'・onomie mondiale.

De plus en plus souvent, le monde doit faire face ?des probl・es qui d・ordent les fronti・es et auxquels les march・ ou les gouvernements, s'ils veulent agir seuls, ne peuvent facilement trouver de solution. Qu'il s'agisse du blanchiment d'argent, de la criminalit? financi・e, des changements climatiques ou de la r・uction de la biodiversit?plan・aire, la recherche de solutions - qui b・・icieront au monde entier - n・essite une concertation et une coop・ation mondiales.

Les propositions contenues dans l'Initiative du mill・aire du pr・ident Clinton cherchent ? encourager une r・onse mondiale ?l'un des probl・es les plus urgents et les plus pressants au plan moral : le fl・u des maladies infectieuses qui frappe surtout les pays qui sont les moins ? m・e d'y faire face.

Le programme du pr・ident repose sur trois arguments forts : primo, la mise au point et la fourniture de vaccins et de traitements pour les maladies infectieuses sont l'un des investissements les plus productifs que nous puissions faire pour le d・eloppement ・onomique des pays les plus pauvres ; secundo, les le・ns tir・s de l'exp・ience r・ente en mati・e de d・eloppement et les progr・ scientifiques nous permettent d'esp・er avoir un impact r・l sur la propagation mondiale de ces maladies ; tertio, la coop・ation entre les secteurs public et priv? aux niveaux tant national qu'international, est n・essaire pour r・liser cet objectif.

Combattre les maladies infectieuses est un imp・atif ・onomique et moral

Il peut para・re surprenant qu'un ministre des finances accorde autant d'importance aux actions destin・s ?pr・enir et vaincre les maladie dans le monde en d・eloppement. Mais c'est pr・is・ent parce que je suis ministre des finances que je suis profond・ent conscient de l'・orme enjeu, aux plans ・onomique et humain et ?celui de la s・urit? que constitue pour les ・ats-Unis le d・eloppement des pays les plus pauvres.

Il n'est pas exag・?d'affirmer, qu'?l'heure actuelle, le plus important obstacle au d・eloppement humain de ces pays est le spectre de maladies comme l'infection par le virus de l'immunod・icience humaine (VIH) et le sida, dont la propagation, ces derni・es ann・s, a ・?particuli・ement rapide et m・e brutale.

Cinquante millions de personnes dans le monde sont atteintes par le VIH ; plus de 16 millions de personnes d・?en sont mortes et, pour la seule ann・ 1999, le nombre de d・・ li・ ?cette maladie a atteint le chiffre record de 2,6 millions. En Afrique subsaharienne, qui totalise 85 % des cas de d・・ dus au sida, l'esp・ance de vie, qui progressait depuis des d・ennies, d・line rapidement dans de nombreux pays. Dans cinq pays africains, au moins, plus de 20 % des adultes sont s・opositifs. En Afrique australe, on s'attend ?voir l'esp・ance de vie, qui atteignait 59 ans au d・ut des ann・s 90, revenir, dans cinq ?dix ans, ?45 ans, c'est-?dire au niveau o?elle ・ait dans les ann・s 50. Et c'est parmi les jeunes femmes enceintes qu'on rel・e le plus fort pourcentage de nouveaux cas d'infection par le VIH.

La vie des femmes est de plus en plus affect・ par ce fl・u. En effet, c'est surtout sur elles que retombe la charge de soigner les malades, et ce sont g・・alement les jeunes filles et jeunes femmes qui sont les plus vuln・ables ?la maladie. Dans de nombreuses r・ions, le taux d'infection par le VIH et le sida des jeunes filles est de trois ?cinq fois plus ・ev?que celui des jeunes gens. Dans certains endroits de l'Afrique du Sud, pr・ d'un tiers des femmes enceintes sont s・opositives, contre 1 % seulement en 1990. Dans un continent o?les femmes accomplissent une part disproportionn・ du travail physique et contribuent de fa・n cruciale au budget familial, l'affaiblissement provoqu?par le sida est particuli・ement cruel.

On s'inqui・e surtout de la rapidit?avec laquelle cette infection se propage et on redoute que ce qui se passe en Afrique ne soit sur le point de se produire ailleurs. Les taux d'infection progressent rapidement en Asie, o?plusieurs pays sont au bord d'une pand・ie ?grande ・helle et doivent r・gir tr・ vite s'ils ne veulent pas conna・re la catastrophe qui frappe l'Afrique. Certaines r・ions d'Am・ique latine et des Antilles, nos voisins, pr・entent ・alement des taux ・ev・ et croissants d'infection. Les pays de l'ancienne Union sovi・ique et de l'Europe de l'Est sont ・alement touch・ : l'an dernier, le taux de progression de l'infection constat?en Russie a ・?le plus rapide du monde.

Parall・ement, des millions de personnes dans le monde continuent ?・re les victimes de maladies s・ulaires. La tuberculose, par exemple, provoque plus de deux millions de morts par an et les souches qui r・istent aux traitements nagu・e efficaces se r・andent. En fait, la tuberculose est la cause du d・・ de milliers de s・opositifs, leur syst・e immunitaire affaibli ne leur permettant pas de r・ister ?cette maladie contagieuse que peut peuvent aussi bien contracter des personnes en bonne sant?

Tout compte fait, les maladies infectieuses sont la premi・e cause de mortalit?dans le monde. Parmi les personnes ・・s de moins de 45 ans, elles sont responsables de pr・ de la moiti?des d・・. Il ne s'agit pas seulement d'une crise humanitaire, mais d'une v・itable crise sociale et ・onomique.

L?o?l'esp・ance de vie diminue, c'est surtout en raison d'une hausse de la mortalit?des jeunes adultes. Or, comme le confirment les recherches, la croissance ・onomique d'un pays d・end essentiellement de la fraction de sa population en ・e de travailler. Une ・ude r・ente de la Banque mondiale estime que le sida risque de r・uire d'environ 1 % le taux de croissance annuel du PIB de 30 pays d'Afrique subsaharienne. Le fardeau que font peser ces maladies accro・ encore la pauvret?qui a facilit?l'・ablissement de ces maladies. La prise en charge des malades gr・e les budgets de sant?et surcharge les ・ablissements hospitaliers. Pour faire face ?leurs d・enses m・icales, les familles des malades, d・?pauvres, sont contraintes de vendre leurs maigres biens et d'ajourner leurs d・enses dans des domaines aussi essentiels que l'・ucation, ce qui les entra・e dans une spirale de d・lin ・onomique. ? lui seul, le sida a fait un nombre alarmant d'enfants orphelins : plus de 11 millions dans le monde, dont pr・ d'un demi million en Afrique.

Si ces pays ne se d・eloppent pas, ils ne peuvent contribuer ?la croissance ・onomique mondiale si importante pour les ・ats-Unis, dont plus de 40 % des exportations sont dirig・s vers les pays en d・eloppement. Les d・resses ・onomiques nationales et les instabilit・ politiques qui accompagnent in・itablement des pertes humaines de cette ampleur peuvent causer au syst・e mondial dans son ensemble des perturbations plus importantes encore.

Pour toutes ces raisons, le soutien au d・eloppement et ?la fourniture de vaccins et de traitements efficaces pour les maladies infectieuses est l'un des investissements les plus rentables que nous puissions faire, tant pour le d・eloppement ・onomique de ces pays que pour la prosp・it?et la stabilit?de l'・onomie mondiale.

Nous pensons que c'est l?un imp・atif fondamentalement humanitaire, mais que c'est aussi un imp・atif du point de vue de notre ・onomie et de notre s・urit?nationale. Or l'exp・ience acquise au niveau mondial et le rythme des progr・ scientifiques nous mettent aujourd'hui en bien meilleure position pour relever ce d・i.

Apporter une aide qui comptera

C'est maintenant que devons nous attaquer aux maladies infectieuses et ?celles li・s ?la pauvret? La le・n tir・ des initiatives internationales visant ?combattre les maladies infectieuses nous a certes appris qu'il n'y a pas de solutions simples et faciles, mais nous sommes aujourd'hui en position bien plus forte qu'il y a quelque ann・s pour aider les pays concern・ ?progresser concr・ement.

D'abord, il y a une formidable acc・・ation de nos connaissances scientifiques. ? l'・idence, l'une des raisons de la fr・uence des maladies infectieuses est la d・icience de nos connaissances scientifiques ?leur endroit et c'est seulement l'am・ioration de celles-ci qui peut nous permettre de mettre au point les vaccins et m・icaments n・essaires. Mais, comme l'a dit un responsable de laboratoire pharmaceutique lors d'une r・ente r・nion sur le sujet avec le pr・ident Clinton, nous sommes entr・ dans un ?・e d'or ?en mati・e de recherche et de d・ouvertes. D'importants progr・ ont ・?r・emment accomplis pour ce qui est du paludisme, du pneumocoque et du sida et nous sommes persuad・ que l'adoption d'une politique officielle peut stimuler de fa・n d・isive les efforts priv・ de recherche dans ce domaine.

Ensuite, nous disposons de nouveaux outils pour mettre d'importantes ressources int・ieures et ext・ieures au service de cet effort. Le simple manque de moyens financiers pour couvrir le co・ des investissements n・essaires ?la mise en place des services de sant? m・e les plus ・・entaires constitue, ?l'・idence, un obstacle majeur ?l'am・ioration des r・ultats en mati・e de sant?dans ces pays.

En moyenne, le budget sant?des pays les plus pauvres du monde n'est que de l'ordre de 15 dollars par an et par personne, c'est-?dire moins qu'il en co・e pour vacciner un enfant contre neuf maladies infantiles, notamment la polio, la rougeole et le t・anos. Aux ・ats-Unis, notre budget sant?se monte ?des milliers de dollars par an et par personne. Dans les pays en d・eloppement les plus pauvres, il n'y a que 14 m・ecins et 26 infirmi・es en moyenne pour 100.000 malades, contre 245 m・ecins et 878 infirmi・es aux ・ats-Unis. Huit cents millions de personnes dans le monde vivent avec moins d'un dollar par jour. La terrible r・lit?c'est que, pour la plupart des pays en d・eloppement, le co・ des soins des malades atteints du sida d・asserait de loin leur revenu par habitant s'ils voulaient les soigner comme aux ・ats-Unis.

Nous ne pouvons esp・er ・iminer l'・art de revenu qui existe entre les divers pays, mais le programme en faveur des pays pauvres tr・ endett・ (PPTE) nous donne un moyen d'accro・re les fonds dont ils disposent et s'assurer que ces ressources cibleront bien les priorit・ fondamentales du d・eloppement humain, tels les services de sant?de base.

Le programme PPTE, lanc?en 1996 et encore renforc?l'an dernier, a d・?aid?certains des pays les plus pauvres du monde ?consacrer ?leur d・eloppement humain les pr・ieuses ressources qu'ils devaient nagu・e consacrer au remboursement de leurs dettes. Lorsqu'il sera totalement financ?et mis en ・uvre, le programme PPTE renforc?sera un instrument encore plus puissant pour aider ces pays ?consacrer davantage de moyens ?la lutte contre les maladies infectieuses.

L'an dernier, le gouvernement ougandais a vu le service de sa dette r・uit de plus de 45 millions de dollars dans le cadre de programme PPTE initial et il ainsi pu accro・re de pr・ de 55 millions de dollars ses d・enses dans les secteurs de la sant?et de l'・ucation et notamment faire un effort majeur pour lutter contre l'・id・ie d'infection par le VIH et le sida. On estime que le taux d'immunisation des enfants ougandais devrait passer de 55 % en 1996 ?60 % en 2002. En mati・e de d・enses de sant? l'une des grandes priorit・ pour les ann・s ?venir, que le programme PPTE renforc?de r・uction de la dette doit permettre d'honorer, c'est de g・・aliser la diffusion d'informations concernant le VIH et le sida, en particulier dans les collectivit・ rurales.

Il est important ・alement d'・uquer les filles, car cela pr・ente l'avantage de r・uire la propagation du VIH et du sida. Les ・udes men・s au Za・e (R・ublique d・ocratique du Congo), au Zimbabwe et ailleurs montrent toutes nettement que la hausse du taux de scolarisation des filles au niveau du secondaire s'accompagne d'une forte r・uction de la transmission du VIH. Dans le monde en d・eloppement, les donn・s en mati・e de sant? confirment que le niveau d'・ucation est maintenant fortement li??la probabilit?que les femmes auront des relations sexuelles prot・・s. C'est pourquoi, dans le cadre du programme PPTE, la nouvelle d・arche en mati・e de pr・s place l'・ucation f・inine parmi les investissements sociaux cruciaux ?r・liser en priorit?

Enfin, nous comprenons mieux aujourd'hui l'importance d'une distribution efficace des vaccins et des traitements et les conditions qui la sous-tendent. ?l'・idence, il est inutile d'exp・ier des tonnes de vaccins et de m・icaments vers les ports des pays pauvres si ceux-ci ne seront pas administr・ ?ceux qui en ont besoin. Par ailleurs, il n'est gu・e utile d'administrer des vaccins et des m・icaments ?des gens qui ne b・・icient pas des moyens ・・entaires pour se maintenir en bonne sant?- suppl・ents en vitamine A et en fer, par exemple - ou pour emp・her les maladies - moustiquaires autour des lits pour ・iter le paludisme - ou qui ne re・ivent pas les informations qui permettraient d'・iter la propagation du VIH et du sida. Les probl・es de ce genre ont souvent, dans le pass? constitu?un important obstacle aux efforts internationaux de lutte contre les maladies cardiaques. Mais, aujourd'hui, les liens ・roits entre les diff・ents ・・ents des syst・es de sant?sont bien compris de la communaut?des acteurs de l'aide au d・eloppement et leur prise en compte est couronn・ de succ・.

Cette dimension se retrouve dans l'Initiative du mill・aire du pr・ident et dans les plans ・abor・ actuellement par la Banque mondiale, qui accordent une grande attention ?un important transfert de ressources vers l'am・ioration de la fourniture des prestations m・icales de base, notamment de vaccins et de m・icaments.

Nous comprenons mieux ・alement aujourd'hui qu'il ne s'agit pas seulement d'une question d'argent, mais aussi d'une question de comp・ences et d'engagement permanent. Plus pr・is・ent, les gouvernements des pays en d・eloppement doivent se fixer des objectifs pr・is afin de renforcer leur syst・e de sant?et am・iorer ses r・ultats. Quant aux pays donateurs, aux organismes internationaux et aux organisations non gouvernementales pr・ents dans les pays en d・eloppement, ils doivent travailler ensemble pour trouver les solutions qui marcheront le mieux dans le pays concern? car il est ・ident que l'application de ces principes donne des r・ultats concrets.

En Ouganda et en Tha・ande, par exemple, des programmes innovateurs r・ents, soutenus par la communaut?internationale, ont commenc??inverser la tendance du taux d'infection par le VIH dans les groupes ?haut risque. Au S・・al, un investissement rapide dans des programmes de pr・ention a permis de maintenir le taux d'infection par le VIH ?un faible niveau. Au Bangladesh - dont les d・enses annuelles de sant?ne sont que de 4 dollars par personne - l'aide apport・ par la Banque mondiale, l'USAID et d'autres donateurs importants a permis la mise en place de r・eaux de sp・ialistes dispers・ dans des milliers de villages et de bidonvilles, qui ont permis de r・uire de pr・ de moiti?le taux de mortalit?infantile entre 1980 et 1997.

Encourager la mise au point de vaccins

Dans son discours sur l'・at de l'Union, le pr・ident Clinton a annonc?une initiative qui repose sur ces r・lit・ : l'ampleur et l'urgence du probl・e et la possibilit?qui s'offre aujourd'hui ?nous de lancer une action mondiale efficace.

Ce programme renforce le soutien apport?par le secteur priv? notamment les laboratoires pharmaceutiques qui peuvent fournir l'・・ent recherche et d・eloppement indispensable ?la mise au point de vaccins efficaces. Nous nous appuyons aussi sur l'engagement du secteur associatif, notamment sur des organisations comme la fondation cr蜑e par Bill Gates, le pr・ident de Microsoft, qui a contribu?si g・・eusement ?la lutte contre la maladie, et nous mettons ?profit le savoir-faire des gouvernements dont le r・e est important pour donner ?cet effort une dimension internationale.

L'initiative du pr・ident comporte quatre grands volets. Le premier est la mobilisation de ressources internationales suppl・entaires pour aider les pays les plus pauvres ?acheter les vaccins existants pour leurs enfants. De nombreux pays pauvres n'ont pas les moyens d'acheter ces vaccins. Pour r・oudre ce probl・e, le budget 2001 du pr・ident propose une subvention de 50 millions de dollars ?l'Alliance mondiale pour la vaccination et l'immunisation (GAVI) afin de lui permettre d'acheter des vaccins pour les enfants. Ce geste devrait susciter d'importantes contributions d'autres pays et de fondations. Il accro・ra par ailleurs de fa・n d・isive la cr・ibilit?de l'engagement de la communaut?internationale ? fournir un march?pour les futurs vaccins, notamment contre le sida, lorsqu'ils auront ・?mis au point. En outre, l'initiative du pr・ident a suscit?l'engagement, de la part de l'industrie pharmaceutique ?donner des vaccins dont la valeur atteint des centaines de millions de dollars.

Le second volet est la redistribution des ressources internationales existantes afin d'appuyer, dans les pays pauvres, l'・ification de l'infrastructure qui permettra d'assurer la vaccination, de distribuer les m・icaments et de dispenser les prestations m・icales ・・entaires.

Le pr・ident Clinton a appel?les banques de d・eloppement multilat・ales ?affecter 400 millions de dollars suppl・entaires, qui s'ajoutent aux 900 millions de dollars de ressources concessionnelles annuelles, en vue de la mise en place de services de sant?・・entaires - la pr・ention et le traitement des maladies infectieuses, notamment du sida, ・ant bien s・ un ・・ent essentiel de ces services de base.

Le troisi・e volet est l'intensification de la recherche de moyens plus efficaces afin de traiter et pr・enir les maladies qui affectent largement les pays en d・eloppement, notamment l'infection par le VIH et le sida, le paludisme et la tuberculose.

Pour 2001, le pr・ident a propos?pour l'Institut national de la sant?un budget qui comporte une importante augmentation du financement des recherches orient・s vers la mise au point de vaccins contre ces maladies mortelles qui affectent surtout les pays en d・eloppement. En ce qui concerne la recherche relative ?un vaccin contre le sida, les fonds seront substantiellement augment・ dans le budget 2001 et auront plus que doubl?par rapport au budget de 1997.

Le pr・ident a ・alement propos?100 millions de dollars suppl・entaires pour la pr・ention et le traitement du sida dans les pays en d・eloppement notamment d'Afrique et d'Asie. Nous pouvons faire des progr・ d・isifs contre le VIH et le sida en diffusant une information claire sur les strat・ies de pr・ention et de traitement des maladies sexuellement transmissibles. Nous appelons d'autres pays ?se joindre ?nous et ?d・ager des budgets ? cette fin.

Le quatri・e volet consiste ?mobiliser les comp・ences scientifiques et technologiques du secteur priv?pour la mise au point de nouveaux vaccins contre les maladies infectieuses.

Si l'on a d・?constat?d'importants progr・, chacun s'accorde ?reconna・re que les perspectives offertes par le march?ne sont pas suffisamment attirantes pour pousser les laboratoires pharmaceutiques ?mettre au point des vaccins et des traitements contre les maladies qui affectent surtout les pays en d・eloppement. L'Organisation mondiale de la sant? estime que seulement 10 % des 50 ?60 milliards de dollars d・ens・ annuellement en recherches m・icales et pharmaceutiques ciblent les maladies qui affectent 90 % de la population mondiale.

Pour s'attaquer ?ce probl・e, le pr・ident propose un m・anisme de cr・it d'imp・ pour les ventes de vaccins contre le paludisme, la tuberculose, le VIH et le sida et toute autre maladie infectieuse causant plus d'un million de morts par an dans le monde. Selon cette proposition, la soci・?vendant un vaccin qui r・ond aux crit・es pourrait avoir droit ?un cr・it d'imp・ ・al au montant qu'aurait pay?pour ce vaccin une organisation non gouvernementale (telle que l'UNICEF) qui aura re・ des fonds de l'Agence des ・ats-Unis pour le d・eloppement international (USAID).

De 2002 ?2020, l'USAID pourrait appliquer ce m・anisme de cr・it d'imp・ aux ventes de vaccins ?concurrence d'un milliard de dollars par an. Ce cr・it d'imp・ appuierait l'achat de vaccins pour les maladies vis・s lorsqu'ils seront disponibles. Le pr・ident demande aux autres gouvernements de prendre des engagements semblables, de fa・n ?pouvoir assurer l'avenir d'un march?pour ces vaccins dont la n・essit?se fait cruellement sentir.

En outre, notre gouvernement a indiqu?qu'il ・ait pr・ ?soutenir le principe d'un cr・it d'imp・ pour certaines d・enses li・s aux tests cliniques de certains vaccins, semblable au cr・it pour la mise au point de ?m・icaments orphelins ?qui existe d・? Ce cr・it repr・enterait 30 % du co・ des tests cliniques sur des humains de vaccins contre les maladies cibl・s par l'initiative pr・identielle. Ce cr・it constituerait, pour les laboratoires pharmaceutiques, une incitation suppl・entaire ?entreprendre des recherches pour la d・ouverte de nouveaux vaccins et ?acc・・er leur mise au point.

Conclusion

Face ?l'ampleur et la complexit?du d・i que pose la lutte contre les maladies infectieuses et aux difficult・ rencontr・s jusqu'ici, nous avons eu tendance ?laisser un sentiment d'impuissance ・raser nos espoirs. Dans le monde, les maladies infectieuses, notamment le sida, tuent des millions d'enfants ; elles affaiblissent et font mourir des dizaines de millions de jeunes adultes. Leurs effets d・astateurs, aux plans humain et ・onomique, ne sont que trop ・idents.

Pourtant, des pays comme l'Ouganda, la Tha・ande, le S・・al et d'autres nous donnent des exemples frappants de progr・ concrets et nous constatons que des efforts mondiaux bien coordonn・ peuvent avoir un ・orme impact. En sont la preuve l'・adication de la variole, les heureux r・ultats obtenus par la campagne contre la poliomy・ite qui s'ach・e et le remarquable effort mondial de lutte contre l'onchocercose, qui a jugul?cette maladie dans 11 pays d'Afrique et permis ?185.000 personnes infect・s de ne pas perdre la vue.

Je le r・・e, nous sommes persuad・ qu'une occasion historique s'offre ?nous aujourd'hui de progresser dans la lutte contre toutes les maladies mortelles qui font peser un tel fardeau sur les ・onomies en d・eloppement. Il est crucial d'agir d・ maintenant pour susciter le vaste effort international qui permettra de traiter le probl・e ?sa source.

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