Dans cette adaptation d'un discours prononc? lors de la derni��e assembl�� annuelle de l'Association des juges f����aux, le directeur du FBI (Federal Bureau of Investigation), M. Louis Freeh, fait ��at de la tendance ?l'internationalisation de la criminalit?ainsi que de l'importance accord�� ?l'int��rit?et aux pr��eptes ��hiques dans le cadre de la formation des nouveaux agents.
Comme vous le savez, nous donnons actuellement une nouvelle port�� ?un grand nombre de nos programmes internationaux, ce qui va se traduire par de nouvelles enqu��es judiciaires et de nouveaux proc��. Nous constatons que la criminalit? en particulier les infractions ��onomiques et celles li��s au trafic des stup��iants, au grand banditisme et au terrorisme, rev�� de plus en plus souvent un caract��e international. Cette tendance ?l'internationalisation prend une ampleur consid��able.
Nous avons eu r��emment le cas d'un individu qui, de Saint- Petersbourg (Russie), a r��ssi, ?l'aide d'un ordinateur portable, ? acc��er ?un compte de la Citibank ?New York et ? transf��er plusieurs millions de dollars avant que cette banque ne s'en rende compte. La perte de quatre cent mille dollars qu'a subie la Citibank constitue une bonne le��n, pour les autorit�� de police comme pour cette banque. Cette affaire nous a montr?que nous allons devoir faire face de plus en plus souvent ?ce genre d'actes criminels.
Nous d��ouvrons que le r��eau Internet et les ordinateurs sont, pour les autorit�� de police, un cadre compl��ement nouveau dans lequel elles doivent intervenir. Nous poursuivons maintenant les fugitifs non seulement en enjambant des palissades, mais par l'interm��iaire de l'Internet.
Lors de l'ex��ution de mandats de perquisition, nos agents saisissent tr�� souvent des disques durs et des ordinateurs, en plus des dossiers et des livres de compte. Je pense que nous allons rapidement arriver au point o?les preuves ainsi que la port�� et l'����ent essentiel des mandats changeront de fa��n spectaculaire en raison des nouvelles techniques et de la fa��n dont l'information est produite, enregistr�� et transmise.
La vuln��abilit?de l'infrastructure de l'information
La prise de conscience de ces nouveaux probl��es techniques nous a amen�� ?cr��r des programmes pour identifier efficacement les points faibles de notre infrastructure. Qu'il s'agisse de terrorisme ou d'activit�� criminelles, il est clair que nos infrastructures, en particulier les plus importantes, sont extr��ement vuln��ables. Ainsi un individu, m��e mod����ent dou?sur le plan technique, pourrait menacer nos r��eaux d'information. Une part de plus en plus importante de l'infrastructure des organes charg�� du respect des lois et de la justice repose sur les r��eaux d'information. Au fur et ?mesure que la vuln��abilit?de ces r��eaux augmente, les possibilit�� qu'ont les criminels et les terroristes de causer d'importants ravages s'accroissent ��alement. Ainsi, une attaque dirig�� contre la Bourse ou contre un r��eau ��ectrique en plein hiver dans le Nord-Est des ��ats-Unis pourrait causer des d����s consid��ables. Nous d��ouvrons qu'il s'agit d'un domaine dans lequel nous devons ��re beaucoup mieux pr��ar�� que nous ne le sommes actuellement.
Le laboratoire du FBI
Certains des points faibles de notre infrastructure de l'information se refl��ent malheureusement dans l'organisation de nos services. Je veux parler tout particuli��ement du laboratoire du FBI o? ?la suite d'un rapport de l'Inspecteur g����al, nous avons mis en place des unit�� charg��s d'assurer la qualit?des analyses ainsi que des contr��es par les pairs et dont nous avons confi?la gestion ?un plus grand nombre de scientifiques. Nous avons recrut?un grand nombre de scientifiques civils, pour la premi��e fois dans notre histoire, et je pense que cela accro��ra l'efficacit?du laboratoire. Par exemple, un d��enu qui avait pass?neuf ans dans une prison d'��at a ��? r��emment lib��?apr�� que notre laboratoire eut ��abli, lors d'une analyse post��ieure ?sa condamnation, des preuves qui l'ont innocent? Dans vingt-cinq pour cent des cas qui lui sont soumis, l'unit?sp��ialis�� dans l'ADN, qui effectue des analyses pour le compte des autorit�� f����ales, des ��ats et des municipalit��, disculpe le suspect.
Notre laboratoire proc��e chaque ann�� ?quelque six cent mille analyses. Nous en fournissons les r��ultats au minist��e public qui, dans certains cas, les transmet aux avocats de la d��ense et aux accus��. Ces r��ultats font souvent l'objet de requ��es au tribunal. ? ce jour, nous n'avons connaissance d'aucune affaire ��anant du FBI ou d'un ��at qui ait ��?compromise par les conclusions de notre laboratoire ou par ses critiques. Les hommes et les femmes qui travaillent dans ce laboratoire sont extr��ement consciencieux.
Nous faisons actuellement construire un nouveau laboratoire dans notre centre de formation qui est situ??Quantico, en Virginie. Il sera termin??la fin de cette d��ennie. Ce sera un laboratoire d'enseignement pratique tr�� moderne et de premier ordre, o?les scientifiques des polices d'��at et locales feront leur internat et o? nous continuerons ?proc��er aux analyses m��ico-l��ales auxquelles le laboratoire du FBI doit sa renomm��. Nous sommes convaincus qu'il continuera ?��re le meilleur laboratoire m��ico-l��al du monde.
Les menaces dirig��s contre les membres de la magistrature
Je tiens maintenant ?vous parler des enqu��es que nous menons ?la suite des menaces dirig��s contre des magistrats et d'autres membres du personnel des tribunaux.
Au cours de mes voyages ?travers le pays, de nombreux juges me demandent si le nombre de menaces dont fait l'objet la magistrature sont nettement en hausse. On en a peut-��re l'impression, mais nos statistiques prouvent qu'il n'en est rien. En 1996, par exemple, nous avons ouvert des enqu��es sur quarante-cinq menaces distinctes dirig��s contre des juges f����aux et sur un nombre un peu inf��ieur de menaces visant d'autres membres du personnel des tribunaux. Les menaces contre les magistrats de la Cour supr��e, que nous classons s��ar��ent, sont demeur��s relativement peu nombreuses ces derni��es ann��s. Nous prenons tr�� au s��ieux de telles menaces. Nous proc��ons rapidement et assid��ent ?des enqu��es et fournissons des rapports d��aill�� sur leurs r��ultats.
Je m'int��esse particuli��ement ?ces affaires, car la derni��e que j'ai poursuivie en ma qualit?de procureur adjoint portait sur l'assassinat d'un juge dans le district sud de New York. Je puis vous assurer que le FBI, de concert avec le ?nbsp;Marshals Service ? enqu��e ?fond sur ces affaires.
La plupart de ces menaces sont neutralis��s en raison du type de personne qui les prof��e. Dans bien des cas, leurs auteurs sont des prisonniers et des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Nous faisons le maximum d'efforts pour les neutraliser le plus t�� possible.
Les membres de la magistrature ne devraient jamais se trouver dans la situation o? apr�� avoir re�� des menaces soit par lettre soit par t����hone et apr�� les avoir signal��s, nos services ne sont pas entr�� en rapport avec eux. S'ils pensent ��re dans une telle situation, ils doivent s'adresser ?notre agent sp��ial local. Ces agents ont pour consigne de tenir la magistrature au courant du progr�� de ces enqu��es de fa��n aussi d��aill�� que possible.
La formation des nouveaux agents en mati��e de d��ntologie
Nous sommes parvenus ?une phase tr�� dynamique de notre d��eloppement. Nous avons actuellement en notre possession soixante quinze mille demandes d'emploi pour des postes d'agent sp��ial, et la plupart des candidats poss��ent les qualifications n��essaires pour ce travail. Nous engageons environ un millier d'agents par an, en partie pour compenser un gel de l'embauche en 1992 et 1993, mais surtout en raison des nouveaux cr��its que nous avons re��s du Congr��. ?la fin de 1998, nous aurons engag? au cours des quatre derni��es ann��s, environ quarante pour cent de nos effectifs. Cela repr��ente un ��orme changement. Nous avons assist? ces deux derni��es ann��s, ?de nombreux d��arts ?la retraite et ?l'arriv�� d'une g����ation enti��ement nouvelle d'agents du FBI.
Nous attachons une grande importance ?la formation de ces nouveaux agents, en particulier en ce qui concerne les questions d'int��rit?et de d��ntologie. Lorsque j'ai assum?la direction du FBI en 1993, j'ai appris que la partie du programme de formation portant sur la d��ntologie ��ait rel��u�� ?la quatorzi��e semaine de ce cours de seize semaines. On y traitait tr�� superficiellement des obligations des agents dans ce domaine. Apr�� m'��re rendu ?Quantico et apr�� avoir pos?des questions aux nouveaux agents sur des cas d'hypoth��e, j'ai estim?qu'une formation plus compl��e s'imposait dans ce domaine.
Les visites de magistrats et les cours de d��ntologie
C'est ?cette fin que j'ai cr�� notre programme de visites de magistrats. Un grand nombre de juges viennent ?Quantico et passent une journ�� avec nos nouvelles recrues. Ils ne se contentent pas de leur faire un expos?sur le r��e des tribunaux f����aux et les rapports entre les tribunaux, les juges, le parquet et les enqu��eurs. Ils mettent en lumi��e ?leur intention, comme seul un juge peut le faire, ?mon avis, l'importance primordiale de l'int��rit?dans notre m��ier et les pr��eptes ��hiques de notre profession.
En plus des visites de magistrats, nous avons mis au point un programme dans le cadre duquel les deux premi��es journ��s de formation d'un nouvel agent sont consacr��s ?la d��ntologie. Nous avons inclus dans ce programme des exemples pratiques, comme le cas o? apr�� le cambriolage d'une banque, nos agents trouvent sur les lieux des indices qui disculpent un suspect et qui contredisent la th��rie avanc�� dans cette affaire.
Il s'agit d'apprendre aux agents ce qu'ils doivent faire de ces indices et de leur expliquer la n��essit?de les porter ? l'attention de leurs sup��ieurs ou du minist��e public. Nous leur apprenons que la protection des droits constitutionnels est plus importante que le r��ultat d'un interrogatoire ou que celui d'une enqu��e quelconque. Nous avons pr��u dans notre programme de nombreuses autres occasions de discuter de ce point capital, non seulement au FBI, mais aussi dans tous les organismes f����aux qui enqu��ent sur des affaires criminelles pour le compte de l'��at f����al.
?Quantico, nous avons ��abli un service de d��ntologie, et notre personnel est tenu de suivre chaque ann�� plusieurs heures de cours sur les subtilit�� de la d��ntologie et sur l'int��rit?des fonctionnaires de police.
L'Ecole internationale de police
Nous tentons ��alement d'inclure certaines de ces notions dans nos cours au niveau de l'��at, au niveau local et dans la formation que nous assurons ?l'��ranger. En 1994, nous avons ��abli l'Ecole internationale de police ?Budapest. Le d��artement d'��at (minist��e des affaires ��rang��es), en liaison avec le FBI et avec d'autres organismes f����aux, l'a mise en place en vue de former une nouvelle g����ation de policiers en provenance de Russie et des autres anciennes R��ubliques sovi��iques, des ��ats baltes et des autres pays d'Europe centrale et orientale. Cette ��ole enseigne particuli��ement la science du maintien de l'ordre dans une d��ocratie, qui diff��e beaucoup de ce qu'on enseigne dans les pays non d��ocratiques.
Pour chacune des sessions de huit semaines, nous faisons venir des groupes de policiers de trois pays diff��ents, auxquels nous fournissons des services de traduction simultan��. Il s'agit g����alement de fonctionnaires de police qui ont servi dans les anciens ��ats totalitaires en tant que membres de la police civile.
Le premier cours porte sur la dignit?de la personne humaine et met l'accent sur les importants pouvoirs des policiers et sur la n��essit? d'un comportement conforme aux pr��eptes ��hiques, de la loyaut? de la v��acit?et de l'int��rit?dans leur profession. Nous sommes tr�� heureux de constater que, lorsque ces cours sont ��alu�� par les ��udiants, le mieux not?est le cours sur la dignit?de la personne humaine. Cela montre que notre enseignement porte ses fruits, et c'est une chose que nous jugeons n��essaire pour ces pays.
La coordination du travail des forces de police
Enfin, j'aimerais vous parler des nouveaux efforts que nous d��loyons pour mieux coordonner le travail des forces de police au niveau f����al, au niveau des ��ats et au niveau local. Ces efforts devraient se traduire par une am��ioration de l'��aluation des affaires avant et non apr�� l'inculpation des suspects. Nos agents sp��iaux locaux collaborent ��roitement avec leurs homologues du ?nbsp;Bureau of Alcool, Tobacco and Firearms ?du minist��e des finances et avec la ?nbsp;Drug Enforcement Administration ? du minist��e de la justice, en particulier quand nous avons des d��achements sp��iaux. Nous avons, ?travers les ��ats-Unis, cent cinquante deux d��achements sp��iaux dans le cadre desquels les agents du FBI font ��uipe avec des officiers de police relevant de l'��at f����al, d'��ats f������ et de collectivit�� locales pour des affaires relatives ?des fugitifs, ?des crimes violents ou ?des activit�� terroristes. Leur but est de veiller ?ce que ces affaires soient convenablement ��alu��s avant d'��re pr��ent��s au tribunal pour inculpation ou pour proc��. Ils assurent aussi une utilisation judicieuse et coordonn�� de nos ressources.
Nous avons cr�� des partenariats semblables avec la CIA et le d��artement d'��at au niveau de la s��urit?nationale. Je pense que cette coordination nous assure la meilleure coop��ation que nous ayons connue depuis de nombreuses ann��s.
Je m'efforce de mettre ?profit mes voyages ?travers le pays pour m'entretenir avec les juges et leurs collaborateurs. Toutes les deux semaines, je me rends dans un bureau local du FBI. Ces visites me permettent notamment de rencontrer des magistrats, sinon le pr��ident du tribunal, et d'autres personnes, tout d'abord pour me pr��enter, puis pour leur demander ce que le FBI et les autorit�� f����ales pourraient faire, dans leur district, en vue d'am��iorer la pr��entation des affaires soumises ?un tribunal, la qualit?des preuves et la comp��ence de nos agents. Au cours des trois ann��s et demie pass��s, ces contacts nous ont permis d'obtenir d'importants r��ultats, ce que j'appr��ie vivement.
Veuillez cliquer ici pour obtenir une br��e explication du r��e de l'��at f����al et des ��ats f������ en mati��e de police.