LE NOUVEAU VISAGE D'ATLANTA
David Pitts
Quand le mouvement am・icain en faveur des droits civiques battait son plein, dans les ann・s 1950 et 1960, la ville d'Atlanta, en G・rgie, ・ait r・ut・ pour l'entente qui y r・nait entre Noirs et Blancs, les deux principaux groupes ethniques qui la peuplaient alors. C'・ait une ville dont les habitants ・aient trop occup・ pour trouver le temps de ha・ leur prochain, disait-on, et elle a ・?consid・・ par la suite comme la capitale du Nouveau Sud.Au cours de ces derni・es ann・s, toutefois, sa population s'est diversifi・ avec l'arriv・ d'immigrants en provenance de tous les coins du monde, des gens attir・ par sa prosp・it?・onomique. Dans cet article, David Pitts examine le nouveau visage d'Atlanta et la fa・n dont la municipalit?et les comt・ voisins, les groupes de d・ense des droits civiques, les organisations non gouvernementales (ONG) et des citoyens engag・ poursuivent la lutte pour faire d'Atlanta une ville o?tous auront leur place.
Il suffit, pour s'impr・ner de l'histoire de cette ville du Sud, de marcher le long de ses rues. En 1864, sur l'ordre du g・・al Tecumseh Sherman, Atlanta avait ・?enti・ement d・ruite par un incendie. Ses troupes avaient pris la ville durant leur marche ?travers les ・ats vaincus de la Conf・・ation, ・・ement que le cin・a a immortalis?dans le monde entier avec ?nbsp;Autant en emporte le vent ? La maison restaur・ de Margaret Mitchell, auteur du livre sur lequel ce film ・ait bas? attire de nombreux visiteurs.
Plus r・emment, Atlanta est devenue c・・re en tant que lieu de naissance de Martin Luther King, dirigeant du mouvement int・rationniste am・icain. Le ?nbsp;Centre Martin Luther King pour les changements sociaux non violents ? l'institution que sa veuve, Coretta, a cr蜑e en sa m・oire, s'・・e ?c・?de l'・lise baptiste Ebenezer, o?le pasteur pr・hait la fraternit?raciale ?une ・oque o?cette notion faisait l'objet de controverse.
Atlanta est, ?bien des titres, une ・ude en noir et blanc qui illustre la fa・n dont deux races, autrefois s・ar・s en vertu d'un syst・e de s・r・ation impos?par la loi, ont progressivement appris ?c・xister. Il s'agit, comme les gens d'ici vous le rappelleront, d'une exp・ience qui n'a pas encore ・?men・ ?terme.
Les nouveaux habitants d'Atlanta
Dans l'Atlanta des ann・s 1990, toutefois, le terme ?nbsp;tout le monde ? ne d・igne pas que les Noirs et les Blancs, et l'anglais n'est plus la seule langue parl・ ici. Il arrive de plus en plus souvent que des r・idents de longue date aient pour voisins des Africains, des Asiatiques, des Latino-Am・icains et des gens originaires de l'Europe de l'Est. Atlanta est en train de devenir un creuset, la derni・e d'une longue liste de villes am・icaines ?devenir un p・e d'attraction pour les immigrants.
Certains nouveaux venus sont des Am・icains ayant quitt?des villes telles que Miami et New York, mais beaucoup d'entre eux sont des immigrants ou des r・ugi・ qui, ?leur arriv・ aux ・ats-Unis, sont venus directement ?Atlanta. Plus de quatre cent cinquante mille immigrants et soixante-cinq mille r・ugi・ vivent maintenant dans la zone m・ropolitaine d'Atlanta, sur une population totale de trois millions et demi d'habitants, d'apr・ le ?nbsp;Centre de recherche appliqu・ et d'anthropologie ?de l'universit?d'・at de G・rgie.
?Atlanta, les Organisations non gouvernementales pr・arent les nouveaux immigrants ?devenir citoyens am・icains. |
Un lieu favori de rassemblement pour un grand nombre de nouveaux venus est le march?aux puces situ?en bordure de l'autoroute de Buford, juste en dehors de la ville. Sun Kim, ・igr・ de Cor・, qui y vend des bijoux, d・lare qu'elle est venue ?Atlanta il y a trois ans parce qu'elle y avait des parents et que ceux-ci lui avaient dit que la ville offrait beaucoup de d・ouch・ en raison de son ・onomie florissante. Elle cite une autre raison de son choix : le co・ de la vie y est raisonnable. ?nbsp;La vie est beaucoup moins ch・e ?Atlanta que dans la plupart des autres villes, notamment le logement ? pr・ise-t-elle.
Vanessa Kosky, originaire du Venezuela, parle couramment l'anglais et aide les nouveaux immigrants, surtout ceux qui sont originaires d'Am・ique centrale et du Sud, ?obtenir des plaques d'immatriculation et un titre de propri・?pour leur automobile. Le march?aux puces de Buford est un lieu de rencontre favori, dit-elle, en particulier pour les Latino-Am・icains dont la plupart sont venus ici pour trouver du travail dans le b・iment, ce qui ne manque pas ・ant donn?l'essor actuel de ce secteur. Ils s'adaptent tr・ bienet leur principal probl・e est l'apprentissage de l'anglais.
Sun Kim et Vanessa Kosky contribuent ?donner ?Atlanta son nouveau visage, celui d'une ville beaucoup plus cosmopolite qu'elle ne l'・ait il y a encore quelques ann・s. Le Bureau am・icain du recensement signale que de 1990 ?1994, la population d'Atlanta s'est accrue de onze pour cent. Pendant le m・e temps, les populations latino-am・icaine et asiatique y augmentaient de quarante-deux pour cent. Le nombre d'Europ・ns de l'Est et d'Africains cro・ encore plus rapidement. Ainsi, plus de cinq mille Nig・ians vivent ?Atlanta, ce qui explique que les r・ents ・・ements politiques survenus au Nigeria ont fait la une des journaux locaux. Les autorit・ municipales affirment que c'est le r・e de chef de file jou?par Atlanta dans le domaine de la d・・r・ation qui a contribu??sa r・utation en mati・e de justice et d'ouverture, que les nouveaux venus appr・ient.
Dans les ann・s 1980, le d・artement d'・at avait choisi Atlanta comme l'une des principales villes d'accueil des r・ugi・ aux ・ats-Unis. Les pr・aratifs des jeux Olympiques de 1996 ont attir?d'autres immigrants ?la recherche des emplois qui seraient cr蜑s ?cette occasion. Certains d'entre eux y sont rest・, pour la plupart des Latino-Am・icains, dont plus deux cent quarante mille y vivent actuellement, faisant d'Atlanta la ville ayant le plus grand nombre d'hispanophones des ・ats-Unis.
Une ・onomie en plein essor
?nbsp;C'est l'・onomie florissante de la ville qui explique l'afflux des immigrants ?Atlanta. En attirant le commerce et en favorisant la croissance ・onomique, la municipalit?a beaucoup aid??faire de cette diversit?un atout, dans une ville d・?r・ut・ pour la qualit?de l'accueil qu'elle r・erve aux minorit・ ? d・lare Kevin Hanna, pr・ident d'une agence municipale, la ?nbsp;Atlanta Development Authority ?
Atlanta ne le c・e ?personne dans ce domaine. Selon la revue ?nbsp;Fortune ? elle s'est class・ au premier rang des villes am・icaines, dans les ann・s 1990, en mati・e de cr・tion d'emplois. Plus de sept cents des mille plus grosses soci・・ am・icaines recens・s par Fortune ont des activit・ dans cette ville et vingt-trois d'entre elles y ont leur si・e, dont ?nbsp;Coca Cola ? ?nbsp;Bell South ?et ?nbsp;CNN ? le r・eau mondial de t・・ision.
La Chambre de commerce d'Atlanta s'emploie, avec les responsables ・us locaux, ?rendre le climat des affaires encore plus attrayant pour les soci・・ qui d・irent s'y ・ablir. Leurs initiatives sont la base d'une campagne de publicit?de port・ mondiale visant un d・eloppement ・onomique de la ville sur cinq ans baptis・ ?nbsp;Forward Atlanta ?
La croissance a principalement pour cadre la banlieue, mais la ville elle-m・e profite de cet essor. Selon un article r・ent de l'?nbsp;Atlanta Journal-Constitution ?intitul??nbsp;Central City Comeback ?(la revitalisation des quartiers d・avoris・ ), pr・ de quarante grands travaux sont en cours ou en projet dans les bureaux de promoteurs ou de conseils d'administration de soci・・.
?nbsp;Atlanta est dans une meilleure situation que la plupart des autres villes ? selon M. Art Murphy, de l'Universit?d'・at de Georgie, qui se sp・ialise dans les probl・es des nouveaux immigrants. ?nbsp;Elle est devenue une ville cosmopolite o?le co・ de la vie y est abordable, une ville hospitali・e aux minorit・ et aux immigrants, o?la qualit?de la vie est sup・ieure ? ajoute-t-il.
?nbsp;Les autorit・ locales ont depuis longtemps compris que les soci・・ souhaitent s'installer dans des villes renomm・s pour la qualit?de la vie et pour leur volont?de promouvoir le progr・ ・onomique ? d・lare de son c・?M. Hanna. Des universit・ de premier ordre, une communaut?artistique florissante et la chute de la criminalit?- le taux le plus bas enregistr?en trente ans - sont tous des facteurs qui attirent les soci・・, ce qui, ?son tour, cr・ un climat propice aux bonnes relations entre les divers groupes ethniques qui vivent ici, poursuit-il.
La baisse de la criminalit?est l'un des objectifs de l'administration locale qui, comme celle d'autres villes telles que La Nouvelle-Orl・ns et New York, s'efforce d'am・iorer le professionnalisme et l'・uipement de ses forces de police. Parmi les r・entes mesures adopt・s par le conseil municipal figure une augmentation de deux mille dollars du traitement des fonctionnaires de la police. Les programmes visant la s・urit?publique absorbent pr・ de cinquante pour cent du budget g・・al. La majeure partie de ces fonds appuient les activit・ de la police et des tribunaux, mais une part importante est ・alement affect・ ?la pr・ention de la criminalit?et aux relations communautaires, y compris les relations avec la nouvelle communaut?d'immigrants.
Favoriser le rapprochement
Les organisations non gouvernementales (ONG) participent ・alement ?l'am・ioration des relations communautaires. ?nbsp;Bridging the Gap ?(Favoriser le rapprochement) est l'une de ces ONG qui s'int・esse en particulier aux nouveaux immigrants. ?nbsp;Il faut chercher ?atteindre ces groupes avec des programmes qui les aideront ?surmonter les probl・es quotidiens que leur pose leur adaptation ?une nouvelle soci・?et ?une nouvelle ville ? dit Gail Hoffman, directrice de cette organisation cr蜑e en 1994 et qui re・it des fonds du gouvernement et de fondations priv・s.
?nbsp;Un grand nombre de nouveaux immigrants, par exemple, viennent de pays dans lesquels ils craignaient la police et le gouvernement. C'est pourquoi nous avons entam?un programme d'activit・ qui les aident ?comprendre notre syst・e ? dit-elle. Contrairement aux ・ats-Unis, o?elle rel・e de la municipalit?et doit r・ondre de ses actes devant les ・us locaux,la police, dans certains des pays dont ils sont originaires, est un organisme national et cela explique la m・iance de nombreux nouveaux immigrants ?l'・ard des autorit・.
La police d'Atlanta prodigue aux nouveaux immigrants des conseils sur la fa・n de se prot・er des criminels. |
?nbsp;Bridging the Gap ?assure divers services. Elle sensibilise notamment les forces de police ?la diversit?d・ographique locale ; elle fournit des interpr・es aux nouveaux immigrants qui n'ont pas encore appris l'anglais, organise des cours d'・ucation civique, des ateliers destin・ ?leur apprendre ?se prot・er des criminels, et offre une assistance judiciaire, notamment pour les questions li・s ?l'immigration. Ses activit・ comprennent ・alement l'organisation de r・nions entre les diff・ents groupes ethniques de la ville. ?nbsp;Am・iorer la compr・ension exige des efforts dans les deux sens, dit Mme Hoffman. Les habitants de longue date doivent eux aussi comprendre la culture des nouveaux immigrants et sa valeur. ?
Certains des nouveaux immigrants b・・icient en outre des programmes en faveur des groupes d・avantag・ initialement adopt・ pour donner aux Afro-Am・icains davantage de d・ouch・. Actuellement, plus de huit cents entreprises d'Atlanta repr・entant cent douze sp・ialit・ diff・entes appartiennent soit ?des membres de minorit・ soit ?des femmes, selon le bureau du maire. Ces mesures s'ajoutent aux programmes de ce genre mis en ・uvre par le gouvernement f・・al et celui de l'・at. ?nbsp;Nous prenons tr・ au s・ieux les droits des minorit・ d'Atlanta. L'affectation de fonds ?cette fin, qui remonte aux ann・s 1970, a ・?le premier programme de ce genre adopt?aux ・ats-Unis ? a d・lar?un porte-parole du bureau municipal charg?d'assurer le respect des contrats.
Les probl・es engendr・ par le progr・
Bien qu'Atlanta soit manifestement une ville qui fonctionne bien et dans laquelle le niveau de vie s'am・iore, elle n'est pas d・ourvue de probl・es dont certains sont le r・ultat direct de son succ・.
Un gros probl・e commun ?de nombreuses villes am・icaines est l'exode de la classe moyenne - Noirs aussi bien que Blancs - en direction des banlieues, ?la recherche d'une meilleure qualit?de vie et de meilleurs services locaux. Du fait du d・art des habitants de la classe moyenne, la ville compte un grand nombre de personnes ?faible revenu et une petite minorit?de gens relativement ais・. Selon ?nbsp;Research Atlanta, Inc. ? la ville a un plus faible pourcentage de foyers ayant un revenu annuel de vingt cinq mille ?cinquante mille dollars que n'importe quelle autre grande ville des ・ats-Unis, ?l'exception de Miami et de La Nouvelle-Orl・ns.
La pauvret?des quartiers du centre d'Atlanta est un probl・e qui a pr・ccup?un grand nombre de maires ces derni・es ann・s. Cette pauvret?est concentr・ dans la population afro-am・icaine des quartiers ouest et sud de la ville, mais elle affecte aussi une partie des nouveaux immigrants. Il y a deux ans, le maire actuel, Bill Campbell, qui est afro-am・icain, a relanc?le ?nbsp;Sommet d'Atlanta contre la pauvret?nbsp;? reprenant une initiative de l'ancien maire de la ville, Maynard Jackson. Mais, en d・it des nombreuses interventions de la municipalit?et d'autres organisations, le probl・e reste intraitable.
Un ph・om・e qui est susceptible d'aider ?le r・oudre est la tendance croissante des grosses soci・・ ・ablies ?Atlanta ?supprimer leurs installations de banlieue pour concentrer leurs emplois dans la ville m・e. Ainsi, ?nbsp;Bell South ? g・nt des communications, qui compte cent bureaux dans la zone m・ropolitaine d'Atlanta, a r・emment annonc?la fermeture de soixante-quinze d'entre eux et le regroupement de ses op・ations ?l'int・ieur de la ville.
?nbsp;?l'aube du nouveau mill・aire, nous devons adopter une approche concert・ avantageuse pour tous. Nous devons travailler avec acharnement pour conjuguer nos talents, notre ・ergie et nos ressources afin de briser le cycle infernal de la pauvret?et d'am・iorer la qualit?de la vie de tous les habitants d'Atlanta ? d・lare M. Campbell. Selon ses collaborateurs, le maire a compris qu'il ne suffisait pas de s'attaquer de front aux causes de la pauvret?des habitants du centre des villes, mais qu'il fallait aussi am・iorer les services municipaux, en particulier les ・oles, pour inciter davantage de banlieusards ?revenu moyen ?se r・nstaller en ville.
Pour la municipalit?d'Atlanta comme pour toutes les administrations, gouverner est, ?tous les niveaux, un exercice d'・uilibre. Il faut r・ondre aux desiderata d'・ecteurs ayant des besoins contradictoires aussi bien qu'aux exigences d'int・・s particuliers comme les hommes d'affaires et les milieux syndicaux. Les imp・s jouent un r・e cl?dans ce domaine. Les administrations locales des ・ats-Unis ont un pouvoir de taxation. Le dilemme d'Atlanta est commun ?de nombreuses autres villes am・icaines : trouver le moyen de fixer les imp・s locaux ?un niveau ?la fois suffisamment ・ev?pour pouvoir financer les programmes destin・ aux gens qui en ont besoin et suffisamment bas pour les autres habitants de la ville, dont beaucoup estiment qu'ils paient d・?trop par rapport ?leurs homologues des banlieues.
En plus de la r・artition in・ale du progr・ ・onomique, la r・ion s'attaque ?un probl・e d'infrastructure qui, s'il n'est pas surmont? risque d'entraver son d・eloppement futur. Selon le ?nbsp;Washington Post ? les habitants de l'agglom・ation d'Atlanta passent plus de temps dans leur voiture que n'importe quel autre Am・icain, y compris les r・idents de Los Angeles. Chaque jour, signale ce quotidien, l'habitant de l'agglom・ation d'Atlanta parcourt en moyenne cinquante-cinq kilom・res entre son domicile et son travail, le long d'autoroutes bond・s dont l'encombrement ne fait qu'empirer.
L'une des causes principales du probl・e, selon certains observateurs, est le manque de coordination entre les dix comt・ de la r・ion et la municipalit? qui fait partie du comt?de Fulton. La question de l'infrastructure illustre peut-・re mieux que toutes les autres le fait que l'administration locale ne peut pas agir isol・ent, mais doit coordonner soigneusement son action avec les responsables ・us des juridictions voisines.
Le partenariat avec les autorit・ r・ionales, celles de l'・at et le gouvernement f・・al
Dans la r・ion d'Atlanta, la coop・ation et la coordination entre juridictions incombent principalement ?la Commission r・ionale d'Atlanta (CRA) qui, comme les agences du m・e type qui l'ont pr・・・, s'attaque aux programmes de planification de la r・ion depuis 1947, ・oque ?laquelle les dirigeants d'Atlanta cr蛻rent la premi・e agence de planification r・ionale des ・ats-Unis financ・ par des deniers publics.
?nbsp;La CRA fournit un forum en vertu duquel les responsables ・us et nomm・ de ces gouvernements locaux se r・nissent avec les autres dirigeants de la communaut?pour affronter leurs probl・es communs et exploiter les possibilit・ mutuelles. Avec la contribution de la communaut? la commission ・abore la politique et r・out les questions ayant une influence sur l'ensemble de la r・ion ? d・lare le pr・ident de la CRA, M. Wayne Hill. La situation dans laquelle se trouvent les nouveaux immigrants est l'une de ces questions, ・ant donn?qu'ils vivent et travaillent dans la r・ion, et pas seulement en ville. Le Comt?de DeKalb, situe ?l'est d'Atlanta, est particuli・ement populaire aupr・ des nouveaux immigrants.
En plus de jouer un r・e central au sein de la CRA, la municipalit?entretient des relations avec les autorit・ de l'・at et le gouvernement f・・al, en particulier pour b・・icier des programmes et subventions qu'ils offrent et dont pourraient profiter les habitants d'Atlanta. Ainsi, la municipalit?a fait pression sur le gouvernement f・・al pour ・re d・ign・ comme ?nbsp;Empowerment Zone ?(sorte de Zone d'am・agement concert?. Elle a ・?l'une des six villes des ・ats-Unis ainsi d・ign・s, ce qui lui a valu deux cent cinquante millions de dollars de subventions et d'incitations fiscales. De nouveaux logements sont construits et des emplois cr蜑s, principalement dans les quartiers pauvres de la ville.
Atlanta a ・alement re・ une subvention f・・ale de pr・ de treize millions de dollars pour ses programmes de pr・ention de la criminalit??l'・helle des quartiers (police de proximit?. Pour obtenir une telle aide, une municipalit?est g・・alement tenue de r・ondre ?des normes prescrites et de se soumettre ?des v・ifications des comptes de fa・n ?garantir que les fonds sont bien utilis・ aux fins pr・ues.
En janvier dernier, dans son discours annuel sur l'・at de la ville, le maire d'Atlanta a mis un accent particulier sur la collaboration de la municipalit?non seulement avec les autres niveaux de gouvernement, mais aussi avec les ONG. ?nbsp;Atlanta s'efforce de forger des partenariats groupant tous les membres de la communaut? le conseil municipal, les fonctionnaires de la ville, le secteur priv? les enseignants, les syndicats, le clerg? les organisations sans but lucratif, les quartiers, les dirigeants r・ionaux ainsi que les agences de l'・at et du gouvernement f・・al qui ont une influence sur le plan local ? a-t-il expliqu?
L'un de ces partenariats est le ?nbsp;Conseil consultatif d'Atlanta sur la technologie et les communications ? groupe de formation r・ente qui r・nit des experts des milieux d'affaires, universitaires et techniques. Son objectif : rendre les pouvoirs publics locaux plus ing・ieux, en particulier pour la fourniture de services et pour assurer ?tous les habitants d'Atlanta, y compris les ・・es de l'enseignement public, acc・ ?la technologie. ?nbsp;En dehors de l'action du mouvement en faveur des droits civiques, il n'existe pas de changement plus fondamental, au sein de la soci・? que celui que peut op・er et qu'op・era la technologie, soutient M. Campbell. Il pourrait bien s'agir du plus grand instrument d'・alit?que nous ayons jamais connu. ?
Des m・ias locaux dynamiques
?Atlanta comme dans la plupart des villes, les m・ias les plus importants sont les stations locales des quatre grandes cha・es nationales de t・・ision commerciale qui couvrent en d・ail les nouvelles de la r・ion. Le principal journal de la ville et de la G・rgie est l'?nbsp;Atlanta Journal-Constitution ?(qui a deux ・itions quotidiennes en semaine). C'est une publication progressiste qui tire ?un million et demi d'exemplaires et qui a depuis longtemps la r・utation de s'int・esser aux communaut・ minoritaires et de promouvoir l'unit?au sein de la population.
Les ・us locaux d'Atlanta, comme leurs homologues nationaux, ont l'habitude de se plaindre des m・ias, mais une presse libre vigilante et dynamique aide ?porter les probl・es ?l'attention du public et des politiciens et ?les amener ?s'entendre pour passer ?l'action.
Il arrive cependant aux responsables ・us locaux d'admettre que la couverture des probl・es par les m・ias peut ・re une bonne chose. Les articles consacr・ par la presse ?l'encombrement des autoroutes, par exemple, ont eu au moins un r・ultat positif. Selon les responsables municipaux, les banlieusards de la classe moyenne, fatigu・ de passer tant de temps ?faire la navette entre leur domicile et leur travail, commencent ?se r・nstaller en ville o?l'encombrement n'est pas aussi prononc? en partie gr・e ?MARTA (Metro Atlanta Rapid Transit Authority), le r・eau de transports en commun de la ville.
De l'avis de Don Melvin, journaliste de l'Atlanta Journal-Constitution, il faut que les responsables locaux pr・ent attention aux m・ias en raison de l'influence qu'ils exercent sur le public. Ils couvrent n'importe quel sujet et pr・entent des points de vue oppos・ de m・e que les scandales et abus ・entuels. ?nbsp;Notre r・e est essentiellement celui d'un groupe de vigilance ? d・lare-t-il.
Ce journaliste, qui a ・rit plusieurs articles pr・entant un int・・ particulier pour les nouveaux immigrants, notamment un article sur le Nigeria qui a paru en premi・e page, pr・ise que l'Atlanta Journal-Constitution consacre de nombreux articles aux nouveaux venus. ?nbsp;Nous nous effor・ns, peut-・re plus qu'aucun autre journal, de peindre le nouveau portrait de la ville ? affirme-t-il.
Plusieurs journaux locaux visent aussi les nouveaux immigrants. C'est le cas de ?nbsp;Mundo Hispanico ?et de ?nbsp;Neyia ? qui publient en espagnol les nouvelles locales susceptibles de les int・esser ainsi que les nouvelles internationales en provenance de leur pays d'origine. Plusieurs stations de radio s'adressent aussi aux nouveaux venus.
Exploiter la diversit?/B>
Atlanta illustre la fa・n dont une ville moderne peut exploiter avec succ・ sa diversit? Des m・ias locaux progressistes et dynamiques sont manifestement l'un des ・・ents de ce succ・, mais le facteur cl?est la volont?de la municipalit? des autorit・ des juridictions voisines, des milieux d'affaires et d'autres groupes, en particulier des ONG, d'encourager la croissance ・onomique, l'am・ioration de la qualit?de la vie, un degr?・ev?de s・urit?et une attitude accueillante ?l'・ard des nouveaux venus.
Le plus gros probl・e de la ville, l'existence d'une classe urbaine d・avoris・ qui ne jouit pas suffisamment des fruits du succ・ ・onomique de la r・ion, n'est manifestement pas particulier ?Atlanta. Les moyens ?mettre en ・uvre pour le r・oudre font l'objet de nombreuses discussions, ici comme partout ailleurs aux ・ats-Unis.
Si vous parlez de tout cela aux nouveaux immigrants d'Atlanta, il est probable que rares seront ceux d'entre eux qui exprimeront un point de vue pr・is sur la question. ?nbsp;Je ne m'int・esse gu・e ?toutes ces questions, en partie parce que les affaires marchent bien et que je suis tr・ occup・ ? d・lare Irina Levotov, qui est originaire de Russie et qui g・e une affaire immobili・e dont les principaux clients sont des Russes. ?nbsp;Je me plais ici, dit-elle. C'est un endroit merveilleux o?les gens vivent en bonne intelligence. ?
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