LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
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« Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre. »
Le premier amendement à la Constitution des États-Unis, cité ci-dessus, est considéré, à juste titre, comme le fondement de la tradition américaine de liberté de la presse. Ses auteurs affirmaient ainsi le droit fondamental qu'ont les citoyens d'être informés de tous les aspects d'une question sans ingérence du pouvoir. Thomas Jefferson allait même jusqu'à déclarer : « S'il m'appartenait de décider si nous devrions avoir un gouvernement sans presse libre ou une presse libre sans gouvernement, c'est la seconde option que je préférerais. » La conviction de l'importance d'une presse libre, exempte de toute intervention gouvernementale, est demeurée inébranlable tout au long de l'histoire des États-Unis. C'est l'une des raisons pour lesquelles les États-Unis n'ont pas de ministère de l'information pour réglementer les activités des journalistes, pourquoi ces derniers ne sont tenus ni de se faire immatriculer ni d'appartenir à un syndicat.
Dans ce numéro, nous examinons la signification de la liberté de la presse dans son contexte le plus vaste. Car, comme le fait remarquer le célèbre journaliste Marvin Kalb dans l'entretien par lequel débute ce numéro, « une presse libre doit avoir des garanties juridiques et constitutionnelles, mais cela ne suffit pas. » L'attachement des États-Unis à la liberté de la presse a été maintes fois contesté devant les tribunaux par des particuliers, et même par le gouvernement, dans des cas d'attaques personnelles ou de menaces présumées d'atteinte à la sécurité nationale. James Goodale, qui était conseiller juridique du New York Times au moment de la publication des Documents du Pentagone, cite un certain nombre d'affaires soumises à la Cour suprême et portant sur de telles objections à l'application du premier amendement. Il conclut que la Cour suprême a généralement soutenu le droit qu'a la presse de poursuivre sa mission.
À l'époque où fut rédigé le premier amendement, la presse écrite était l'unique moyen d'information. On considère aujourd'hui que la liberté de la presse s'applique aussi à la radio, à la télévision et aux télécommunications. Le premier amendement conserve sa pertinence, même à une époque caractérisée par la prolifération des sources d'information, car c'est la société qui, en définitive, décide de la façon dont sa presse doit agir, affirme George Krimsky, ancien directeur de l'actualité pour les Services mondiaux de l'Associated Press.
Mais comment pouvons-nous être sûrs qu'une presse libre agira de façon responsable ? En fait, le public américain critique de plus en plus la manière dont les médias recherchent et présentent les informations, déclare Bob Caldwell, directeur du quotidien The Oregonian, qui cite des exemples des moyens utilisés par la presse pour tenter de répondre aux préoccupations du public dans ce domaine.
Enfin, David Pitts et Deborah Brown parlent d'un certain nombre d'organismes américains et étrangers qui soutiennent la liberté de la presse à travers le monde. L'un d'eux, Freedom Forum, a dédié un musée et un monument à la liberté de la presse et aux journalistes qui ont trouvé la mort dans l'exercice de leur profession.
Démocratie et
droits de l'homme
Revue électronique de l'USIA, volume 2, numéro 1,
février
1997